Thème 32.
Le sixième commandement et la chasteté
0. La
sexualité humaine est distincte de la sexualité animale.
La génération humaine n'est pas quelque chose de purement
biologique, comme chez les animaux mais
concerne la personne dans ce qu’elle a de plus intime.
« Dieu est amour » (1 Jn 4, 8), et son amour est fécond.
Il a voulu que la créature humaine participe à cette fécondité, associant la
génération de chaque nouvelle personne à un acte d'amour spécifique entre un
homme et une femme. Le péché originel a obscurci le plan de Dieu sur la
sexualité. D'une part, en occultant le lien entre les dimensions affectives et
génératives de l'union conjugale ; d'autre part, en rendant difficile la
domination de la volonté sur les dynamismes de la sexualité.
1. La vocation à la chasteté
La vertu de chasteté fait partie de la vertu cardinale de
tempérance et signifie l'intégration réussie de la sexualité dans la vie
personnelle. Il est important dans la formation des personnes, surtout des
jeunes, lorsqu'on parle de chasteté, d'expliquer la relation profonde et
étroite entre amour, sexualité et procréation. La chasteté n’est pas une vertu
négative.
Je suis chaste car je t’aime.
Dans son état actuel, il est difficile pour l'homme, sans
l'aide de la grâce, de toujours vivre la loi morale naturelle, et donc la
chasteté. La chasteté est une vertu morale. Mais elle est aussi un don de Dieu,
une grâce. Le Saint-Esprit donne d’imiter la pureté du Christ, de Marie et de
Joseph
2. L'éducation à la chasteté
L'éducation à la chasteté n’est pas "l'éducation
sexuelle", qui est souvent réduite à fournir des informations sur les
aspects physiologiques de la reproduction humaine et sur les méthodes
contraceptives. Une véritable éducation à la chasteté vise à surmonter
l’égoïsme et à découvrir la dignité du corps humain. (Pudeur, modestie,
discerner entre une caresse pure et une caresse impure, le don du corps comme
expression du don total)
Dans cet effort, les parents ont une très grande
responsabilité, puisqu'ils sont les premiers et les principaux maîtres dans la
formation à la chasteté de leurs enfants. Ils doivent travailler, avec d'autres
familles, pour que l'éducation sexuelle et affective dispensée dans les centres
éducatifs soit capable de surmonter la banalisation généralisée de la
sexualité.
Dans la lutte pour vivre cette vertu, les moyens suivants sont importants :
-la prière « La sainte pureté, Dieu la donne
quand on la lui demande humblement » (Saint Josémaria, Chemin,118).
-la fréquentation des sacrements : la confession et
la communion;
- avoir une vie équilibrée (travail, repos, relations) ;
- penser aux autres ;
- la dévotion à Marie Très Sainte, Mater pulchrae dilectionis. - -- faire preuve de
modération dans l'alimentation et la boisson ; - prêter attention aux détails
de pudeur dans l'habillement ; - --- éviter les lectures, les images et les
vidéos dont on peut prévoir le contenu inappropri, car Dieu est présent dans
les actes intimes ;
- avoir l'aide d'une direction spirituelle.
3. La chasteté dans le mariage
L'union sexuelle ne se « réalise de façon véritablement
humaine que si elle est partie intégrante de l'amour dans lequel l'homme et la
femme s'engagent entièrement l'un vis-à-vis de l'autre jusqu'à la mort. »[14] Saint Jean-Paul II, Familiaris consortio, 11.
La grandeur de l'acte par lequel l'homme et la femme
coopèrent librement à l'action créatrice de Dieu exige ne pas séparer
volontairement les dimensions unitive et procréative de cet acte, comme
c'est le cas avec la contraception où on chasse Dieu de l’amour des époux.
Dans la fécondation artificielle aussi, il y a une
rupture entre ces dimensions propres à la sexualité humaine.
Les époux chastes sauront découvrir les moments les plus
appropriés pour vivre cette union corporelle, afin qu'elle reflète toujours,
dans chaque acte, le don complet de soi.
Comme l'enseigne le Catéchisme, le plaisir tiré de l'union
conjugale est quelque chose de bon et voulu par Dieu (Cf. Catéchisme, 2362).
Contrairement à la dimension procréative, qui ne peut
être réalisée de manière vraiment humaine que par l'acte conjugal, la dimension
unitive et affective peut et doit se manifester de bien d'autres manières. Cela
explique pourquoi, si, en raison de certaines conditions de santé ou autres,
les époux ne peuvent pas pratiquer l'union conjugale, ou décident qu'il est
préférable de s'abstenir temporairement (ou définitivement, dans des situations
particulièrement graves) de l'acte propre au mariage, ils peuvent et doivent
continuer à actualiser ce don de soi. Pape François, Amoris laetitia, ch. 4 (L'amour dans le
mariage).
4. Chasteté dans le célibat
Le Fils de Dieu, en venant en ce monde, a voulu choisir
pour lui-même une vie de célibat et, dans sa prédication, il a offert diverses
indications qui, tout en nous faisant découvrir la beauté du mariage, nous
aident à ne pas perdre de vue son caractère provisoire, et donc relatif, car «
à la résurrection, en effet, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme
les anges dans le ciel » (Mt 22, 30).
Dieu appelle la plupart à trouver la sainteté dans le
mariage, mais il veut en choisir certains pour vivre leur vocation à l'amour
d'une manière particulière, dans le célibat apostolique.
Bien que la sainteté se mesure à l'amour de Dieu et
non à l'état de vie – célibataire ou marié – l'Église enseigne que le célibat
pour le Royaume des Cieux est un don supérieur au mariage (cf. 1 Cor 7,38).
Il existe différentes manières charismatiques de vivre le
célibat comme un appel. Certains reçoivent cette vocation dans le sacerdoce ou
dans la vie religieuse. Beaucoup d'autres la reçoivent au milieu du monde sans
consécration particulière.
5. Péchés contre la chasteté
La chasteté s'oppose à la luxure, qui est « un
désir désordonné ou une jouissance déréglée du plaisir vénérien. Le plaisir
sexuel est moralement désordonné, quand il est recherché pour lui-même, isolé
des finalités de procréation et d’union » (Catéchisme 2351).
Puisque la sexualité occupe une dimension centrale dans
la vie humaine, les péchés contre la chasteté sont toujours graves dans leur
matière lorsque le plaisir vénérien propre à l'acte sexuel est directement
recherché. Ils peuvent toutefois être mineurs lorsque ce plaisir n'est pas
directement recherché, ou lorsque le consentement plein et entier fait défaut.
Le vice de la luxure a de nombreuses et graves
conséquences : l'aveuglement de l'esprit, par lequel notre fin et notre bien
sont obscurcis ; l'affaiblissement de la volonté ; l'attachement aux biens
terrestres qui fait oublier l'éternel ; et enfin on peut en arriver à la haine
de Dieu qui apparaît à l'homme luxurieux comme le plus grand obstacle à la
satisfaction de sa sensualité.
Le premier des péchés contre la chasteté est l'adultère,
qui « désigne l’infidélité conjugale. Lorsque deux partenaires, dont l’un au
moins est marié, nouent entre eux une relation sexuelle, même éphémère, ils
commettent un adultère »
La masturbation est « l’excitation
volontaire des organes génitaux, afin d’en retirer un plaisir vénérien.
"Dans la ligne d’une tradition constante, tant le magistère de l’Église
que le sens moral des fidèles ont affirmé sans hésitation que la masturbation
est un acte intrinsèquement et gravement désordonné" » (Catéchisme, 2352). Par sa nature même, la
masturbation contredit le sens chrétien de la sexualité qui est au service de
l'amour. En tant qu'exercice solitaire et égoïste de la sexualité, privé de la vérité
de l'amour, il laisse insatisfait et conduit au vide et au dégoût.
« La fornication est l’union charnelle en
dehors du mariage entre un homme et une femme, libres. Elle est gravement
contraire à la dignité des personnes et de la sexualité humaine naturellement
ordonnée au bien des époux ainsi qu’à la génération et à l’éducation des
enfants » (Catéchisme, 2353). Tant l'union libre ou la cohabitation sans
intention de mariage que les relations prémaritales portent atteinte, à des
degrés divers, à la dignité de la sexualité humaine et du mariage. « Elles sont
contraires à la loi morale : l’acte sexuel doit prendre place exclusivement
dans le mariage ; en dehors de celui-ci, il constitue toujours un péché grave
et exclut de la communion sacramentelle » (Catéchisme, 2390). La personne ne peut
être "testée" mais seulement donnée librement, une fois pour toutes.
« Les actes homosexuels sont intrinsèquement
désordonnés ». « Ils sont
contraires à la loi naturelle. Ils ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils
ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne
sauraient recevoir d’approbation en aucun cas » (Catéchisme, 2357).
Cette évaluation morale claire des actions ne doit en
aucun cas préjuger des personnes ayant des tendances homosexuelles, puisque
leur origine n'est pas volontaire et que, souvent, leur état est une épreuve
difficile.
« Les personnes homosexuelles sont [, elles aussi,]
appelées à la chasteté.
Les conversations, les regards, les manifestations
d'affection envers une autre personne, même entre fiancés, qui se déroulent
avec un désir libidineux, ou qui constituent une occasion proche de péché
recherché ou non, sont également contraires à la chasteté.
La pornographie et la prostitution sont des délits graves de
désordre sexuel, qui, outre qu'ils portent atteinte à la dignité des personnes
qui les pratiquent, constituent un fléau social. Malheureusement, la
consommation de pornographie est très répandue dans notre monde. Ce qui peut
commencer par une certaine curiosité, se transforme fréquemment en une habitude
qui entrave considérablement la capacité d'une personne à aimer "de tout
son cœur", en l'entraînant sur des chemins qui encouragent la compensation
facile des plaisirs corporels et, finalement, l'égoïsme. Dans certains cas,
cela peut conduire à une véritable dépendance à la pornographie, qui nécessite
souvent une aide psychologique appropriée pour la surmonter.
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