19. Le Sacrifice de la Messe. Philippe Laguérie

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LEÇON 19  LE SAINT SACRIFICE DE LA MESSE


Introduction :

La Messe catholique est le renouvellement du sacrifice de la Croix, offert à Dieu de façon non sanglante, par le ministère des prêtres, (Concile de Trente), où sont renouvelés en plus de la Passion et la Mort de Jésus, la Résurrection et l’Ascension du Seigneur. Jésus est glorieux dans la Messe.
Tout le mystère de notre salut se trouve dans la Messe.

Les Actes des Apôtres parlent de « La Fraction du Pain ».
Peut-être son vocable le plus vénérable est « Saints mystères ».

 

I – Notion de « sacrifice » (le mot « sacrifice » vient du latin « sacrum facere » = faire un acte saint)

1° - Définition :

Le Sacrifice est l’offrande, faite à Dieu seul, d’une chose, qu’on détruit pour reconnaître le souverain domaine de Dieu
* l’offrande est l’essence du sacrifice, et la valeur d’un sacrifice se mesure selon la valeur de la chose offerte ;
* mais la destruction de ce qu’on offre (ou immolation dans le cas d’un être vivant) est nécessaire pour montrer que nous reconnaissons que Dieu a le droit sur nous, sur ce que nous offrons, et même sur notre vie ;
* la finalité du sacrifice est de reconnaître le droit de propriété absolu de Dieu sur toute chose (on appelle se droit : souverain domaine) ;
* offrir un sacrifice est de droit naturel. Même les personnes sans péché peuvent ressentir le désir d’offrir des sacrifices. Mais à cause du péché originel, les sacrifices ont aussi une valeur propitiatoire (ils ont le pouvoir de rendre propice ou favorable la personne devant Dieu et obtenir le pardon). Il est toujours un acte de louange, d’action de grâces et de demande.

 

2° - Historique :

Abel, Noé, Abraham, Melchisédech, (pain et vin) ont tous offert des sacrifices. Les païens aussi l’ont fait tous (Egyptiens, Perses, Grecs, Romains, Gaulois, Germains…) Mais c’est surtout la loi de Moïse qui en a codifié la pratique voulue par Dieu dans l’Ancien Testament :
ü  l’holocauste (où toute la victime est brulée) ;
ü  les pacifiques (une partie est brulée, l’autre réservée aux prêtres) ;
ü  les sacrifices non sanglants (pains de proposition, huile, encens, sel, etc.…).

Remarque : Les sacrifices de l’Ancien Testament étaient légitimes, institués par Dieu. Ceux des païens, offerts aux idoles et donc le plus souvent aux démons, étaient souvent monstrueux. Tous les sacrifices sont à présent illégitimes et gravement peccamineux : seul reste, pour l’éternité, le Sacrifice de Jésus-Christ, infini et unique, qui a supplanté tous les autres.

 

II Le Sacrifice de la Messe (Identité du Sacrifice de la Messe avec le Sacrifice de la Croix)

Même, prêtre, même victime, même offrande.
Le prêtre : sur la Croix, le Fils de Dieu, Jésus, a offert à son Père un véritable sacrifice, d’une valeur infinie.
L’offrande : - Il s’est offert Lui-même (l’offrande est donc son humanité, corps et âme) ;
La destruction : - Cette Victime (l’Humanité de Jésus) a été détruite par sa mort (séparation de l’âme et du corps) ;
La finalité : - Dans le but de glorifier son Père et obtenir le pardon des péchés.

Remarque : Ce sacrifice unique (le Christ est mort une fois pour toutes) est sans égal, tant par Celui qui l’offre (le Fils de Dieu), que par l’offrande (l’humanité du Fils de Dieu) ; un Sacrifice parfait puisque un sacrifice est plus parfait par la valeur de l’offrande et aussi dans la mesure que le prêtre est plus uni à l’offrande : ici c’est l’identité totale.
Le sacrifice de la Messe est substantiellement identique à celui de la Croix : C’est le même prêtre = Jésus-Christ ; la même victime = l’humanité du Christ et le même acte d’offrande..
Les différences entre le Sacrifice de la Croix et le Sacrifice de la Messe sont trois :
1 - la Croix est sanglante, non la Messe ;
2 - à la Croix, Jésus s’offre directement ; à la messe par le ministère du prêtre
3 - à la croix le Christ est souffrant, à la messe Il est glorieux : ressuscité et assis à la droite de la Majesté divine où il exerce son sacerdoce éternel et rend efficace notre action terrestre. Le prêtre et la victime sont glorieux.
Ce qui diffère est donc le mode de l’offrande.

 

III Le rite sacramentel

Le Sacrifice de la Croix est renouvelé ou actualisé non parce que Jésus meurt de nouveau, mais parce qu’on renouvelle son offrande. Nous offrons de nouveau la Mort du Christ. Jésus offre de nouveau sa Mort.
Il y a un seul sacrement : le Sacrifice de Messe que nous appelons aussi Eucharistie.
- Le prêtre permet à Notre Seigneur d’offrir Lui-même sa propre humanité à son Père, en rendant Jésus-Christ réellement présent dans l’Eucharistie;
- L’immolation (non sanglante) est réalisée par le signe sensible qui sépare les apparences du Pain, des apparences du Vin. Il sépare le Corps du Sang ce qui est le propre d’une victime immolée ;
- Cette séparation se réalise par le même signe sensible (la double consécration) et produise une réalité unique : le renouvellement du sacrifice du calvaire ;
- La présence réelle et la communion sont inséparables du Sacrifice : pour permettre le Sacrifice (présence réelle de l’Humanité de Jésus)  et pour en recueillir les fruits (communion).
La Messe est donc un drame (au sens grec d’action sacrée) où le Fils de Dieu renouvelle ou actualise son sacrifice unique, pour la gloire de Dieu et le salut des hommes.
La Messe est un sacrement car on signifie ce qu’on produit.

 

IVEffets et fruits du Sacrifice de la Messe.

Toutes les grâces, sans exception, depuis la faute originelle, découlent de ce sacrifice de Jésus-Christ, réconciliant Dieu et les hommes pécheurs. Son effet est infini (par la grandeur infinie du prêtre et de la victime).
Quatre finalités : louange, action de grâces, propitiation et demande.
- Les valeurs de louanges et d’actions de grâces sont toujours obtenues, n’étant pas conditionnées aux hommes.
- Les valeurs de propitiation et de demande (elles aussi infinies en puissance) dépendent des dispositions de ceux qui assistent à la Messe.
- On doit assister à la Messe, comme nous aurions été au pied de la croix le Vendredi Saint, puisque c’est strictement la même réalité qui s’y réalise devant nous.
- Si la Messe est toujours offerte à Dieu seul, le prêtre a le pouvoir d’en attribuer les fruits, tant pour les vivants que pour les défunts.

 

Conclusion :

La Messe, où Notre Seigneur est glorieux et ressuscité, est le soleil de l’Église catholique. Seul hommage digne de Dieu, elle est la vie de l’Église, le salut de l’Église et le Secret de l’inépuisable efficacité surnaturelle de l’Église ; la Messe est le testament de Notre Seigneur Jésus-Christ que l’Église doit préserver sans relâche contre la hargne du démon. C’est l’acte de charité le plus sublime du Fils de Dieu et la raison même de sa venue sur terre. C’est elle qui a fait les saints parce que c’est elle qui nous conforme (nous façonne) à Jésus-Christ dans son sacrifice et sa gloire.
La Messe est acte infini de la Charité du Christ.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Merci à Dieu pour cette magnifique exhortation...se/Didier Masigabio

abbé Quirós a dit…

Essayons, cher Didier, de la mettre en pratique. Avec l'aide de Dieu.