LEÇON XVII. LA PÉNITENCE
Et plus amusant, en 3 minutes, le lien : https://www.youtube.com/watch?v=5GVBDEshKOg
C’est le sacrement qui
efface les péchés commis après le Baptême. Il est fait pour les péchés graves,
quoiqu’on puisse se confesser des péchés véniels pour son avancement et sa
sanctification. Le Concile de Trente l’appelle « l’unique planche de salut après le
naufrage »
(le
naufrage est le péché mortel).
I – LE POUVOIR DE PARDONNER LES PÉCHÉS
Notre
Seigneur avait le pouvoir de pardonner les péchés et l’utilise constamment dans
l’Evangile (paralytique,
femme adultère, etc…) Il l’avait de
sa propre autorité, étant Dieu, puisque seul Dieu peut pardonner
les offenses qui Lui sont faites.
Mais Notre Seigneur a donné aux apôtres et à leurs
successeurs (évêques et prêtres) ce pouvoir.
Au soir de la Résurrection : « Il souffla sur
eux et leur dit : Recevez l’Esprit-Saint, ceux à qui vous remettrez les péchés, ils
leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus
» (Jean XX, 22-23)
Remarque : Pardonner ou retenir = le prêtre a donc un choix à faire ; il
est un juge qui lie et délie. Il pardonne quand il donne l’absolution, il
retient quand il l’a refusé. Ce sacrement est donc institué comme un tribunal,
mais un tribunal de miséricorde.
II – LE SIGNE SENSIBLE
a)
La matière
éloignée de ce sacrement, c’est le péché. (Une matière à enlever et
non à poser comme dans les autres sacrements)
b)
La matière
prochaine, ce sont les actes du pénitent par lesquels il ̏ apporte ̏ la matière éloignée, les péchés.
Remarque : Les dispositions du sujet sont donc beaucoup plus nécessaires que
dans les autres sacrements car elles appartiennent au signe sensible et rendent
le sacrement invalide si elles n’existent pas.
Pour qu’un péché
puisse être pardonné il faut trois choses :
1 |
La contrition On distingue
: |
Le regret de
ces fautes. Il n’y aura jamais aucune rémission pour celui qui ne
regrette pas et est donc prêt à recommencer. Le ferme propos (intention de
ne plus retomber) fait nécessairement parti de la contrition. - La
contrition parfaite = regret de ses fautes par Amour de Dieu qu’elles ont
offensé. Cette disposition efface, à elle seule, les péchés, puisque
celui qui l’a (par une grâce magnifique) aime Dieu par-dessus tout et
retrouve, de ce fait, la Grâce sanctifiante. On devra néanmoins se confesser
parce qu’on n’est jamais absolument certain de la contrition et que l’Église
étant une société il faut une démarche externe de retour à la Grâce. - La
contrition imparfaite (ou attrition) = c’est le regret de ses fautes par
peur des peines qu’elles méritent ou honte de leur laideur. Il y a forcément
un début d’Amour de Dieu, mais non suffisant à retrouver la Charité et la
Grâce. Avec et par l’absolution, cette disposition redonne la Grâce.
Le Concile de Trente dit ̏ Attritum fit contritum ̏ par
l’absolution. Celui qui est dans la contrition imparfaite est mis dans la
contrition parfaite. |
2 |
La confession
([1])
= On est tenu
de dire les péchés : sous peine d’invalidité |
De droit
divin. Elle
appartient à ce sacrement (contre les modernistes) La matière doit
être soumise à l’absolution et c’est la confession qui le permet. C’est
l’aveu des péchés aux prêtres. - tous les péchés mortels
commis depuis la précédente bonne confession, c’est-à-dire non encore
pardonnés ; - leur nombre ; - les
circonstances aggravantes, au point qu’elles modifient le péché lui-même :
exemples = Voler … dans une Eglise (sacrilège), forniquer … avec une
femme mariée (adultère) |
3 |
La réparation
([2]) ou satisfaction
= |
Celui qui regrette vraiment son péché est nécessairement désireux de
le réparer, pour autant qu’il dépende de lui. C’est la réparation. C’est le
prêtre qui impose cette réparation en donnant une ̏ pénitence ̏ à faire. Il faut, sous peine d’invalidité, être au
moins décidé à la faire. Elle est généralement douce et ne doit pas empêcher
le pénitent d’en faire par lui-même. |
c)
La forme de ce sacrement est l’absolution
; l’absolution
est la sentence du prêtre qui pardonne les péchés au nom de Jésus-Christ : « Je
t’absous de tes péchés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » On répond
̏ Amen ! ̏
Remarque :
1° - Le prêtre tient la paume de la main en direction
du pénitent, vestige du rite antique qui comportait, avec l’absolution, une
imposition des mains.
2° - Toute absolution suppose une présence physique
du pénitent. Est très certainement invalide toute absolution à distance
(téléphone, fax, Internet)
III – LES EFFETS DE LA PÉNITENCE
Tout péché à trois
redoutables conséquences
-
La faute (latin : culpa) = c’est la responsabilité encourue qui
mérite la réprobation de Dieu ;
-
La peine (latin : poena) = la justice de Dieu ayant été lésée
doit être satisfaite ;
-
La mauvaise
habitude (latin fomes peccati
= foyer de péché). ̏ Qui a bu boira
̏ ; le péché
laisse toujours en nous une disposition à pécher de nouveau, comme l’ivrogne
qui voudrait se convertir… et n’a jamais autant envie de boire ! La pénitence
efface entièrement le premier, mais ne remet qu’en partie, les deux autres (en
quoi elle diffère du baptême).
Sacrements |
Faute |
Peine |
Habitude |
Baptême |
0 |
0 |
½ |
Pénitence |
0 |
1/2 |
½ |
Remarque: La pénitence redonne la Grâce sanctifiante (ou la confirme). Attention
: c’est le retour de la grâce qui pardonne les péchés et non l’inverse ! La
Grâce sacramentelle est la détestation du péché et la force de l’éviter.
IV – LE MINISTRE
C’est le prêtre et lui seul (l’évêque, à cet égard, étant un prêtre). En plus du pouvoir d’ordre, il lui faut une juridiction.
L’autorité pour juger.
Cette juridiction est personnelle (donnée par les
supérieurs : le pape → l’évêque → le curé le vicaire…) ou donnée par le droit en certains cas (danger de
mort, ou demande des fidèles, erreur commune… etc.) C’est bien souvent le cas aujourd’hui. On appelle ce deuxième cas ̏suppléance ̏
V – Une manière de se confesser.
-
On fait un
examen de conscience sérieux ;
-
On s’agenouille
en disant ̏ Bénissez-moi mon Père parce que j’ai péché ̏
-
On récite le Confiteor
jusqu'à ̏… c’est ma très grande faute… ̏ ;
-
On dit depuis
combien de temps on ne s’est pas confessé ;
-
On dit ses
péchés : on répond éventuellement aux questions du prêtre ;
-
On achève le Confiteor
̏ …c’est
pourquoi je supplie… ̏ ;
-
On attend les
instructions du prêtre qui est juge mais aussi médecin des âmes ;
-
On écoute la
pénitence, on l’accepte et…on la retient.
-
On récite l’Acte ____________de contrition pendant l’Absolution
-
On remercie
Dieu d’une si grande Grâce et on accomplit la pénitence…
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