Thème 28 : la GRÂCE et les vertus

La grâce est « un don gratuit que Dieu nous fait de sa vie, infusée par l’Esprit Saint dans notre âme, pour la guérir du péché et la sanctifier » (Catéchisme, 1999)




1. La grâce sanctifiante et les grâces actuelles.
Dieu a appelé l'homme à participer à sa propre vie trinitaire.
« Cette vocation à la vie éternelle est surnaturelle » (Catéchisme, 1998).

Cette vocation « dépend entièrement de l’initiative gratuite de Dieu, car Lui seul peut donner sa Vie et se révéler et se donner Lui-même. (cf. 1 Co 2, 7-9) » (Catéchisme, 1998).

Dieu nous accorde dès cette terre un début de cette participation qui atteindra sa plénitude au ciel. Ce don est le « commencement de la gloire en nous » Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique, II-II, q. 24, a. 3, ad 2 : on l’appelle la grâce sanctifiante.


Caractéristiques de la grâce sanctifiante :
1. « un don gratuit que Dieu nous fait de sa vie infusée par l’Esprit Saint dans notre âme pour la guérir du péché et la sanctifier » (Catéchisme, 1999) ;

2. « une participation à la vie de Dieu » (Catéchisme, 1997 ; cf. 2 P 1, 4), qui nous divinise (cf. Catéchisme, 1999) ;

3. une nouvelle vie ; comme une nouvelle naissance qui nous constitue enfants de Dieu par adoption, participants de la filiation naturelle du Fils : « fils dans le Fils » ]Concile Vatican II, Const. Gaudium et spes, 22. Cf. Rm 8, 14-17 ; Ga 4, 5-6 ; 1 Jn 3, 1.

4.- une admission dans l'intimité de la vie trinitaire ; comme fils adoptifs, grâce à l'Esprit Saint (cf. Rm 8,15 ; Ga 4,6) qui nous rend conformes au Fils Unique, nous pouvons appeler Dieu « Père » (cf. Catéchisme, 1997) ;

5. une « grâce du Christ » parce qu'elle nous parvient comme participation à la grâce du Christ (Catéchisme, 1997) : « De sa plénitude nous avons tous reçu et grâce pour grâce » (Jn 1,16). La grâce nous configure au Christ (cf. Rm 8, 29) ; ayant sa source dans le Christ, elle nous parvient dans et par l'Église, son Corps, au moyen de la parole de Dieu et des sacrements, particulièrement le Baptême (cf. Catéchisme, 1997) ;

6. - une « grâce du Saint-Esprit » parce qu'elle est infusée dans l'âme par le Saint-Esprit Tout don créé procède du Don incréé qu’est le Saint-Esprit. «L’amour de Dieu a été répandu en nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous fut donné» (Rm 5, 5 ; cf. Ga 4, 6).qui habite en l’âme du chrétien comme en un temple (cf. Rm 8, 9 ; 1 Co 3, 16 ; 6, 19), en même temps que le Père et le Fils.



La grâce sanctifiante s'appelle aussi grâce habituelle parce qu'elle est une disposition stable qui perfectionne l'âme grâce à l'infusion des vertus, afin de la rendre capable de vivre avec Dieu, d'agir par amour pour lui (cf. Catéchisme, 2000)

C'est pour cela que l'on peut parler d'état de grâce chez le chrétien.

Il faut distinguer entre la grâce habituelle et les grâces actuelles, « qui désignent les interventions divines soit à l’origine de la conversion soit au cours de l’œuvre de la sanctification » (Catéchisme, 2000).


La grâce opère deux effets principaux en l'homme : la justification et la sanctification.

2. La justification

Comme tous les hommes naissent en état de péché, car nous avons tous le « péché originel » (cf. Ep 2, 3), la première œuvre de la grâce en nous est la justification (cf. Catéchisme, 1989).

On appelle justification le passage de l'état de péché à l'état de grâce ; cet état est aussi appelé de « justice », parce que la grâce nous rend « justes »

 «La justification entraîne le pardon des péchés, la sanctification et la rénovation de l’homme intérieur» (Concile de Trente : DS 1528).

La justification se réalise tout d’abord dans le Baptême et après aussi chaque fois que Dieu pardonne les péchés mortels et infuse la grâce sanctifiante (ordinairement dans le sacrement de la pénitence)

Chez les adultes, ce passage est le fruit de la motion de Dieu (grâce actuelle) et de la liberté de l’homme.

« Sous la motion de la grâce, l’homme se tourne vers Dieu et se détourne du péché, accueillant ainsi le pardon et la justice d’en haut (la grâce sanctifiante)» (Catéchisme, 1989).

La justification « est l’œuvre la plus excellente de l’amour de Dieu » (Catéchisme, 1994 ; cf. Ep 2, 4-5).

 

3. La sanctification

La sanctification est la plénitude de la vie chrétienne, la plénitude de la charité. C’est vraiment une divinisation.

Dieu ne refuse sa grâce à personne, car Il veut que tous les hommes soient sauvés (1 Tm 2, 4) : en plus d’être justifiés, tous les fidèles sont appelés à la sainteté (cf. Mt 5, 48)

Le Seigneur a voulu rappeler cette vérité d’une façon particulièrement forte et novatrice, grâce aux enseignements de saint Josémaria, depuis le 2 octobre 1928.

L'Église l’a proclamée dans le Concile Vatican II (1962-65 : « Tous les fidèles, quel que soit leur état ou régime de vie, sont appelés à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité » (Const. Lumen gentium, 40).

La grâce sanctifiante « est en nous la source de l’œuvre de sanctification » (Catéchisme, 1999).

 Le premier effet de la grâce sanctifiante est la justification (le pardon des péchés).
La grâce guérit mais elle nous rend en même temps capables d’agir comme des enfants de Dieu  Cf. Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique, III, q. 2, a. 12, c.
Nous sommes ainsi l'image du Christ, nous sommes un autre Christ, chrétiens.

Cette ressemblance avec le Christ se manifeste notamment à travers les vertus.


Plus concrètement, la sanctification s'identifie avec le progrès en sainteté ; elle consiste en l'union toujours plus intime avec Dieu (cf. Catéchisme, 2014), jusqu’à ce que le chrétien devienne non seulement un autre Christ mais ipse Christus, le Christ Lui-même Cf. Saint Josémaria, Quand le Christ passe, 104.: c'est-à-dire une seule chose avec le Christ, comme un membre de son propre corps (cf. 1 Co 12, 27).

Pour croître en sainteté il est nécessaire de coopérer librement avec la grâce et cela requiert un effort, une lutte contre l'inclination au péché (fomes peccati), à cause du désordre introduit par le péché.


C'est pourquoi, souligne le Catéchisme, « il n’y a pas de sainteté sans renoncement et sans combat spirituel (cf. 2 Tm 4) » (Catéchisme, 2015)

En l’état actuel de la nature humaine, blessée par le péché, la grâce est nécessaire pour vivre toujours en accord avec la loi morale naturelle.

Il faut donc, avant tout, pour être vainqueur dans la lutte ascétique, demander à Dieu la grâce par la prière et la mortification et la recevoir dans les sacrements.

Pour obtenir la grâce de Dieu nous pouvons compter sur l’intercession de la très sainte Vierge Marie, notre Mère, Médiatrice de toutes les grâces, et aussi sur celle de saint Joseph, des anges et des saints.


L'union avec le Christ ne sera définitive que dans le Ciel ; il faut demander à Dieu la grâce de la persévérance finale, c'est-à-dire le don de mourir en état de grâce de Dieu (cf. Catéchisme, 2016 et 2849)

Les vertus théologales




Une vertu « est une disposition habituelle et ferme à faire le bien » (Catéchisme, 1803)

Les vices sont, au contraire, des habitudes morales qui suivent les œuvres mauvaises, et tendent à les répéter et aggraver.


Parmi les vertus, celles qu’on appelle « théologales se réfèrent directement à Dieu. Elles disposent les chrétiens à vivre en relation avec la Sainte Trinité » (Catéchisme, 1812).

« Elles sont infusées par Dieu dans l’âme des fidèles pour les rendre capables d’agir comme ses enfants » (Catéchisme, 1813)


L’homme agit grâce à ses facultés (l’intelligence et la volonté). Et bien, de façon analogue, le chrétien, grâce aux vertus théologales, s’unit à Dieu par la foi, l’espérance et la charité, qui sont comme les facultés de la « nouvelle nature » élevée par la grâce.

Les vertus théologales sont au nombre de trois : la foi, l'espérance et la charité (cf. 1 Co 13, 13).

Si le chrétien perd la grâce de Dieu par le péché mortel, il aura besoin d’une nouvelle grâce pour les utiliser.
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La foi « est la vertu théologale par laquelle nous croyons en Dieu et à tout ce qu’Il nous a dit et révélé, et que la Sainte Église nous propose à croire » (Catéchisme, 1814).


Le Concile Vatican II, dans la Constitution Dei Verbum, n. 5 dit que par la foi « l'homme se donne entièrement et librement à Dieu »]et s'efforce de connaître et faire sa volonté : « Le juste vit de la foi » (Rm 1, 17).

La foi se manifeste en œuvres : la foi vivante « agit par la charité » (Ga 5, 6), tandis que « la foi sans les œuvres est morte » (Jc 2, 26), même si le don de la foi demeure en celui qui n'a pas péché directement contre elle (cf. Concile de Trente).


Luther a changé les Écritures lorsqu’il ajoute le mot « seule » à Rom 3,28 pour appuyer ses idées sur la justification.
Rom 3, 28 : « En effet, nous estimons que l’homme devient juste par la foi, indépendamment de la pratique de la loi de Moïse ».
Juste par la foi, mais non par la foi « seule ».

Luther appelle la lettre de saint Jacques « épître de paille » car elle s’oppose à ses enseignements :

Jacques 2, 22 « Tu vois bien que la foi agissait avec ses œuvres et, par les œuvres, la foi devint parfaite.
23Ainsi fut accomplie la parole de l’Écriture : Abraham eut foi en Dieu ; aussi, il lui fut accordé d’être juste, et il reçut le nom d’ami de Dieu. »
24Vous voyez bien : l’homme devient juste par les œuvres, et non seulement par la foi.
25 Il en fut de même pour Rahab, la prostituée : n’est-elle pas, elle aussi, devenue juste par ses œuvres, en accueillant les envoyés de Josué et en les faisant repartir par un autre chemin ?
26 Ainsi, comme le corps privé de souffle est mort, de même la foi sans les œuvres est morte.


« Le disciple du Christ ne doit pas seulement garder la foi et en vivre, mais encore la professer, en témoigner avec assurance et la répandre » (Catéchisme, 1816; cf. Mt 10, 32-33).

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L'espérance « est la vertu théologale par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux et la Vie éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit » (Catéchisme, 1817)[18].

 « La vertu d’espérance répond à l’aspiration au bonheur placée par Dieu dans le cœur de tout homme » (Catéchisme, 1818) :  elle protège du découragement ; elle dilate le cœur dans l'attente de la béatitude éternelle ; elle préserve de l'égoïsme et conduit à la joie (cf. ibidem).
Nous devons espérer la gloire du ciel promise par Dieu à ceux qui l’aiment (cf. Rm 8, 28-30) et font sa volonté (cf. Mt 7, 21), sûrs qu’avec la grâce de Dieu nous pourrons « persévérer jusqu’à la fin » (cf. Mt 10, 22) (cf. Catéchisme, 1821).

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La charité « est la vertu théologale par laquelle nous aimons Dieu par-dessus toute chose pour Lui-même, et notre prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Dieu » (Catéchisme, 1822).

Voilà le commandement nouveau de Jésus-Christ « que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12).


La charité est supérieure à toutes les vertus (cf. 1 Co 13, 13).

« Si je n’ai pas la charité, je ne suis rien... cela ne me sert de rien » (1 Co 13, 1-3).

« L’exercice de toutes les vertus est animé et inspiré par la charité » (Catéchisme, 1827).


Elle constitue la « forme » de toutes les vertus : elle les « informe » ou « vivifie », parce que elle les oriente vers l’amour de Dieu ; sans la charité, les autres vertus sont mortes.

La charité purifie notre faculté humaine d’aimer et l’élève à la perfection surnaturelle de l’amour divin (cf. Catéchisme, 1827).

Il y a un ordre dans la charité. Nous devons aimer davantage les plus proches…

La charité se manifeste aussi dans la correction fraternelle (cf. Catéchisme, 1829).



5. Les vertus humaines

« Les vertus humaines sont des attitudes fermes, des dispositions stables, des perfections habituelles de l’intelligence et de la volonté qui règlent nos actes, ordonnent nos passions et guident notre conduite selon la raison et la foi. Elles procurent facilité, maîtrise et joie pour mener une vie moralement bonne » (Catéchisme, 1804).

Le chrétien développe les vertus humaines avec l’aide de la grâce de Dieu et elle deviennent des vertus chrétiennes qui sont ordonnés à aimer Dieu dans le Christ, vrai Dieu et vrai Homme.


Parmi les vertus humaines il y en a quatre qu'on appelle cardinales, car toutes les autres se regroupent autour d'elles. Ce sont la prudence, la justice, la force et la tempérance (cf. Catéchisme, 1805).


·         La prudence « est la vertu qui dispose la raison pratique à discerner en toute circonstance notre véritable bien et à choisir les justes moyens de l’accomplir » (Catéchisme, 1806). Elle est la « règle droite de l'action », selon saint Thomas, et elle est fondamentale dans la pratique correcte des autres vertus.
Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique, II-II, q. 47, a. 2, c.

« La prudence ne se confond ni avec la timidité ou la peur, ni avec la duplicité ou la dissimulation. Elle est dite auriga virtutum : elle conduit les autres vertus en leur indiquant règle et mesure. C’est la prudence qui guide immédiatement le jugement de conscience. L’homme prudent décide et ordonne sa conduite suivant ce jugement. Grâce à cette vertu, nous appliquons sans erreur les principes moraux aux cas particuliers et nous surmontons les doutes sur le bien à accomplir et le mal à éviter » (Catéchisme, 1806).


·         La justice « est la vertu morale qui consiste dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû » (Catéchisme, 1807).
L’homme ne peut donner à Dieu, au sens strict, ce qu’il lui doit ou ce qui est juste. Aussi la justice à l’égard de Dieu est appelée, plus correctement, vertu de la religion, «car il suffit à Dieu que nous lui obéissions à la mesure de nos possibilités» (Saint Thomas d’Aquin, Somme Théologique, II-II, q. 57, a. 1, ad 3).


·         La force « est la vertu morale qui assure dans les difficultés la fermeté et la constance dans la poursuite du bien. Elle affermit la résolution de résister aux tentations et de surmonter les obstacles dans la vie morale. La vertu de force rend capable de vaincre la peur, même de la mort, d’affronter l’épreuve et les persécutions. Elle dispose à aller jusqu’au renoncement et au sacrifice de sa vie pour défendre une juste cause » (Catéchisme, 1808).


·         La tempérance « est la vertu morale qui modère l’attrait des plaisirs et procure l’équilibre dans l’usage des biens créés. Elle assure la maîtrise de la volonté sur les instincts » (Catéchisme, 1809).
La personne tempérée oriente ses appétits sensibles vers le bien et ne se laisse pas entraîner par les passions (cf. Sir 18, 30). Dans le Nouveau Testament elle est appelée « modération » ou « sobriété » (cf. Catéchisme, 1809).

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En ce qui concerne les vertus morales, les théologiens précisent que la vertu morale se tient à mi-chemin entre un manque et un excès : in medio stat virtus.
La diligence consiste, par exemple, à faire tout le travail que l’on doit, ni plus, ni moins. À l’opposé se trouve l’attitude de travailler moins que ce qui se doit, de perdre son temps, ou inversement de se vouer à un travail excessif, sans respecter d’autres devoirs (piété, attention envers la famille, juste repos , charité, etc.).

Mais ce « au milieu » n'est pas un appel à la médiocrité.
La vertu est l’attitude droite de la volonté qui (comme sur une crête) s'oppose aux abîmes que sont les vices.


En outre les vertus théologales n'ont aucune limite ; on ne peut jamais dire que l'on croit suffisamment en Dieu, que l'on espère suffisamment en Lui, qu'on l'aime assez : « Fac me tibi semper magis credere, in te spem habere, te diligere » ; fais que je croie toujours plus en toi, qu'en toi j'espère, que je t’aime (Hymne Adoro te devote).

6. Les vertus chrétiennes.


Les blessures laissées dans la nature humaine par le péché originel rendent difficile l'acquisition et l'exercice des vertus humaines (cf. Catéchisme, 1811).


La nature humaine est blessée par le péché. C'est pour cela qu'elle a des penchants qui ne sont pas naturels, mais la conséquence du péché.

De même qu’il n’est pas naturel de boiter, car c’est la conséquence d’une maladie, de même ne sont pas naturelles les blessures qu’ont laissées dans l’âme le péché originel et les péchés personnels : la tendance à l'orgueil, à la paresse, à la sensualité, etc.

Avec l’aide de la grâce et de l’effort personnel, ces blessures peuvent se guérir peu à peu, de telle sorte que l’homme se comporte conformément à sa nature et à sa condition de fils de Dieu.


Pour les acquérir et les pratiquer, le chrétien compte sur la grâce de Dieu qui guérit la nature humaine.


Mais les seules vertus humaines ne conduisent pas l'homme au salut.
La Porte pour entrer au Ciel, c’est le Christ.
Les œuvres humaines deviennent divines, par notre communion avec le Christ.

La Vie du Christ, la grâce sanctifiante en nous, transforme les vertus humaines en vertus chrétiennes.



La  grâce élève la nature humaine jusqu'à la participation à la nature divine, en faisant que les œuvres humaines soient méritoires et agréables à Dieu.

En même temps la grâce élève les vertus au niveau surnaturel (cf. Catéchisme, 1810), conduisant la personne humaine à agir suivant la droite raison illuminée par la foi : en un mot, à agir en communion avec le Christ. C'est ainsi que les vertus humaines deviennent des vertus chrétiennes.


À cet égard, il y a une prudence qui est une vertu humaine, et une prudence surnaturelle qui est une vertu infusée par Dieu dans l’âme, en même temps que la grâce.

Pour que la vertu surnaturelle puisse produire des fruits (des actes bons) il faut la collaboration de la vertu humaine correspondante. Il en est de même avec les autres vertus cardinales : la vertu surnaturelle de la justice requiert la vertu humaine du même nom ; la force et la tempérance pareillement.

Autrement dit, la perfection chrétienne (la sainteté) exige et implique la perfection humaine.


Il y a quatre vertus humaines propres des chrétiens :
L’humilité
Le travail
La pénitence
L’amitié


.



Prière de saint Josémaria à l’Esprit Saint

Viens Saint-Esprit : illumine mon intelligence…fortifie mon cœur… enflamme ma volonté
Illumine mon intelligence, pour que je connaisse tes commandements, fortifie mon cœur contre les embûches de l’ennemi, enflamme ma volonté.
J’ai entendu ta voix, et je ne veux pas m’endurcir et résister, en te disant : après…, demain.
Nunc coepi ! Maintenant, de peur qu’il n’y ait pas de demain pour moi.
Esprit de Vérité et de sagesse, Esprit d’entendement et de conseil, Esprit de joie et de paix !
Je veux ce que tu veux, je veux parce que tu veux, je veux comme tu veux, je veux quand tu voudras.
Sainte Marie, Notre Espérance, Siege de la Sagesse, priez pour mois.
S. Joseph, mon Père et Seigneur, priez pour moi
Mon Ange Gardien, priez pour moi. Josémaria avril 1934.



« La vie morale des chrétiens est soutenue par les dons du Saint-Esprit. Ceux-ci sont des dispositions permanentes qui rendent l’homme docile à suivre les impulsions de l’Esprit Saint » (Catéchisme, 1830). 

Les dons du Saint-Esprit sont au nombre de sept (cf. Catéchisme, 1831) :
Ils complètent et mènent à leur perfection les vertus de ceux qui les reçoivent. Ils rendent les fidèles dociles à obéir avec promptitude aux inspirations divines.

Ainsi,
La Foi est couronnée par quatre dons : Sagesse, Intelligence, Conseil et Science.
L’Espérance est couronnée par le don de Force.
La Charité est couronnée par le don de Piété
L’humilité est couronnée par le don de Crainte.

1° le don de sagesse : pour comprendre et discerner correctement ce qui touche aux projets divins ; surtout sur ma personne, le Plan de Dieu pour moi.
2° le don d'intelligence : pour pénétrer dans la vérité concernant Dieu ; connaître chaque fois mieux la Volonté de Dieu.
3° le don de conseil : pour discerner et seconder les desseins divins dans les actions individuelles ; ainsi nous pouvons conseiller les autres.
4° le don de force : pour surmonter les difficultés dans la vie chrétienne ;
5° le don de science : pour connaître l'ordre des choses créées par Dieu ;
6° le don de piété : pour nous comporter comme des fils de Dieu et des frères de nos frères les hommes, en étant d'autres Christs ; nous découvrons ainsi que nous sommes de la Famille de Dieu.
7° le don de crainte de Dieu : pour rejeter tout ce qui peut offenser Dieu, comme un fils rejette par amour ce qui peut offenser son père.



Les fruits du Saint-Esprit « sont des perfections que forme en nous le Saint-Esprit comme des prémices de la gloire éternelle » (Catéchisme, 1832). 

Ce sont des actes que l'influence du Saint-Esprit produit habituellement dans l'âme.

La tradition de l'Église en énumère douze : charité, joie, paix, patience, longanimité, bonté, bénignité, mansuétude, fidélité, modestie, continence, chasteté (cf. Ga 5, 22-23).


Voir aussi dans le blog les questions sur les charismes.


Du fait de l'union substantielle de l'âme et du corps, notre vie spirituelle (connaissance intellectuelle et libre choix de la volonté) se trouve sous l'influence de la sensibilité.

Celle-ci se manifeste dans les passions qui sont des « mouvements de la sensibilité, qui inclinent à agir ou à ne pas agir en vue de ce qui est ressenti ou imaginé comme bon ou comme mauvais » (Catéchisme, 1763).

Les passions sont des mouvements de l'appétit sensible (irascible et concupiscible). On peut les appeler aussi, au sens large, sentiments ou émotions.
Il faut tenir compte de ce que dans le domaine spirituel, on parle aussi de sentiments ou d’émotions, qui ne snt pas des passions à proprement parler car elles n’impliquent pas de mouvements de l’appétit sensible.

Ainsi, par exemple, l'amour, la colère, la peur sont des passions.

« La passion la plus fondamentale est l’amour provoqué par l’attrait du bien. L’amour cause le désir du bien absent et l’espoir de l’obtenir. Ce mouvement s’achève dans le plaisir et la joie du bien possédé. L’appréhension du mal cause la haine, l’aversion et la crainte du mal à venir. Ce mouvement s’achève dans la tristesse du mal présent ou la colère qui s’y oppose » (Catéchisme, 1765).

Les passions ont beaucoup d'influence sur la vie morale.

« En elles-mêmes, les passions ne sont ni bonnes ni mauvaises » (Catéchisme, 1767).

« Les passions sont moralement bonnes quand elles contribuent à une action bonne, et mauvaises dans le cas contraire » (Catéchisme, 1768)
Il y a par exemple une bonne colère, qui s’indigne devant le mal, et une mauvaise colère, incontrôlée et qui pousse au mal (comme dans le cas de la vengeance) ; il y a une bonne crainte et une mauvaise crainte qui paralyse au moment de faire le bien ; et ainsi de suite..

Saint Thomas dira : Il appartient à la perfection humaine que les passions soient régulées par la raison et dominées par la volonté.


Après le péché originel, les passions ne se trouvent plus du tout soumises à l'emprise de la raison et elles entraînent souvent à réaliser ce qui n'est pas bon.
Dans certains cas, elles peuvent tellement dominer une personne que la responsabilité morale se réduit à presque rien. Parfois, au contraire, elles peuvent augmenter la gravité morale d'une mauvaise action..

Pour les canaliser vers le bien de façon habituelle, il faut l'aide de la grâce, qui guérit les blessures du péché, et la lutte ascétique.

La volonté, si elle est bonne, utilise les passions en les orientant vers le bien.
 « La perfection morale est que l’homme ne soit pas mû au bien par sa volonté seulement, mais aussi par son appétit sensible selon cette parole du Psaume : ‘Mon cœur et ma chair crient de joie vers le Dieu vivant’ (Ps 84, 3) » (Catéchisme, 1770). «Les passions sont mauvaises si l’amour est mauvais, bonnes s’il est bon» (Saint Augustin, De civitate Dei, 14, 7).

En revanche, la volonté mauvaise, qui sert l'égoïsme, succombe aux passions désordonnées ou les utilise pour le mal (cf. Catéchisme, 1768).



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