Thème 10 : Le Mystère de la Rédemption

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Thème 10. Le mystère de la Rédemption est le mystère de  la libération du péché par l’Amour.

La Passion et la Mort de Jésus en Croix est un sacrifice offert librement par Jésus pour nous apprendre à nous abandonner en Dieu.

Jésus accepte sa Mort afin que nous puissions, nous aussi, nous associer à son Amour envers le Père et être ainsi délivrés de nos péches. (cf. CEC 618 ; GS 22, § 5)

 

L’Article 4 du Credo dit : «Jésus Christ a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli». Cela est le fait historique, que nous devons comprendre comme un Sacrifice que Jésus a offert librement par Amour pour nous.


Jean 3, 16 : Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. (Nicodème ne pouvait pas supposer que « donner son Fils » voulait dire « le livrer à la mort sur la croix ». Jean le savait bien). L’Amour est l’explication définitive de la rédemption à travers la croix. Dieu offre aux pécheurs la possibilité de devenir saints par leur union à l’Amour du Christ.
Jésus est le Rédempteur du monde par sa mort en croix, par son Sacrifice rédempteur.

 

Voici deux youtubes qui disent beaucoup en 3 minutes :

32 - Comment Jésus nous a-t-il racheté sur la Croix ?



Le Mystère de la Rédemption se réalise sur la Croix.

Jésus sur la Croix a offert sa Vie pour nous apprendre à nous offrir, nous aussi, au Père, par Amour.
Et c’est l’Amour qui va combler le manque de poids du à nos péchés.

Imaginons une balance équilibrée : elle manifeste la bonne relation entre Dieu et les hommes.
Mais cette relation est rompue par les péchés.
Le péché est toujours un manque d’amour, envers Dieu ou envers ses créatures.

Comment on répare un manque ? Avec ce qui manque.
Si le péché est un manque d’amour, on le répare par l’amour.

L’amour des hommes ne peut pas suffire pour contrebalancer les péchés des hommes.
Notre amour est trop petit.
Il faut un Amour plus parfait.
Le Christ a cet Amour plus parfait, car il est le Fils de Dieu.
Son Amour n’est pas seulement l’amour d’un homme, mais l’Amour de la 2ème Personne de la Trinité.
C’est un acte d’Amour infiniment grand et cet Amour se manifeste dans l’acte d’offrande de sa Vie sur la Croix.
Cet acte d’Amour a le pouvoir de contrebalancer le poids de tous les péchés, de tous les hommes, de tous les temps.
La Croix, n’est pas un échec.
Elle n’est pas un paratonnerre pour apaiser la colère de Dieu, qui écrase son propre Fils en vengeance pour nos péchés, comme l’a entendu Martin Luther.
Dieu n’a pas besoin de se défouler pour que nous soyons épargnés de sa fureur.
La Croix est un signe d’Amour et d’offrande.
Et c’est précisément là qui se trouve son pouvoir rédempteur.
L’Amour parfait de Jésus en Croix contrebalance toute la dureté de cœur de tous les péchés, de tous les hommes, de tous les temps.
C’est cela la Rédemption.
De cette façon-là la montagne de péchés qui nous sépare de Dieu est abaissée.
Ainsi Jésus nous sauve du désespoir du péché.

 

33. Comment la grâce rédemptrice vient à nous ?


Jésus offre son rachat aux hommes en nous donnant la possibilité de nous unir à son Amour.
Car l’Amour est plus grand que le péché.
Sur la Croix, son offrande dans l’Amour, contrebalance tous les péchés.
C’est cela la Rédemption : L’Amour qui rempli le vide créé par le péché.
Mais comment l’homme peut-il être racheté ?
Comment l’Amour de Jésus en Croix peut-il entrer dans notre vie ?
Pour que l’homme puisse participer à la Rédemption, il faut qu’il croie en Jésus, qu’il le suive, qu’il devienne semblable à Lui.
On doit se laisser transformer par Dieu en Jésus-Christ, dans un homme nouveau.

Cette transformation se passe surtout par les 7 sacrements.
Ce sont des canaux par lesquels son Amour (sa grâce) est répandue dans nos cœurs.

Par le Baptême nous devenons semblables au Christ.
Nous avons part à sa Mort et à sa Résurrection.
Et cet ainsi que nous commençons notre nouvelle Vie.

Mais le vieil homme apparaît et nous avons besoin de la réconciliation et de l’Eucharistie.
Nous sommes enfants de Dieu par les sacrements.

Ce que Jésus a obtenu à la Croix pour nous, devient fécond dans notre Vie aujourd’hui.

 

La Passion du Seigneur. La valeur du sacrifice.

Chemin 425 : Savoir que Tu m’aimes tant, mon Dieu, et… je n’en suis pas devenu fou ?

 

I – Notion de « sacrifice » (le mot « sacrifice » vient du latin « sacrum facere » = faire un acte saint)

1° - Définition :

Le Sacrifice est l’offrande, faite à Dieu seul, d’une chose, qu’on détruit pour reconnaître le souverain domaine de Dieu
* l’offrande est l’essence du sacrifice, et la valeur d’un sacrifice se mesure selon la valeur de la chose offerte ;

 

2° - Historique :

Abel, Noé, Abraham, Melchisédech, (pain et vin) ont tous offert des sacrifices. Les païens aussi l’ont fait tous (Egyptiens, Perses, Grecs, Romains, Gaulois, Germains…) Mais c’est surtout la loi de Moïse qui en a codifié la pratique voulue par Dieu dans l’Ancien Testament :
ü  l’holocauste (où toute la victime est brulée) ;
ü  les pacifiques (une partie est brulée, l’autre réservée aux prêtres) ;
ü  les sacrifices non sanglants (pains de proposition, huile, encens, sel, etc.…).

Remarque : Les sacrifices de l’Ancien Testament étaient légitimes, institués par Dieu. Ceux des païens, offerts aux idoles et donc le plus souvent aux démons, étaient souvent monstrueux. Tous les sacrifices sont à présent illégitimes et gravement peccamineux : seul reste, pour l’éternité, le Sacrifice de Jésus-Christ, infini et unique, qui a supplanté tous les autres.

 

1. Jésus a souffert et il est mort pour que nous puissions être libérés des péchés par notre union à Lui (cf. Rm 4, 25), et pour aimer Dieu de tout notre cœur. Mais nous devons vouloir.

Jésus est mort car il l’a voulu. C’est Dieu le Père qui a eu ce projet pour le bien de l’humanité.

Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, obéit à Dieu le Père. Il a  souffert et Il est mort pour que nous puissions passer de la désobéissance de nos péchés à l'obéissance de la grâce ou Nouvelle Alliance.
Il a accepté de mourir pour entrer avec son Corps, l'Église, l'Humanité restaurée, dans la Vie éternelle et divine.

Nous comprenons maintenant ce que Dieu nous a révélé par la Tradition contenue dans la Bible : tous les hommes nous avons désobéi : nous venons au monde avec un péché habituel, le péché originel.

Le concile de Trente dit que les hommes naissent esclaves du péché.
a) Esclaves du péché (avec une inclination à pécher, car la nature humaine est restée blessée) ;
b) esclaves du démon (les tentations, les mensonges, nous trompent facilement) ;
c) esclaves de la mort (nous devons subir les conséquences de la mort physique : l’angoisse, la peur) et entrainés à la mort éternelle ou éternelle séparation de Dieu.

La Rédemption (qui signifie rachat ou libération) ne peut venir que de Dieu. Si Dieu refuse son amitié envers nous, il est impossible pour l’homme de la récupérer, (certains théologiens parlent d’une offense infinie).

La Volonté du Père est que tous les hommes soient sauvés (cf. 1 Tm 2, 4).
C’est la raison pour laquelle, lorsque la plénitude des temps est arrivé, il a envoyé son Fils Unique pour que, les hommes puissent être rachetés ou libérés du péché, être constitués enfants de Dieu (cf. Ga 4, 5), et participer ainsi de la vie divine de la Très Sainte Trinité.

Par amour pour nous, Dieu le Père a livré son Fils Unique (cf. Ep 2, 4-5 ; 1 Jn 4, 9-10).

« Pour nous les hommes et pour notre salut il descendit du ciel... crucifié pour nous » (Credo) :
Pour nous racheter le Christ s’est fait « obéissant jusqu’à la mort et à la mort sur une Croix » (Ph 2, 8).

Toute la vie du Christ est l’accomplissement de la Volonté du Père.
Chaque étape de la vie du Christ est rédemptrice, car elle nous montre la façon d’accomplir la Volonté du Père. L’enfance de Jésus, sa vie de travail, son baptême dans le Jourdain, sa prédication, tout contribue à la Rédemption des hommes.
Se référant à la vie du Christ dans le village de Nazareth, saint Josémaria disait : « Ces années cachées de la vie du Seigneur ne sont pas sans signification; elles ne sont pas non plus une simple préparation des années à venir, celles de sa vie publique. Depuis 1928, j'ai clairement compris que Dieu désire que les chrétiens prennent pour exemple la vie du Seigneur tout entière. J'ai compris tout spécialement sa vie cachée, sa vie de travail courant au milieu des hommes; le Seigneur veut, en effet, que beaucoup d'âmes trouvent leur voie dans ces années de vie cachée et sans éclat », Quand le Christ passe, 20


Mais le don de soi sur la Croix est la manifestation suprême de son obéissance à la volonté divine (cf. Lc 22, 42 ; Catéchisme, 606-607).

— La douleur et la mort étaient entrées dans le monde comme conséquence de la désobéissance. Le Christ obéit à la volonté du Père, et il accepte la douleur et la mort. Cette douleur et cette mort sont ainsi l’instrument pour obéir nous aussi, et nous délivrer de la désobéissance du péché.

Il a souffert les plus grandes douleurs tant dans l’âme que dans le corps.

Jésus offre chaque fois plus des choses au Père, et le sommet, c’est l’offrande de sa vie.
Ici c’est l’obéissance suprême.

Et comme il est Dieu, cela manifeste que Dieu continue de nous aimer, malgré les péchés. (Dieu est fidèle à son alliance)

2. La finalité du sacrifice du Calvaire (le mystère de la Croix) est d’effacer le péché du monde (cf. Jn 1, 29), chose absolument nécessaire pour l’union filiale avec Dieu.


Jésus-Christ a anticipé dans la dernière Cène l’offrande de sa vie, en instituant la Très Sainte Eucharistie
« Ceci est mon corps qui va être donné pour vous » (Lc 22, 19). « Ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui va être répandu pour une multitude, en rémission des péchés » (Mt 26, 28).

 L’Eucharistie est le « mémorial » de son sacrifice sur la Croix (cf. 1 Co 11, 25).

Jésus-Christ a institué les apôtres prêtres en leur donnant ce commandement : « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22, 19) (cf. Catéchisme, 610-611).

Benoît XVI.  (JMJ Cologne 2005) : Jésus anticipe sa mort le jeudi saint. Et aussi sa résurrection (et la nôtre) : le Salut du monde a commencé.


Jésus a célébré la cène pascale d'Israël, qui était le mémorial de l'action libératrice de Dieu, qui avait conduit Israël de l'esclavage à la liberté.
Jésus suit les rites d'Israël.
Il récite sur le pain la prière de louange et de bénédiction.

Mais ensuite, se produit quelque chose de nouveau. Il ne remercie pas Dieu seulement pour ses grandes œuvres du passé; il le remercie pour sa propre exaltation, qui se réalisera par la Croix et la Résurrection.

Et il s'adresse aussi aux disciples en disant : "Ceci est mon Corps donné pour vous en sacrifice. Ce calice est la Nouvelle Alliance en mon Sang".

Il distribue alors le pain et le calice, et en même temps il leur confie la mission de redire et de refaire toujours de nouveau en sa mémoire ce qu'il est en train de dire et de faire en ce moment.

Qu'est ce qui est en train de se passer? Comment Jésus peut-il donner son Corps et son Sang?

Faisant du pain son Corps et du vin son Sang, il anticipe sa mort, il accepte sa Mort au plus profond de lui-même et il transforme sa Mort en un acte d'amour (de confiance en Dieu).

Ce qui de l'extérieur est une violence brutale (la crucifixion), devient, à l’intérieur de l’âme de Jésus un acte d’amour au Père (en montrant sa confiance envers son Père) et à nous (car il le fait pour que nous puissions faire le même). Par cet acte d’Amour, il se donne totalement.

Depuis toujours, tous les hommes, d'une manière ou d'une autre, attendent dans leur cœur un changement, une transformation du monde.

Maintenant se réalise l'acte central de transformation qui est seul en mesure de renouveler vraiment le monde: la violence se transforme en amour et donc la mort en vie.

Puisque cet acte change la mort en amour, la mort comme telle est déjà dépassée, la résurrection est déjà présente.

La mort est, pour ainsi dire, intimement blessée, de telle sorte qu'elle ne peut avoir le dernier mot.

La victoire de l'amour sur la haine, la victoire de l'amour sur la mort.

Seule l'explosion intime du bien qui triomphe sur le mal peut alors engendrer la chaîne des transformations (comme une fission nucléaire) qui, peu à peu, changeront le monde.

Tous les autres changements demeurent superficiels et ne sauvent pas.

Cette première transformation fondamentale de la violence en amour, de la mort en vie, entraîne à sa suite les autres transformations.

Le pain et le vin deviennent son Corps et son Sang.

Cependant, la transformation ne doit pas s'arrêter là, c'est plutôt à ce point qu'elle doit commencer pleinement.

Sur la Croix le Christ s’est offert lui-même comme victime immaculée à Dieu le Père. C’est un véritable « sacrifice ».
Jésus-Christ, Prêtre et Victime en même temps, a réalisé un véritable sacrifice, car il a livré sa vie, en un acte d’amour et d’obéissance à la volonté du Père, et « s’est livré pour nous, s’offrant à Dieu en sacrifice d’agréable odeur » (Ep 5, 2 ; cf. Catéchisme, 613).

« Ce sacrifice du Christ est unique, il achève et dépasse tous les sacrifices (cf. Hé 10, 10) » (Catéchisme, 614).

Le Sacrifice du Christ a « valeur de rédemption et de réparation, d’expiation et de satisfaction »
Sur la croix, Jésus consomme son sacrifice

CEC 616 : C’est " l’amour jusqu’à la fin " (Jn 13, 1) qui confère au sacrifice du Christ sa valeur de
1) rédemption car il nous rédime (rachète ou libère) de l’esclavage du péché, <maintenant nous pouvons revenir à l’obéissance à Dieu>

2) de réparation. Un sacrifice qui répare (guérit, enlève) la maladie ou la chute du péché.

3) d’expiation. Un sacrifice qui expie (expier signifie payer ou souffrir pour un autre, à la place d’un autre)

4) de satisfaction. Un sacrifice qui sa­tisfait pour l’offense faite à Dieu — la faute du péché — en nous réconciliant avec lui.


Il nous a tous connus et aimés dans l’offrande de sa vie (cf. Ga 2, 20 ; Ep 5, 2. 25).

" L’amour du Christ nous presse, à la pensée que, si un seul est mort pour tous, alors tous sont morts " (2 Co 5, 14).

Aucun homme, fût-il le plus saint, n’était en mesure de prendre sur lui les péchés de tous les hommes et de s’offrir en sacrifice pour tous. L’existence dans le Christ de la Personne divine du Fils, qui dépasse et, en même temps, embrasse toutes les personnes humaines, et qui le constitue Tête de toute l’humanité, rend possible son sacrifice rédempteur pour tous.

L’Ancien Testament contient de nombreuses prophéties de la passion et de la mort du Seigneur.
Par exemple le psaume 22 (21) : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?... Ils me lient les mains et les pieds... ils partagent entre eux mes habits et ils tirent au sort mon vêtement... »

On peut voir aussi le chapitre 53 du livre d’Isaïe sur les souffrances du « Serviteur de Yahvé ».

 

Il s’est chargé de nos péchés.

Cela est indiqué, en premier lieu, par l’histoire de sa passion et de sa mort rapportée dans les Évangiles. Ces faits appartenant à l’histoire du Fils de Dieu incarné et non pas d’un homme quelconque, plus ou moins saint, ont une valeur et une efficacité universelles qui s’appliquent à tout le genre humain.
En eux, nous voyons que Jésus est livré par le Père aux mains des pécheurs (cf. Mt 26, 45) et que lui-même permet volontairement que leur méchanceté détermine en tout son sort. Comme le dit Isaïe en présentant son impressionnante figure de Jésus.

Les quatre poèmes du mystérieux « Serviteur de Yahvé » constituent une splendide prophétie vétérotestamentaire de la Passion du Christ (Is 42, 1-9 ; 49, 1-9 ; 50, 4-9; 52, 13; 53, 12)

: « Maltraité, il s'humilie, il n'ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l'abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n'ouvre pas la bouche » (Is 53, 7). Agneau sans tache, il accepte librement les souffrances physiques et morales imposées par l’injustice des pécheurs et, en elles, il prend sur lui tous les péchés des hommes, toute offense à Dieu. Chaque offense humaine est, d’une certaine façon, cause de la mort du Christ. Nous disons, dans ce sens, que Jésus s’est « chargé » de nos péchés au Golgotha (cf. 1 P 2, 24).

 

Il élimine le péché par l’offrande de sa Vie.

Mais le Christ ne s’est pas limité à porter nos péchés. Il les a aussi détruits, éliminés.
En effet, il a accepté les souffrances que ces péchés provoquent dans le Cœur de Dieu le Père, en nous réconciliant avec Lui.
 « C'est par ses blessures que nous sommes guéris » (Is 53, 5).

 

La Croix révèle la miséricorde et la justice de Dieu en Jésus Christ

L’élimination du péché est donc le fruit de la Croix. L’homme obtient le pardon au moyen des sacrements (spécialement grâce à la confession sacramentelle) ; et le pardon sera définitif après cette vie, s’il est fidèle à Dieu.

Dieu a voulu sauver le monde par le chemin de la Croix, mais non parce qu’il aime la douleur ou la souffrance. Dieu n’aime que le bien et faire le bien. Il n’a pas voulu la Croix de façon inconditionnelle comme il veut, par exemple, qu’existent les créatures. Il l’a voulue præviso peccato, prévoyant le péché.

La Croix est là parce que le péché existe. Mais aussi parce que l’Amour existe. La Croix est le fruit de l’amour de Dieu confronté au péché des hommes.

Dieu a voulu envoyer son Fils dans le monde afin qu’il réalise le salut des hommes par le sacrifice de sa propre vie, et ceci en dit long d’abord sur Dieu lui-même. Concrètement, la Croix révèle la miséricorde et la justice de Dieu :

a) La miséricorde. La Sainte Écriture affirme fréquemment que le Père a livré son Fils aux mains des pécheurs (cf. Mt 26, 54), qu’il n’a pas épargné son propre Fils.
De par l’unité des Personnes divines dans la Trinité, en Jésus-Christ, Verbe incarné, se trouve toujours présent le Père qui l’envoie. Pour cette raison, derrière la décision libre de Jésus de donner sa vie pour nous, se trouve le don que le Père nous fait de son Fils bien-aimé, le remettant aux pécheurs. Cette offrande manifeste plus qu’aucun autre geste de l’histoire du salut l’amour et la miséricorde de Dieu le Père pour les hommes.

b) La Croix nous révèle aussi la justice de Dieu. Celle-ci ne consiste pas tant à faire payer l’homme pour le péché qu’à remettre l’homme sur le chemin de la vérité et du bien, en restaurant les biens que le péché a détruits.

 

La Croix dans sa réalisation historique

Jésus connaissait dès le début et de manière adéquate au progrès de sa mission et de sa conscience humaine que le cours de sa vie le conduisait à la Croix.
Il a accepté pleinement cela : il était venu accomplir la volonté du Père jusque dans les plus petits détails (cf. Jn 19, 28-30), et cet accomplissement l’a amené à « donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45).

Dans la réalisation de la tâche dont le Père l’avait chargé, Jésus se heurta à l’opposition des autorités religieuses d’Israël qui voyaient en lui un imposteur. Aussi « certains chefs d’Israël ont accusé Jésus d’agir contre la Loi, contre le temple de Jérusalem et en particulier contre la foi au Dieu unique, parce qu’il se proclamait Fils de Dieu. C’est pourquoi ils le livrèrent à Pilate afin qu’il fût condamné à mort » (Compendium, 113).
Ceux qui ont condamné Jésus ont péché en rejetant la Vérité qui est le Christ. En réalité, tout péché est un rejet de Jésus et de la vérité qu’il nous apporte de la part de Dieu. Dans ce sens, tout péché contribue à la Passion de Jésus. « La passion et la mort de Jésus ne peuvent être imputées indistinctement ni à tous les Juifs alors vivants, ni aux Juifs venus ensuite dans le temps et dans l’espace. Tout pécheur individuel, c’est-à-dire tout homme, est réellement la cause et l’instrument des souffrances du Rédempteur. Sont plus gravement coupables ceux qui, surtout s’ils sont chrétiens, retombent souvent dans le péché et se complaisent dans les vices » (Compendium, 117).

 

Les effets de la Croix

L’effet principal de la Croix est de nous donner la possibilité d’éliminer le péché et tout ce qui s’oppose à l’union à Dieu.

La Croix, en plus d’éliminer les péchés, nous délivre aussi du démon qui dirige sournoisement la trame du péché, ainsi que de la mort éternelle.
Le démon ne peut rien contre celui qui est uni au Christ (cf. Rm 8, 31-39) et la mort cesse d’être une séparation éternelle de Dieu pour devenir porte d’accès à la destinée ultime (cf. 1 Co 15, 55-56).

Ayant enlevé tous ces obstacles, la Croix ouvre à l’humanité le chemin du salut, la possibilité universelle de la grâce.
Avec la Résurrection du Christ et sa glorieuse Exaltation, la Croix est cause de la justification de l’homme, c’est-à-dire non seulement de l’élimination du péché et des autres obstacles, mais encore du don de la vie nouvelle: la grâce du Christ qui sanctifie l’âme. Chaque sacrement est une façon diverse de participer à la Pâque du Christ et de s’approprier le salut qui en découle. Le Baptême, concrètement, nous libère de la mort introduite par le péché originel et nous permet de vivre la vie nouvelle du Ressuscité.
Jésus est la cause unique et universelle du salut de l’homme, l’unique médiateur entre Dieu et les hommes. Toute grâce de salut donnée aux hommes provient de sa vie et, en particulier, de son mystère pascal.

3. Coracheter avec le Christ
La libération ou Rédemption doit être appliquée à chaque personne.
Jésus nous a sauvés par son obéissance. Par Lui, avec Lui et en Lui, nous serons capables d'obéir à Dieu en toute circonstance.

La Rédemption opérée par le Christ sur la Croix est universelle : elle a comme finalité le salut, le bonheur en Dieu de tout le genre humain.

Mais il est nécessaire que chaque personne puisse s'unir au Christ, à son obéissance, à sa Passion. Et cela se réalise principalement à travers les sacrements de l'Église.
Le fruit savoureux de la Passion est précisément le bonheur de tous les hommes…
Jésus a mérité le salut de tous…

Notre Seigneur Jésus-Christ est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes (cf. 1 Tm 2, 5).
Car Il est comme un pont : Dieu et Homme à la fois.
Comme Il est le Créateur de chaque homme, il aide à obéir à chaque homme, car c'est Lui qui connaît chacun.

La Croix est comme un Pont. Le Pont de l'obéissance à Dieu. Nous devons tous passer par ce Pont de la Croix. Par Lui, avec Lui et en Lui. En Communion.

Dieu le Père a voulu que nous soyons non seulement rachetés mais aussi corédempteurs (cf. Catéchisme, 618)

En plus, le Christ offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés à la Croix du Christ,  au mystère pascal »GS 22.

Il nous appelle à prendre sa croix et à le suivre (cf. Mt 16, 24), parce qu’« il a souffert pour nous, nous laissant un modèle pour que nous suivions sa trace » (1 P 2, 21). Notre obéissance fait partie de l'Obéissance de Jésus. Nous sommes le Corps du Christ.

Voyons ce que le Catéchisme dit : CEC 618 : La Croix est l’unique sacrifice du Christ qui est le "seul médiateur entre Dieu et les hommes" (1 Tm 2, 5).
Mais, parce que, dans sa Personne divine incarnée, " il s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme " (GS 22, § 2), il "offre à tous les hommes, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés au mystère pascal" (GS 22, § 5).

Il appelle ses disciples à "prendre leur croix et à le suivre" (Mt 16, 24) car "il a souffert pour nous, il nous a tracé le chemin afin que nous suivions ses pas" (1 P 2, 21).

Il veut en effet associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires (cf. Mc 10, 39 ; Jn 21, 18-19 ; Col 1, 24).

Cela s’accomplit suprêmement pour sa Mère, associée plus intimement que tout autre au mystère de sa souffrance rédemptrice (cf. Lc 2, 35) :

Saint Paul écrit :
— « Je suis crucifié avec le Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi, mais le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20) : pour obtenir l’identification avec le Christ il faut embrasser la Croix ;
— « Je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l’Église » (Col 1, 24) : nous pouvons être corédempteurs avec le Christ.

Nous pouvons, librement, associer notre douleur et notre mort à la Rédemption
Dieu n’a pas voulu nous libérer de toutes les pénalités de cette vie, pour qu’en les acceptants nous nous identifions au Christ, nous méritions la vie éternelle et nous coopérions à la tâche d’apporter aux autres les fruits de la Rédemption.

La maladie et la douleur, offertes à Dieu en union avec le Christ, atteignent une grande valeur rédemptrice, comme aussi la mortification corporelle pratiquée avec l’esprit qui fut celui du Christ lorsqu’Il souffrit librement et volontairement sa Passion : par amour, pour nous racheter en expiant pour nos péchés.

Sur la Croix, Jésus-Christ nous donne l’exemple de toutes les vertus :
— la charité : « Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (cf. Jn 15, 13) ;

— l’obéissance : il s’est fait « obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix » (Ph 2, 8) ;

— l’humilité, la mansuétude et la patience : il a supporté les souffrances sans les éviter ni les adoucir, comme un « agneau confiant » (Jr 11, 19) ;

— le détachement des choses terrestres : le Roi des Rois et Seigneur de ceux qui dominent apparaît sur la Croix nu, objet de moqueries, couvert de crachats, flagellé, couronné d’épines, par Amour.

Le Seigneur a voulu associer sa Mère plus intimement que personne au mystère de sa souffrance rédemptrice (cf. Lc 2, 35) ; Nous l'avons déjà vu dans le Catéchisme, 618).

La Sainte Vierge nous apprend à être à côté de la Croix de son Fils

Chemin, 508 : Admire la fermeté de la Vierge Marie : au pied de la Croix, en proie à la plus grande douleur humaine — il n’est pas de douleur pareille à sa douleur — et pourtant pleine de fermeté.
            — Et demande-lui un peu de cette force d’âme, de manière à savoir, toi aussi, te tenir au pied de la Croix.

4. Jésus-Christ a été enseveli
La sépulture du Christ manifeste sa vraie mort
Le corps du Christ fut enseveli dans un sépulcre nouveau, non loin du lieu où on l’avait crucifié.

La sépulture du Christ manifeste sa vraie mort. Dieu a prévu que le Christ connaisse la mort, c’est-à-dire la séparation de l’âme et du corps (cf. Catéchisme, 624).

Durant le temps que le Christ est resté au sépulcre aussi bien son âme que son corps, séparés entre eux par la mort, sont restés unis à la Personne divine (cf. Catéchisme, 626).

Le Corps du Christ n’a pas souffert la corruption à cause de l’union qu’il a gardée avec la Personne du Fils (cf. Catéchisme, 627 ; Ac 13, 27).

CEC 627 : La mort du Christ a été une vraie mort en tant qu’elle a mis fin à son existence humaine terrestre.
Mais à cause de l’union que la Personne du Fils a gardé avec son Corps, il n’est pas devenu une dépouille mortelle comme les autres car " il n’était pas possible qu’il fût retenu en son pouvoir (de la mort) " (Ac 2, 24).

C’est pourquoi " la vertu divine a préservé le corps du Christ de la corruption " (S. Thomas d’A., s. th. 3, 51, 3).

Du Christ on peut dire à la fois : " Il a été retranché de la terre des vivants " (Is 53, 8) ; et : " Ma chair reposera dans l’espérance que tu n’abandonneras pas mon âme aux enfers et ne laisseras pas ton saint voir la corruption " (Ac 2, 26-27 ; cf. Ps 16, 9-10).

La Résurrection de Jésus " le troisième jour " (1 Co 15, 4 ; Lc 24, 46 ; cf. Mt 12, 40 ; Jon 2, 1 ; Os 6, 2) en était la preuve car la corruption était censée se manifester à partir du quatrième jour (cf. Jn 11, 39).

Textes parlants

Chemin de Croix de saint Josémaria

Mon Seigneur et mon Dieu, sous le regard aimant de notre Mère,
Nous allons T’accompagner sur le chemin de douleur qui fut le prix de notre rachat.
Nous voulons souffrir tout ce que Tu as souffert,
T’offrir notre pauvre cœur, contrit, l’essence du sacrifice est l’offrande) parce que Tu es innocent et que Tu vas mourir pour nous, les seuls coupables.
Ô ma Mère, Vierge des douleurs, aide-moi à vivre ces heures amères que ton Fils a voulu passer sur la terre, pour que nous, qui ne sommes faits que d’un peu de boue, puissions enfin vivre « in libertatem gloriae filiorum Dei », dans la liberté et la gloire des enfants de Dieu.

 

CEC 2602 Jésus se retire souvent à l’écart, dans la solitude, sur la montagne, de préférence de nuit, pour prier (cf. Mc 1, 35 ; 6, 46 ; Lc 5, 16).


Il porte les hommes dans sa prière, puisqu´il assume l’humanité en son Incarnation, et il les offre au Père en s’offrant lui-même (Rédemption).

Lui, le Verbe qui a " assumé la chair ", participe dans sa prière humaine à tout ce que " ses frères " vivent (He 2, 12) ; il compatit à leurs faiblesses  (cf. He 2, 15 ; 4, 15). <il donne ainsi un sens à tout ce qui nous arrive>.
C’est pour cela que le Père l’a envoyé.

Ses paroles et ses œuvres apparaissent alors comme la manifestation visible de la prière qu’il fait " dans le secret ".

<Cela veut dire que sa souffrance en croix est une manifestation visible de l’offrande qu’il fait de sa Vie au Père>.

 

Quatorzième Station .c.Jésus est mis au tombeau
Tout près du Calvaire, dans un jardin, Joseph d’Arimathie s’était fait tailler dans le roc un sépulcre neuf. Et parce que c’est la veille de la grande Pâque des Juifs, on y dépose Jésus. Puis Joseph roula une grosse pierre à l’entrée du tombeau et s’en alla (Mt 27, 60).
Jésus est venu au monde sans rien et c’est sans rien, pas même le lieu où Il repose, qu’Il s’en est allé.
La Mère du Seigneur — ma Mère — et les femmes qui ont suivi le Maître depuis la Galilée, après avoir tout observé avec attention, s’en vont aussi. La nuit tombe.
Maintenant tout est fini. L’œuvre de notre Rédemption s’est accomplie. Nous sommes de nouveau enfants de Dieu, car Jésus est mort pour nous et sa mort nous a rachetés.
Empti enim estis pretio magno ! (1 Co 6, 20), toi et moi avons été achetés à grand prix.
Nous devons faire nôtres la vie et la mort du Christ. Mourir par la mortification et par la pénitence, pour que vive en nous le Christ, par l’Amour. Et suivre alors les pas du Christ, soucieux de co-racheter toutes les âmes.
Donner sa vie pour les autres. C’est la seule façon que nous ayons de vivre la vie de Jésus-Christ et de ne faire qu’un avec Lui.

Lectures recommandées :
Catéchisme de l’Église catholique, 571-630.

 

Abrégé : 112-124

 

Homélie « La mort du Christ, vie du chrétien », Quand le Christ passe, n. 95-101.

 

 

Bibliographie de base

Catéchisme de l’Église catholique, 599-618.

II. La mort rédemptrice du Christ dans le dessein divin de salut

" Jésus livré selon le plan de Dieu "

599 La mort violente de Jésus n’a pas été le fruit du hasard dans un concours malheureux de circonstances.
Elle appartient au mystère du plan de Dieu, comme S. Pierre l’explique aux Juifs de Jérusalem dès son premier discours de Pentecôte : " Il avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu " (Ac 2, 23).

Ce langage biblique ne signifie pas que ceux qui ont " livré Jésus " (Ac 3, 13) n’ont été que les exécutants passifs d’un scénario écrit d’avance par Dieu.

600 Tous les moments du temps sont présents à Dieu dans leur actualité.
Il établit donc son plan éternel de " prédestination " en y incluant la réponse libre de chaque homme à sa grâce : " Oui, vraiment, ils se sont rassemblés dans cette ville contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate avec les nations païennes et les peuples d’Israël (cf. Ps 2, 1-2), de telle sorte qu’ils ont accompli tout ce que, dans ta puissance et ta sagesse, tu avais prédestiné " (Ac 4, 27-28).
Dieu a permis les actes issus de leur aveuglement (cf. Mt 26, 54 ; Jn 18, 36 ; 19, 11) en vue d’accomplir son dessein de salut (cf. Ac 3, 17-18).

 

" Mort pour nos péchés selon les Écritures "

601 Ce dessein divin de salut par la mise à mort du " Serviteur, le Juste " (Is 53, 11 ; cf. Ac 3, 14) avait été annoncé par avance dans l’Écriture comme un mystère de rédemption universelle, c’est-à-dire de rachat qui libère les hommes de l’esclavage du péché (cf. Is 53, 11-12 ; Jn 8, 34-36).
S. Paul professe, dans une confession de foi qu’il dit avoir " reçue " (1 Co 15, 3) que " le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures " (ibidem ; cf. aussi Ac 3, 18 ; 7, 52 ; 13, 29 ; 26, 22-23).

La mort rédemptrice de Jésus accomplit en particulier la prophétie du Serviteur souffrant (cf. Is 53, 7-8 et Ac 8, 32-35).
Jésus lui-même a présenté le sens de sa vie et de sa mort à la lumière du Serviteur souffrant (cf. Mt 20, 28).
Après sa Résurrection, il a donné cette interprétation des Écritures aux disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 25-27), puis aux apôtres eux-mêmes (cf. Lc 24, 44-45).

 

Dieu a l’initiative de l’amour rédempteur universel

604 En livrant son Fils pour nos péchés, Dieu manifeste que son dessein sur nous est un dessein d’amour bienveillant qui précède tout mérite de notre part : " En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés " (1 Jn 4, 10 ; cf. 4, 19). " La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions encore pécheurs, est mort pour nous " (Rm 5, 8).

605 Cet amour est sans exclusion. Jésus l’a rappelé en conclusion de la parabole de la brebis perdue : " Ainsi on ne veut pas, chez votre Père qui est aux cieux, qu’un seul de ses petits ne se perde " (Mt 18, 14).
Il affirme " donner sa vie en rançon pour la multitude " (Mt 20, 28) ; ce dernier terme n’est pas restrictif : il oppose l’ensemble de l’humanité à l’unique personne du Rédempteur qui se livre pour la sauver (cf. Rm 5, 18-19).
L’Église, à la suite des apôtres (cf. 2 Co 5, 15 ; 1 Jn 2, 2), enseigne que le Christ est mort pour tous les hommes sans exception : " Il n’y a, il n’y a eu et il n’y aura aucun homme pour qui le Christ n’ait pas souffert " (Cc. Quiercy en 853 : DS 624).

 

III. Le Christ s’est offert lui-même à son Père pour nos péchés

Toute la vie du Christ est offrande au Père

606 Le Fils de Dieu, " descendu du ciel non pour faire sa volonté mais celle de son Père qui l’a envoyé " (Jn 6, 38), " dit en entrant dans le monde : (...) Voici je viens (...) pour faire ô Dieu ta volonté. (...)
C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés par l’oblation du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes " (He 10, 5-10).
Dès le premier instant de son Incarnation, le Fils épouse le dessein de salut divin dans sa mission rédemptrice : " Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener son œuvre à bonne fin " (Jn 4, 34).
Le sacrifice de Jésus " pour les péchés du monde entier " (1 Jn 2, 2) est l’expression de sa communion d’amour au Père : " Le Père m’aime parce que je donne ma vie " (Jn 10, 17). " Il faut que le monde sache que j’aime le Père et que je fais comme le Père m’a commandé " (Jn 14, 31).

607 Ce désir d’épouser le dessein d’amour rédempteur de son Père anime toute la vie de Jésus (cf. Lc 12, 50 ; 22, 15 ; Mt 16, 21-23) car sa passion rédemptrice est la raison d’être de son Incarnation : " Père, sauve-moi de cette heure ! Mais c’est pour cela que je suis venu à cette heure " (Jn 12, 27). " La coupe que m’a donnée le Père ne la boirai-je pas ? " (Jn 18, 11). Et encore sur la croix avant que " tout soit accompli " (Jn 19, 30), il dit : " J’ai soif " (Jn 19, 28).

 

" L’Agneau qui enlève le péché du monde "

608 Après avoir accepté de Lui donner le Baptême à la suite des pécheurs (cf. Lc 3, 21 ; Mt 3, 14-15), Jean-Baptiste a vu et montré en Jésus l’Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde (cf. Jn 1, 29. 36).
Il manifeste ainsi que Jésus est à la fois le Serviteur souffrant qui, silencieux, se laisse mener à l’abattoir (cf. Is 53, 7 ; Jr 11, 19) et porte le péché des multitudes (cf. Is 53, 12), et l’agneau Pascal symbole de la rédemption d’Israël lors de la première Pâque (cf. Ex 12, 3-14 ; Jn 19, 36 ; 1 Co 5, 7).
Toute la vie du Christ exprime sa mission : servir et donner sa vie en rançon pour la multitude (cf. Mc 10, 45).

 

Jésus épouse librement l’amour rédempteur du Père

609 En épousant dans son cœur humain l’amour du Père pour les hommes, Jésus " les a aimés jusqu’à la fin " (Jn 13, 1) " car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime " (Jn 15, 13).
Ainsi dans la souffrance et dans la mort, son humanité est devenue l’instrument libre et parfait de son amour divin qui veut le salut des hommes (cf. He 2, 10. 17-18 ; 4, 15 ; 5, 7-9).
En effet, il a librement accepté sa passion et sa mort par amour de son Père et des hommes que Celui-ci veut sauver : " Personne ne m’enlève la vie, mais je la donne de moi-même " (Jn 10, 18).
D’où la souveraine liberté du Fils de Dieu quand il va lui-même vers la mort (cf. Jn 18, 4-6 ; Mt 26, 53).

 

A la Cène Jésus a anticipé l’offrande libre de sa vie

610 Jésus a exprimé suprêmement l’offrande libre de Lui-même dans le repas pris avec les douze apôtres (cf. Mt 26, 20), dans " la nuit où Il fut livré " (1 Co 11, 23).
La veille de sa passion, alors qu’Il était encore libre, Jésus a fait de cette dernière Cène avec ses apôtres le mémorial de son offrande volontaire au Père (cf. 1 Co 5, 7) pour le salut des hommes : " Ceci est mon corps donné pour vous " (Lc 22, 19). " Ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés " (Mt 26, 28).

611 L’Eucharistie qu’il institue à ce moment sera le " mémorial " (1 Co 11, 25) de son sacrifice. Jésus inclut les apôtres dans sa propre offrande et leur demande de la perpétuer (cf. Lc 22, 19). Par là, Jésus institue ses apôtres prêtres de l’Alliance Nouvelle : " Pour eux Je me consacre afin qu’ils soient eux aussi consacrés dans la vérité " (Jn 17, 19 ; cf. Cc. Trente : DS 1752 ; 1764).

 

L’agonie à Gethsémani

612 La coupe de la Nouvelle Alliance, que Jésus a anticipée à la Cène en s’offrant lui-même (cf. Lc 22, 20), il l’accepte ensuite des mains du Père dans son agonie à Gethsémani (cf. Mt 26, 42) en se faisant " obéissant jusqu’à la mort " (Ph 2, 8 ; cf. He 5, 7-8).
Jésus prie : " Mon Père, s’il est possible que cette coupe passe loin de moi... " (Mt 26, 39). Il exprime ainsi l’horreur que représente la mort pour sa nature humaine. En effet celle-ci, comme la nôtre, est destinée à la vie éternelle ; en plus, à la différence de la nôtre, elle est parfaitement exempte du péché (cf. He 4, 15) qui cause la mort (cf. Rm 5, 12) ; mais surtout elle est assumée par la personne divine du " Prince de la Vie " (Ac 3, 15), du " Vivant " (Ap 1, 17 ; cf. Jn 1, 4 ; 5, 26).
En acceptant dans sa volonté humaine que la volonté du Père soit faite (cf. Mt 26, 42), il accepte sa mort en tant que rédemptrice pour " porter lui-même nos fautes dans son corps sur le bois " (1 P 2, 24).

 

La mort du Christ est le sacrifice unique et définitif

613 La mort du Christ est à la fois le sacrifice Pascal qui accomplit la rédemption définitive des hommes (cf. 1 Co 5, 7 ; Jn 8, 34-36) par l’Agneau qui porte le péché du monde (cf. Jn 1, 29 ; 1 P 1, 19) et le sacrifice de la Nouvelle Alliance (cf. 1 Co 11, 25) qui remet l’homme en communion avec Dieu (cf. Ex 24, 8) en le réconciliant avec Lui par le sang répandu pour la multitude en rémission des péchés (cf. Mt 26, 28 ; Lv 16, 15-16).

614 Ce sacrifice du Christ est unique, il achève et dépasse tous les sacrifices (cf. He 10, 10). Il est d’abord un don de Dieu le Père lui-même : c’est le Père qui livre son Fils pour nous réconcilier avec lui (cf. 1 Jn 4, 10).

Il est en même temps offrande du Fils de Dieu fait homme qui, librement et par amour (cf. Jn 15, 13), offre sa vie (cf. Jn 10, 17-18) à son Père par l’Esprit Saint (cf. He 9, 14), pour réparer notre désobéissance.

 

Jésus substitue son obéissance à notre désobéissance

615 " Comme par la désobéissance d’un seul la multitude a été constituée pécheresse, ainsi par l’obéissance d’un seul la multitude sera constituée juste " (Rm 5, 19).

Par son obéissance jusqu’à la mort, Jésus a accompli la substitution du Serviteur souffrant qui " offre sa vie en sacrifice expiatoire ", " alors qu’il portait le péché des multitudes " " qu’il justifie en s’accablant lui-même de leurs fautes " (Is 53, 10-12). Jésus a réparé pour nos fautes et satisfait au Père pour nos péchés (cf. Cc. Trente : DS 1529).

 

Sur la croix, Jésus consomme son sacrifice

616 C’est " l’amour jusqu’à la fin " (Jn 13, 1) qui confère sa valeur de rédemption et de réparation, d’expiation et de satisfaction au sacrifice du Christ.

Il nous a tous connus et aimés dans l’offrande de sa vie (cf. Ga 2, 20 ; Ep 5, 2. 25). " L’amour du Christ nous presse, à la pensée que, si un seul est mort pour tous, alors tous sont morts " (2 Co 5, 14).
Aucun homme, fût-il le plus saint, n’était en mesure de prendre sur lui les péchés de tous les hommes et de s’offrir en sacrifice pour tous.

L’existence dans le Christ de la Personne divine du Fils, qui dépasse et, en même temps, embrasse toutes les personnes humaines, et qui le constitue Tête de toute l’humanité, rend possible son sacrifice rédempteur pour tous.

617 " Par sa sainte passion, sur le bois de la Croix, Il nous a mérité la justification " enseigne le Concile de Trente (DS 1529) : soulignant le caractère unique du sacrifice du Christ comme " principe de salut éternel " (He 5, 9). Et l’Église vénère la Croix en chantant : " Salut, O Croix, notre unique espérance " (Hymne " Vexilla Regis ").

 

Notre participation au sacrifice du Christ

618 La Croix est l’unique sacrifice du Christ " seul médiateur entre Dieu et les hommes " (1 Tm 2, 5).
Mais, parce que, dans sa Personne divine incarnée, " il s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme " (GS 22, § 2), il " offre à tous les hommes, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés au mystère pascal " (GS 22, § 5).

Il appelle ses disciples à " prendre leur croix et à le suivre " (Mt 16, 24) car " il a souffert pour nous, il nous a tracé le chemin afin que nous suivions ses pas " (1 P 2, 21).

Il veut en effet associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires (cf. Mc 10, 39 ; Jn 21, 18-19 ; Col 1, 24). Cela s’accomplit suprêmement pour sa Mère, associée plus intimement que tout autre au mystère de sa souffrance rédemptrice (cf. Lc 2, 35) :

En dehors de la Croix il n’y a pas d’autre échelle par où monter au ciel (Ste. Rose de Lima, vita).

 

Compendium du Catéchisme de l’Église catholique, 112-124.

111. Au temps fixé, Jésus décide de monter à Jérusalem pour souffrir sa passion, mourir et ressusciter.

112. Quelle est l’importance du mystère pascal de Jésus?
Le mystère pascal de Jésus, qui comprend sa passion, sa mort, sa résurrection et sa glorification, est au centre de la foi chrétienne. Car le dessein sauveur de Dieu s’est accompli une fois pour toutes par la mort rédemptrice de son Fils Jésus Christ.

117. Qui est responsable de la mort de Jésus?
Tout pécheur individuel, c’est-à-dire tout homme, est réellement la cause et l’instrument des souffrances du Rédempteur. Sont plus gravement coupables ceux qui, surtout s’ils sont chrétiens, retombent souvent dans le péché et se complaisent dans les vices.
120. Comment s’exprime l’offrande de Jésus lors la dernière Cène?
Au cours de la dernière Cène avec ses Apôtres, la veille de sa passion, Jésus anticipe, c’est-à-dire signifie et réalise par avance, l’offrande volontaire de lui-même : « Ceci est mon corps livré pour vous » (Lc 22,19), « Ceci est mon sang répandu… » (Mt 26,28). Ainsi, il a institué en même temps l’Eucharistie comme « mémorial » (cf. 1 Co 11,25) de son sacrifice et ses Apôtres comme prêtres de la nouvelle Alliance.
121. Que s’est-il produit lors de l’agonie au jardin de Gethsémani?
Malgré l’horreur que cause la mort dans l’humanité toute sainte de celui qui est l’« Auteur de la Vie » (Ac 3,15), la volonté humaine du Fils de Dieu adhère à la volonté du Père : pour nous sauver, Jésus accepte de porter nos péchés dans son corps, « en devenant obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2,8).
122. Quels sont les effets du sacrifice du Christ sur la croix?
Jésus a librement offert sa vie en sacrifice d’expiation, c’est-à-dire qu’ il a réparé nos fautes par la pleine obéissance de son amour jusqu’à la mort.
Cet « amour jusqu’au bout » (Jn 13,1) du Fils de Dieu réconcilie toute l’humanité avec le Père. Le sacrifice pascal du Christ rachète donc tous les hommes d’une façon unique, parfaite et définitive, et leur ouvre la communion avec Dieu.
123. Pourquoi Jésus appelle-t-il ses disciples à prendre leur croix?
En demandant à ses disciples de prendre leur croix et de le suivre, Jésus veut associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en sont les premiers bénéficiaires.

 


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