LEÇON
XXV : LA PRUDENCE
INTRODUCTION : Première des quatre
grandes vertus morales, les vertus cardinales, la Prudence élève notre intelligence pour
établir le juste milieu de chacune de nos actions.
·
Dans le domaine
moral, il y a toujours un excès un défaut possible (je mange trop ou
pas assez, je fais trop d’aumônes ou pas assez, etc…) tandis que, dans le
domaine théologal, il n’y a jamais d’excès, (je
n’aime pas assez Dieu)
·
La prudence
intervient dans toute action morale, sans exception ; elle règle même l’exercice
des vertus théologales (je n’ai jamais trop de Foi,
mais je peux poser des actes de Foi de manière intempestive : exemple : me
signer constamment)
·
La prudence est
dans l’intelligence, faculté du jugement. Cependant elle est une vertu morale
parce qu’il faut vouloir être prudent pour l’être.
·
Il y a une
prudence surnaturelle ou divine et une prudence naturelle (ne pas trop
manger, respecter le gendarme). La prudence surnaturelle nous oriente à
notre béatitude éternelle.
On peut être très prudent naturellement et très imprudent
surnaturellement (exemple = vivre en état de péché mortel). Saint-Paul
appelle ̏ prudence
de la chair ̏cette prudence humaine qui exclut la Prudence du
Royaume des Cieux. Il était imprudent, humainement, pour un martyr confesser
sa foi ; mais c’est un
acte merveilleux de Prudence divine.
I – LES TROIS ACTES DE LA PRUDENCE
Dans toute action prudente, nous avons trois choses à faire :
a)
– Le conseil : il faut envisager toutes les solutions possibles pour
poser la meilleure action. Dans le choix d’un métier, d’une épouse, de
l’utilisation d’une somme d’argent…. etc. je dois d’abord envisager tous les
cas. Sinon, je suis imprudent, le premier acte doit donc être lent, réfléchi
;
b)
– Le jugement : il consiste à
choisir le meilleur moyen pour la fin que je me suis proposée. Si je ne suis
pas capable d’aller au cinéma sans offenser Dieu, le mieux est de ne pas y
aller. Si je suis méchant et médisant dès que j’ai bu du vin, le mieux est de
ne plus boire. Mais si je suis toujours triste et désagréable, le mieux sera
peut-être d’en boire un peu plus… Ce deuxième acte doit être lent et réfléchi
également.
c)
– La décision ou ordre d’exécution : il faut décider et passer à l’action. Une fois
choisi le meilleur moyen, le plus imprudent serait de ne pas le mettre en œuvre.
Cela suppose une décision effective (qui passe à l’acte). Cet acte doit être rapide : exemple = j’ai
décidé de dépasser un automobiliste, il ne faut pas trainer… Si j’ai décidé de
donner ma vie à Dieu, il faut le faire tout de suite. Sinon c’est gravement
imprudent.
1° - L’imprudent (la plupart de nos contemporains !) est rapide
dans le conseil et le jugement et lent dans l’exécution : c’est catastrophique.
2° - La prudence est la vertu du chef par excellence. Ce dernier
doit réfléchir longtemps, mais agir vite…
II – PRUDENCE ET MORALITÉ
a) Principe
: Pour qu’une action soit bonne, il n’est jamais permis d’agir dans
le doute. Celui
qui agit ainsi, dans le doute, endosse la responsabilité maximale et se trouve
être parfaitement immoral. (Exemple = un chasseur entend du bruit dans un fourré
; il ne sait si c’est un lièvre ou un enfant qui ramasse sa balle ; il tire
quand même ; c’est un assassin… même s’il tue un lièvre !)
b) IL est donc nécessaire, avant toute action, de sortir du doute. C’est un des rôles
majeurs de la Prudence.
c) Cependant, il n’est pas nécessaire
de parvenir à une certitude métaphysique
(le tout est plus grand que la partie) ou physique (la
main a cinq doigts) ; ces attitudes sont celles des scrupuleux et leur fait
multiplier les fautes. La certitude morale suffit, ou même une vraie (et
simple) probabilité.
d) On appelle probabilité en morale
un assentiment qui, sans parvenir à la certitude, permet d’agir en toute
sécurité, parce qu’il suffit à une vraie conviction.
Exemples :
·
Je prends mon
parapluie parce qu’il est probable qu’il va pleuvoir, quoiqu’il soit possible
qu’il ne pleuve pas.
·
Je ne prends pas
mon parapluie parce qu’il est probable qu’il ne va pas pleuvoir, quoiqu’il soit
possible qu’il pleuve. S’il pleut, je n’ai pas été imprudent du tout.
·
S’il est probable
que je n’ai pas remboursé cette dette, je dois la rembourser. S’il est
probable que je l’ai remboursée, je ne pécherai pas en ne la remboursant pas.
·
S’il est
possible, seulement, que ce film soit bon, cela ne suffit pas pour le regarder
: je pécherai. Mais s’il est probable qu’il l’est, je puis le regarder sans
pécher.
Remarques : La probabilité
est donc quelque chose de positif qui fait adhérer mon jugement. Je puis donc
l’utiliser, si je n’ai aucun
autre moyen de sortir du doute.
CONCLUSION
L’exercice de la Prudence est absolument
nécessaire à tout chrétien
► Deux erreurs à éviter : -
agir imprudemment, sans réfléchir,
-
vouloir se faire diriger par un autre,
Ce qui revient au même ; la Prudence de Pierre n’est pas celle de Paul et
seul Pierre peut résoudre les questions morales qui sont les siennes en
appliquant les principes de la morale qui sont les mêmes pour tous et
invariables. La Prudence est donc cette grande suspension de notre jugement
pour appliquer au domaine de l’action concrète les grands principes de la
morale.
Faire l’économie
de la Prudence, c’est toujours l’immoralité.
Vous pouvez suivre le leçon par Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=PkCDWHvUzDw&t=12s
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