1. Le ministre et le sujet du Sacrement de la Pénitence
Le ministre : seuls les évêques et les prêtres
Puisque
le Christ a confié aux apôtres le pouvoir de pardonner les
péchés, seuls les évêques (successeurs des apôtres) et les prêtres (collaborateurs
des évêques dans le ministère sacerdotal) peuvent administrer le sacrement de
la Pénitence (cf. Catéchisme, 1461).
« Le Christ a confié le ministère de la Réconciliation à ses Apôtres,
aux Évêques, leurs successeurs, et aux prêtres, leurs collaborateurs, qui
deviennent ainsi les instruments de la miséricorde et de la justice de Dieu.
Ils exercent le pouvoir de pardonner les péchés au nom du Père et du Fils et du
Saint-Esprit. » (Compendium, 307).
Les prêtres doivent recevoir la charge.
Cela veut
dire qu’après avoir reçu le sacrement de l’Ordre ils doivent avoir les pouvoirs
de confesser (cf. Catéchisme, 1462).
Le confesseur assure le
ministère de la réconciliation en vertu du pouvoir sacerdotal qu'il a reçu par
le sacrement de l'ordre, mais l'exercice de ce pouvoir, est régulé par les lois
de l'Église de telle sorte qu'il est nécessaire pour le prêtre d'avoir la
faculté de confesser reçue de son évêque.
Le prêtre, lorsqu’il administre ce sacrement, agit
en tant que Juge, Médecin, Père et Pasteur (cf. Catéchisme, 1465).
« En célébrant le sacrement de la Pénitence, le prêtre accomplit le
ministère du Bon Pasteur qui cherche la brebis perdue, celui du Bon Samaritain
qui panse les blessures, du Père qui attend le Fils prodigue et l’accueille à
son retour, du juste Juge qui ne fait pas acception de personne et dont le
jugement est à la fois juste et miséricordieux. Bref, le prêtre est le signe et
l’instrument de l’amour miséricordieux de Dieu envers le pécheur » (Catéchisme,
1465).
L’excommunication.
Certains
péchés spécialement graves sont assortis de la peine d’excommunication,
qui est la peine ecclésiastique la plus sévère.
L’excommunication
empêche la réception des sacrements ; en plus, en dehors du danger de
mort, seuls le Pape, l’Évêque ou quelques prêtres désignés spécialement par
eux, peuvent lever cette peine (cf. Catéchisme, 1463).
Le secret sacramentel
Le prêtre
est tenu par la très stricte obligation de ne révéler absolument rien de ce que
le pénitent a dit en vue de recevoir l’absolution, sous peine d’encourir des
sanctions très sévères (cf. Catéchisme, 1467).
La
violation directe du secret sacramentel comporte une excommunication réservée
au Pontife romain (cf. C.I.C., c. 1388)
« Étant donné la délicatesse et la grandeur de ce ministère et le
respect dû aux personnes, tout confesseur est tenu, sans exception aucune et
sous peine de sanctions très sévères, de garder le sceau sacramentel,
c’est-à-dire l’absolu secret au sujet des péchés dont il a connaissance par la
confession. » (Compendium, 309).
La forme du sacrement
Les
principales paroles de la « formule d’absolution » prononcée par le
prêtre sont : « Ego te absolvo a peccatis tuis in nomine Patris,
et Filii et Spiritus Sancti » (cf. Catéchisme, 1449).
Certains actes du confesseur sont évidemment nécessaires : entendre la
confession du pénitent et lui imposer une pénitence. En outre, par le pouvoir
sacerdotal du sacrement de l'ordre, le confesseur donne l'absolution en
récitant la formule prescrite dans le rituel, dont une partie essentielle sont
les mots : « et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, je vous
pardonne tous vos péchés" ».
Le sujet de ce sacrement est tout baptisé ayant
commis un péché après le Baptême.
2. Le lieu et le siège appropriés pour
l’administration du sacrement de la Pénitence
Les normes concernant le lieu de la
confession sont données par des Conférences Épiscopales respectives.
« Pour entendre les confessions
sacramentelles, le lieu propre est l’église ou l’oratoire » (CIC, c. 964 §
1).
Il doit
toujours y avoir, dans un endroit visible, des confessionnaux munis d’une
grille fixe séparant le pénitent du confesseur et que les fidèles qui le
désirent peuvent utiliser librement ; l’on ne doit pas entendre de
confessions en dehors du confessionnal, à moins d’une juste cause.
La grille
a pour fonction de sauvegarder la discrétion nécessaire et de garantir le droit
de tous les fidèles à confesser leurs péchés sans avoir à dévoiler
nécessairement leur identité personnelle.
Pour une
juste cause, le ministre du sacrement peut légitiment décider que la confession
soit reçue dans le confessionnal même dans le cas où le pénitent demande qu'il
agisse autrement.
Une norme élémentaire de prudence veut que les
femmes se confessent dans un confessionnal muni d’une grille.
4. Les effets du sacrement de la Pénitence.
L’effet principal de ce sacrement est la
réconciliation avec Dieu, et donc le pardon des péchés.
(cf. Catéchisme,
1468). Dieu nous pardonne nos péchés
mortels et les véniels, et nous confère et augmente la grâce sanctifiante.
Revêtez-vous
du Seigneur Jésus-Christ, disait saint Paul aux Romains. — C’est dans le
sacrement de la Pénitence que nous nous revêtons, toi et moi, de Jésus-Christ
et de ses mérites. »
Le pardon de la faute et de la peine. Le retour
dans l’état de grâce s’il avait été perdu.
Celui qui
avait commis un péché mortel récupère
l’amitié avec Dieu — l’état de grâce —; la peine éternelle
méritée à cause des péchés mortels est pardonnée intégralement, mais les peines
temporelles qui sont les conséquences du péché ne sont pas toujours pardonnées
complètement.
Les mérites
Les
vertus infuses et les mérites pour les bonnes œuvres faites avant de commettre
le péché mortel sont restitués.
La grâce sacramentelle
Le
pénitent reçoit la grâce sacramentelle qui rend fort pour la lutte intérieure
et aide à éviter les péchés à l’avenir.
La
réception fréquente du sacrement de la Pénitence renforce toute la vie
spirituelle.
Ce sacrement nous réconcilie avec l’Église.
Catéchisme, 1469 : la
réconciliation avec Dieu a comme conséquence, pour ainsi dire, d’autres
réconciliations qui porteront remède à d’autres ruptures produites par le péché
: le pénitent pardonné se réconcilie avec lui-même dans la profondeur de son
être, où il récupère la propre vérité intérieure ; il se réconcilie avec les
frères que de quelque manière il a offensé et blessé ; il se réconcilie avec
l’Église ; il se réconcilie avec la création toute entière (RP 31).
la paix et la joie
La
confession sacramentelle restitue la paix et la sérénité de la conscience et
apporte la consolation spirituelle.
Saint
Josémaria appelait la confession « le sacrement de la joie ».
5. Nécessité et
utilité de la pénitence
Nécessité pour le pardon des péchés graves
Pour ceux qui sont tombés après
le baptême, ce sacrement de la Pénitence est aussi nécessaire que le baptême
lui-même.
« Selon le commandement de l'Église " tout fidèle parvenu à l’âge
de la discrétion doit confesser au moins une fois par an, les péchés graves
dont il a conscience " (CIC, 989) » (Catéchisme, 1457).
« "Celui qui a conscience d’avoir commis un péché mortel ne doit
pas recevoir la Sainte Communion, […], sans avoir préalablement reçu
l’absolution sacramentelle, à moins qu’il n’ait un motif grave pour communier
et qu’il ne lui soit possible d’accéder à un confesseur (Catéchisme,
1457) ; en ce cas, il n'oubliera pas qu'il est tenu par l'obligation de faire
un acte de contrition parfaite, qui inclut la résolution de se confesser au
plus tôt." (CIC, 916) »
6. La confession fréquente
L’Église a établi que
tous les fidèles, dès qu’ils ont atteint l’usage de raison, doivent confesser
leurs péchés graves au moins une fois l’an (cf. Catéchisme, 1457).
Ce
précepte indique un minimum indispensable. Cependant si l’on veut mener une vie
chrétienne sérieusement, il est nécessaire d’ordinaire d’avoir recours à la
confession fréquente (cf. Catéchisme, 1458).
« Sans être strictement
nécessaire, la confession des fautes quotidiennes (péchés véniels) est
néanmoins vivement recommandée par l’Église. En effet, la confession régulière
de nos péchés véniels nous aide à former notre conscience, à lutter contre nos
penchants mauvais, à nous laisser guérir par le Christ, à progresser dans la
vie de l’Esprit. » (Catéchisme, 1458).
« Le recours fréquent et attentionné à ce sacrement est aussi très
utile concernant les péchés véniels. En effet, il ne s'agit pas d'une simple
répétition rituelle ni d'un certain exercice d'ordre psychologique, mais d'un
effort constant pour perfectionner la grâce du Baptême, qui agit de telle sorte
que nous nous conformions continuellement à la mort du Christ, en sorte que se
manifeste également en nous la vie de Jésus ».
En outre, grâce à la
confession fréquente, on peut avoir une direction spirituelle efficace.
7. La
célébration du sacrement de la pénitence
« La confession individuelle et intégrale suivie de l'absolution sont
toujours l'unique moyen ordinaire pour les fidèles de se réconcilier avec Dieu
et avec l'Église, sauf en cas d'impossibilité physique ou morale qui dispense
de ce mode de confession ».
« Le prêtre accueille le pénitent avec une charité fraternelle [...]
Ensuite le pénitent fait le signe de la croix, en disant : « Au nom du Père et
du Fils et du Saint Esprit. Amen ». Le prêtre peut le faire en même temps.
Ensuite le prêtre l’invite par une brève formule à exprimer sa confiance en
Dieu ».
« Alors le prêtre, où le pénitent lui-même lit, si cela paraît
opportun, un texte de la Sainte Écriture ; cette lecture peut se faire
également pendant la préparation du sacrement. Par la parole de Dieu le
chrétien est illuminé pour connaître ses péchés et est appelé à la conversion
et à la confiance en la miséricorde de Dieu ».
« Ensuite le pénitent confesse ses péchés ». Le prêtre l’exhorte au
repentir, lui donne les conseils opportuns pour commencer une nouvelle vie et
impose la pénitence. « Ensuite le pénitent manifeste sa contrition et sa
résolution de mener une vie nouvelle en prononçant une formule de prière, par
laquelle il implore le pardon de Dieu le Père ». Ensuite le prêtre lui donne
l'absolution.
Une fois reçue l'absolution, le
pénitent peut proclamer la miséricorde de Dieu et lui rendre grâce par une
brève formule tirée de la Sainte Écriture, ou bien le prêtre récite une formule
de louange à Dieu et d’envoi du pénitent.
«Le sacrement de la Pénitence peut aussi avoir lieu dans le cadre d’une
célébration communautaire, dans laquelle on se prépare ensemble à la confession
et on rend grâce ensemble pour le pardon reçu. Ici, la confession personnelle des
péchés et l’absolution individuelle sont insérées dans une liturgie de la
Parole de Dieu, avec lectures et homélie, examen de conscience mené en commun,
demande communautaire du pardon, prière du " Notre Père " et action
de grâce en commun » (Catéchisme, 1482).
Les normes concernant le lieu de la confession sont données par des
Conférences Épiscopales respectives, lesquelles doivent garantir qu'elle ait
lieu dans un « endroit bien visible » et que le confessionnal soit « muni d’une
grille fixe» « dont les fidèles et les prêtres qui le désirent puissent
librement user.». « Les confessions ne seront pas entendues en dehors du
confessionnal, à moins d'une juste cause » CIC, canon 964, § 3.
8. Les indulgences
Qu’est-ce
que l’indulgence ?
" L’indulgence est la rémission
devant Dieu de la peine temporelle
due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle
bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de
l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et
applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints
" (Paul VI, const. ap. " Indulgentiarum doctrina ", Norme
1).
" L’indulgence est partielle ou
plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine
temporelle due pour le péché " (ibid, Norme 2).
" Tout fidèle peut gagner des
indulgences pour soi-même ou les appliquer aux défunts " (CIC, can. 994).
Les
peines du péché
1472 Pour
comprendre cette doctrine et cette pratique de l’Église il faut voir que le
péché a une double conséquence.
Le péché grave nous prive de la
communion avec Dieu, et par là il nous rend incapables de la vie éternelle,
dont la privation s’appelle la "
peine éternelle " du péché.
D’autre part, tout péché, même
véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de
purification, soit ici-bas, soit après la mort, dans l’état qu’on appelle
Purgatoire.
Cette purification libère de ce
qu’on appelle la " peine temporelle
" du péché.
Ces deux peines ne doivent pas être
conçues comme une espèce de vengeance, infligée par Dieu de l’extérieur, mais
bien comme découlant de la nature même du péché.
Une conversion qui procède d’une
fervente charité, peut arriver à la totale purification du pécheur, de sorte
qu’aucune peine ne subsisterait
CEC 1473 Le pardon
du péché et la restauration de la communion avec Dieu entraînent la remise des
peines éternelles du péché.
Mais des peines temporelles du péché
demeurent. Le chrétien doit s’efforcer, en supportant patiemment les
souffrances et les épreuves de toutes sortes et, le jour venu, en faisant
sereinement face à la mort, d’accepter comme une grâce ces peines temporelles
du péché ; il doit s’appliquer, par les œuvres de miséricorde et de charité,
ainsi que par la prière et les différentes pratiques de la pénitence, à se
dépouiller complètement du " vieil homme " et à revêtir "
l’homme nouveau " (cf. Ep 4, 24).
Dans
la communion des saints
CEC 1474 Le chrétien
qui cherche à se purifier de son péché et à se sanctifier avec l’aide de la
grâce de Dieu ne se trouve pas seul.
" La vie de chacun des enfants
de Dieu se trouve liée d’une façon admirable, dans le Christ et par le Christ,
avec la vie de tous les autres frères chrétiens, dans l’unité surnaturelle du
Corps mystique du Christ, comme dans une personne mystique " (Paul
VI, const. ap. " Indulgentiarum doctrina " 5).
1475 Dans la
communion des saints " il existe donc entre les fidèles – ceux qui sont en
possession de la patrie céleste, ceux qui ont été admis à expier au purgatoire
ou ceux qui sont encore en pèlerinage sur la terre – un constant lien d’amour
et un abondant échange de tous biens " (ibid.).
Dans cet échange admirable, la
sainteté de l’un profite aux autres, bien au-delà du dommage que le péché de
l’un a pu causer aux autres. Ainsi, le recours à la communion des saints permet
au pécheur contrit d’être plus tôt et plus efficacement purifié des peines du
péché.
CEC 1476 Ces biens
spirituels de la communion des saints, nous les appelons aussi le trésor de l’Église.
CEC 1477 "
Appartiennent également à ce trésor le prix vraiment immense, incommensurable
et toujours nouveau qu’ont auprès de Dieu les prières et les bonnes œuvres de
la bienheureuse Vierge Marie et de tous les saints qui se sont sanctifiés par
la grâce du Christ, en marchant sur ses traces, et ont accompli une œuvre
agréable au Père, de sorte qu’en travaillant à leur propre salut, ils ont
coopéré également au salut de leurs frères dans l’unité du Corps mystique
" (Paul VI, const. ap. " Indulgentiarum doctrina " 5).
CEC 1479 Puisque les
fidèles défunts en voie de purification sont aussi membres de la même communion
des saints, nous pouvons les aider entre autres en obtenant pour eux des
indulgences, de sorte qu’ils soient acquittés des peines temporelles dues pour
leurs péchés.
Les conditions pour les gagner
Pour
gagner des indulgences il faut : avoir l’intention de les gagner ;
accomplir l’œuvre prescrite ; être en état de grâce.
Pour
obtenir une indulgence plénière, il faut réunir les conditions suivantes, en
plus d’accomplir l’œuvre prescrite : la confession sacramentelle, la
communion eucharistique, la prière aux intentions du Pontife romain, et ne pas
être attaché consciemment au péché véniel.
Si ne sont pas remplies les conditions indiquées ci-dessus
l’'indulgence sera seulement partielle
9. Les caractéristiques d’une bonne Confession
L’examen de conscience préalable
La confession des péchés doit être :
— concrète ;
concise ; claire ; complète.
Il
convient spécialement de faire une confession générale lorsque l’on pense que
certaines confessions antérieures ont été invalides
Celui qui ne confesse habituellement que des
péchés véniels, doit susciter en lui une véritable douleur de ces péchés. S’il
n’y avait pas de douleur, la matière proche manquerait, et le sacrement
pourrait être invalide.
Après avoir reçu l’absolution sacramentelle, le
pénitent doit montrer sa reconnaissance à la miséricorde divine par le pardon
reçu, accomplir dès que possible la pénitence imposée par le confesseur, et s’efforcer
de mettre en pratique les conseils qu’il lui a donnés. Pour sa lutte ascétique
il compte avec l’aide spéciale de la grâce sacramentelle.
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