07. Le péché originel. Abbé Laguérie


Le péché originel en 3 minutes de Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=8ZPMCudCoqI


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LEÇON VII. LE PÉCHÉ ORIGINEL

INTRODUCTION : I LES DIFFÉRENTS ÉTATS (POSSIBLES) DE LA NATURE HUMAINE

a)      Nature pure : c’est la nature pure (âme et corps + leurs facultés) mais sans les dons préternaturels, sans la grâce, sans la faute. Une nature faible. Cet état n’a jamais existé.

b)      Nature intègre : c’est la nature fortifiée par des dons préternaturels, mais sans la grâce, sans la faute. Lui non plus n’a jamais existé.

c)      Justice originelle : c’est la nature, avec la grâce sanctifiante, avec les dons préternaturels et sans la faute. C’est l’état dans lequel Dieu a créé l’homme.

d)     Nature déchue : c’est la nature, mais blessée, sans la grâce, sans les dons préternaturels. C’est l’état de l’homme après la chute, mais sans tenir compte de la rédemption de Notre Seigneur.

e)      Nature restaurée : c’est la nature, toujours blessée, mais elle peut récupérer la grâce et sans les dons préternaturels. C’est notre état actuel.

II – LES DONS PRÉTERNATURELS

                        Ce sont quatre faveurs que Dieu avait données à nos premiers parents comme conséquences de la faveur de la grâce (ce qui explique que, en perdant la grâce, ils aient aussi perdu les dons ; ces dons ne sont ni surnaturels, ni naturels ; on les appelle préternaturels = en dehors de la nature…)

a)      Impassibilité : Adam et Eve ignoraient la souffrance de quelque ordre que ce fût. Ceci par une spéciale providence.

b)     Immortalité : Adam et Eve ne devaient pas mourir. L’Écriture dit souvent que : ̏ la mort est entrée dans le monde par le péché ̏ (alors que, pourtant, de soi, la nature humaine est mortelle).

c)      Science : créés à l’âge adulte, Adam et Eve avaient reçu directement de Dieu cette science que nous apprenons de notre éducation pour vivre.

d)     Intégrité : C’est la bonne ordonnance des facultés d’Adam qui faisait qu’il n’était pas soumis à la concupiscence. Le corps obéissait (sans effort) aux passions, les passions à la volonté, la volonté à l’intelligence. Il s’agit du plus beau des dons. On peut le retrouver (un peu) avec la grâce.

En conséquence, le péché originel n’a pu être qu’un péché de l’esprit, ne pouvant être un péché de la chair.

III – LA RÉVOLTE

Dieu soumet ses créatures à l’épreuve mais non à la tentation Dans la tentation on propose le mal Dans l’épreuve on propose le bien

Remarque :

-          l’épreuve est bonne ; elle nous fait devenir meilleurs (cf. l’éducation d’un enfant qui n’est qu’une suite d’épreuves…) ;

-          l’épreuve demandée par Dieu est constante dans la Sainte-Église (cf. Abraham, Job, Jonas, etc. …) ;

-          la traduction du Notre-Père, qui demande à Dieu ̏ de ne pas se soumettre à la tentation ̏ n’est pas correcte : comme si un père pouvait laisser (et même pousser) son enfant au bord du précipice pour savoir s’il va tomber !!! En revanche, il serait ridicule de demander à Dieu de nous éviter toute épreuves : Il nous en ménage toujours parce qu’Il nous aime !

L’épreuve d’Adam et d’Eve était d’accepter leur dépendance totale de Dieu quand à la connaissance du bien et du mal (donc de ne pas manger du fruit de cet arbre). Un homme sait ce qui est bien ou mal, mais il ignore pourquoi une chose est bien ou mal. C’est Dieu qui le sait et nous devons nous en remettre à Lui. Ne pas le faire, c’est se substituer à Dieu, c’est se révolter contre Lui. C’est l’orgueil, péché de l’esprit.

IV – LA TRANSMISSION. Le péché originel est le péché personnel d’Adam et d’Eve. Mais, parce qu’il abîme la nature, il se transmet à leurs descendants :

-          qui naissent privés de la grâce ;

-          sans les dons préternaturels ;

-          avec une nature blessée (cf. § I).

Remarque : le péché n’est pas personnel en nous ; c’est un péché de la nature, qui affecte cependant notre responsabilité. Il se transmet par la naissance ou génération. La seule exception (miraculeuse) est la Vierge Marie.

V – LES CONSEQUENCES

a) La nature est encore capable de bien, mais ce bien est très difficile.

L’intelligence est entravée, détournée du vrai,

La volonté est entravée, détournée du bien.

b) Les dons préternaturels ont disparu : souffrance, mort, ignorance, concupiscence.

c) La grâce est perdue : on naît ̏ fils de colère ̏ dit Saint-Paul.

d) Sans la rédemption, nous sommes condamnés à l’enfer. Mais la rédemption est immédiatement promise : ̏ Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; elle te brisera la tête, et toi, tu lui tendras des embûches au talon ̏ (Genèse III, 15 – Vulgate).

Vous pouvez suivre cette leçon de l’abbé Laguérie sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=t7bBpF4gCrU

N.B. : Pendant des années, les théologiens ont soutenu que les enfants morts sans baptême ne peuvent être sauvés, n’ayant pas la grâce. Ils ne sont pas non plus damnés parce que la Nature humaine est rachetée (caractère universel de la Rédemption). Ils vont donc aux limbes des enfants. L’abbé Laguérie défend encore cette opinion.

Le Catéchisme de l’Église catholique ne soutient pas cette opinion. Lisons ce qu’il dit sur la nécessité du Baptême :

1260 " Puisque le Christ est mort pour tous, et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé(s) au mystère pascal " (GS 22 ; cf. LG 16 ; AG 7). Tout homme qui, ignorant l’Évangile du Christ et son Église, cherche la vérité et fait la volonté de Dieu selon qu’il la connaît, peut être sauvé. On peut supposer que de telles personnes auraient désiré explicitement le Baptême si elles en avaient connu la nécessité.

1261 Quant aux enfants morts sans Baptême, l’Église ne peut que les confier à la miséricorde de Dieu, comme elle le fait dans le rite des funérailles pour eux. En effet, la grande miséricorde de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés (cf. 1 Tm 2, 4), et la tendresse de Jésus envers les enfants, qui lui a fait dire : " Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas " (Mc 10, 14), nous permettent d’espérer qu’il y ait un chemin de salut pour les enfants morts sans baptême. D’autant plus pressant est aussi l’appel de l’Église à ne pas empêcher les petits enfants de venir au Christ par le don du saint Baptême.

 


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