Thème
21 - L'Eucharistie (III) Présence réelle et Communion. 2060
1. La présence réelle eucharistique
Le Très saint sacrement de
l’Eucharistie contient vraiment, réellement et substantiellement, le Corps et
le Sang conjointement à l’Âme et à la Divinité de notre Seigneur Jésus-Christ
Le Christ
Jésus est présent de multiples manières dans l’Église : dans sa Parole,
dans la prière des fidèles (cf. Mt 18, 20), chez les pauvres et les malades
(cf. Mt 25, 31-46), dans les sacrements... Mais
surtout sous les espèces eucharistiques (cf. Catéchisme,
1373).
Le Très
saint sacrement de l’Eucharistie contient vraiment, réellement et
substantiellement le Corps et le Sang conjointement à l’Âme et à la Divinité de
notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu parfait et Homme parfait, celui-là même qui
est né de la Vierge Marie, mort sur la Croix et qui est assis dans les Cieux à
la droite du Père.
« Cette
présence, on la nomme « réelle »,
non à titre exclusif, comme si les autres présences n’étaient pas
« réelles », mais par excellence parce que par elle le Christ, Dieu
et homme, se rend présent tout entier » (Catéchisme, 1374).
Par la
consécration eucharistique c’est le grand miracle de la transsubstantiation qui
se réalise : la conversion de toute la substance du pain dans la substance
du Corps du Seigneur, et de toute la substance du vin dans la substance du Sang
(cf. Catéchisme, 1376).
Sous l’apparence du pain il y a le Corps du Christ.
Sous l’apparence du vin il y a le Sang du Christ.
Mais
attention, le Christ est vivant ! : il y a donc aussi son âme humaine. Et comme Jésus-Christ est
Dieu, et que sa divinité est éternellement
inséparable de son humanité par le mystère de son Incarnation, il y a
aussi sa divinité. Ainsi, sous chaque espèce est présente toute la
substance du Christ : son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité !
Grâce à la permanence des accidents, nous pouvons affirmer que le Corps
du Christ est réellement présent sur l’autel, dans le ciboire ou dans le
Tabernacle.
— « La
présence du véritable Corps du Christ et du véritable Sang du Christ dans ce sacrement,
« on ne l’apprend point par les sens, dit saint Thomas, mais par la foi
seule, laquelle s’appuie sur l’autorité de Dieu » (Catéchisme,
1381).
Le terme substantiel a
pour but d'indiquer la consistance de la présence personnelle du Christ dans
l'Eucharistie: ce n'est pas simplement une « figure » capable de « signifier »
et de stimuler l'esprit à penser au Christ, présent en réalité dans un autre
lieu, au Ciel; ce n'est pas non plus un simple signe, par l'intermédiaire
duquel nous est offerte la « vertu salvatrice » - la grâce -, qui provient du
Christ.
L'Eucharistie est vraiment la présence objective de l’être-en-soi (la
substance) du Corps et du Sang du Christ, c'est-à-dire de toute son Humanité -
inséparablement unie à la Divinité par l'union hypostatique -, quoique voilée
sous les « espèces » ou apparences du pain et du vin.
C’est ce qu’exprime très bien la
strophe suivante de l’Adoro te devote : La vue, le toucher, le goût, ne t’atteignent pas,
Mais l’ouïe suffit
pour croire fermement.
Je crois tout ce
qu’a dit le Fils de Dieu :
Rien n’est plus
vrai que cette Parole de vérité..
Après la consécration, « le
Christ est tout entier présent dans chacune des espèces et tout entier dans
chacune de leurs parties » (Catéchisme,
1377). C’est pourquoi « la communion à la seule espèce du pain permet de
recevoir tout le fruit de grâce de l’Eucharistie » (Catéchisme, 1390).
Dans le
rite latin c’est le mode habituel de réception de la communion, sauf dans
certaines circonstances (cf. CIC, c. 925).
2. Le ministre de l’Eucharistie
Seul le prêtre peut consacrer la
Très Sainte Eucharistie, en prononçant in
persona Christi les paroles de la consécration (cf. Catéchisme, 1369).
En instituant l’Eucharistie Notre Seigneur Jésus-Christ ordonna à ses
apôtres : « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22, 19). À ce
moment il les constitua en prêtres de la Nouvelle Alliance (cf. Catéchisme,
1337).
Le diacre est ministre ordinaire
de la distribution de la Sainte
Communion.
Pour une
juste cause un acolyte et même n’importe quel fidèle autorisé par l’évêque peut
l’administrer de manière extraordinaire.
Cependant
l’Église l’interdit si, en même temps, un ministre ordinaire non handicapé et
présent durant la cérémonie. (Cf. CONSEIL PONTIFICAL POUR L’INTERPRÉTATION DES
TEXTES LÉGISLATIFS, Réponse du 20 février 1987, Communicationes
20, 1 (1988), p. 76.)
3. Effets de la Sainte Communion
Ce que la nourriture produit dans
le corps pour le bien de la vie physique, L’Eucharistie le produit dans l’âme
d’une
manière infiniment plus sublime, pour le bien de la vie spirituelle.
Mais
tandis que la nourriture se convertit en notre substance corporelle, en
recevant la Sainte Communion, c’est nous qui nous convertissons dans le
Christ : « Tu ne me transformeras pas en toi, comme la nourriture en
ta chair, mais tu te transformeras en Moi » (S. Augustin, Confessions 7,
10).
Par la Sainte Communion, Dieu
augmente la grâce et les vertus, pardonne les péchés véniels et la peine
temporelle du purgatoire, préserve des péchés mortels et accorde la
persévérance dans le bien
: en un
mot, elle resserre les liens d’union avec Dieu (cf. Catéchisme, 1394).
Mais
l’Eucharistie n’a pas été instituée pour le pardon des péchés mortels ;
ceci est le propre de la confession (cf. Catéchisme, 1395).
L’Eucharistie
est la cause de l’unité de tous les fidèles chrétiens dans le Seigneur,
c’est-à-dire de l’unité de l’Église, Corps Mystique du Christ (cf. Catéchisme,
1396).
L’Eucharistie est le gage ou la
garantie de la gloire future :
« Le
Christ ayant passé de ce monde au Père, nous donne dans l’Eucharistie le gage
de la gloire auprès de Lui : la participation au Saint Sacrifice nous
identifie avec son Cœur, soutient nos forces au long du pèlerinage de cette
vie, nous fait souhaiter la Vie éternelle et nous unit déjà à l’Église du Ciel,
à la Sainte Vierge Marie et à tous les Saints » (Catéchisme, 1419).
4. La nécessité de la Sainte Communion
« En vérité, en vérité je
vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son
sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53).
Le désir de recevoir la communion est nécessaire pour être sauvé, et
la réception de la communion de fait est nécessaire d’une nécessité de
précepte, pour tous les chrétiens ayant l’usage de raison.
« L’Église
fait obligation (...) aux fidèles de recevoir au moins une fois par an
l’Eucharistie, si possible au temps pascal, préparés par le sacrement de la
réconciliation. Mais l’Église recommande vivement aux fidèles de recevoir la
sainte Eucharistie les dimanches et les jours de fête, ou plus souvent encore,
même tous les jours » (Catéchisme, 1389).
5. Dispositions nécessaires pour recevoir la Sainte
communion
— Il faut être en état de grâce de Dieu pour communier dignement.
« C’est pourquoi quiconque mange le pain ou boit la coupe du
Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que
chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’il mange alors de ce pain et boive de
cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre
condamnation » (1 Co 11, 27-29).
Par conséquent personne ne doit s’approcher de la Sainte Eucharistie en
ayant conscience d’avoir commis un péché mortel, aussi grande que lui semble
être sa contrition, sans avoir eu recours préalablement à la confession
sacramentelle (cf. Catéchisme,
1385).
— Pour communier fructueusement il faut, en plus de la grâce de
Dieu, de faire un effort sérieux pour recevoir le Seigneur avec la plus grande
dévotion actuelle possible : préparation (lointaine et prochaine) ;
Recueillement ; actes d’amour et de contrition, d’adoration et
d’humilité, de réparation et d’action de grâce.
b) Dispositions du corps
L’Église prescrit le jeûne. Pour les fidèles de rite latin, il consiste à
s’abstenir de tout aliment ou de toute boisson (hormis l’eau ou les
médicaments) une heure avant de communier.
Il faut aussi soigner la propreté du corps, s’habiller de façon
adéquate, etc. (cf. Catéchisme,
1387).
— La révérence intérieure devant la Sainte Eucharistie doit se
refléter aussi dans le corps.
— La manière traditionnelle de recevoir la Sainte Communion
— fruit de la foi, de l’amour et de la piété séculaire — est de la
recevoir dans la bouche, et à genoux.
Les motifs à l’origine de cette coutume pieuse et très ancienne restent
pleinement valides.
On peut aussi communier debout ; dans certains diocèses il est
permis, jamais obligatoire, de recevoir la communion dans la main.
« En certains pays est entrée en usage la communion dans la main.
Cette pratique a été demandée par des conférences épiscopales particulières, et
elle a obtenu l’approbation du Siège apostolique. Il m’arrive cependant
d’entendre parler de cas de regrettables manques de respect à l’égard des
espèces eucharistiques, manquements qui pèsent non seulement sur les personnes
coupables d’un tel comportement, mais aussi sur les pasteurs de l’Église, qui
auraient été moins vigilants sur l’attitude de fidèles envers l’Eucharistie.
(JEAN PAUL II, Lettre Dominicæ Cenæ,
11)…
Il advient même parfois que l’on ne tienne pas compte du libre choix et
de la libre volonté de ceux, qui, là où a été autorisée aussi la distribution
de la communion dans la main, préfèrent s’en tenir à l’usage de la recevoir
dans la bouche » (JEAN PAUL II, Lettre Dominicæ Cenæ, 11)…
La
distribution de la Sainte Communion
CONGRÉGATION POUR
LE CULTE DIVIN
ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS :
INSTRUCTION Redemptionis
Sacramentum sur certaines
choses à observer et à éviter concernant la très sainte Eucharistie
- 88 - Les fidèles
reçoivent normalement la Communion sacramentelle de l’Eucharistie au cours de
la Messe et au moment prescrit par le rite même de la célébration, c’est-à-dire
immédiatement après la Communion du prêtre célébrant. Il revient au prêtre
célébrant de donner la communion, avec, le cas échéant, l’aide des autres
prêtres ou des diacres. Les ministres extraordinaires peuvent aider le prêtre
célébrant, selon les normes du droit, seulement en cas de nécessité.
- 90 - “Les fidèles
communient à genoux ou debout, selon ce qu’aura établi la Conférence des
Évêques”, avec la confirmation du Siège Apostolique. “Toutefois, quand ils
communient debout, il est recommandé qu’avant de recevoir le Sacrement ils
fassent le geste de respect qui lui est dû, que la Conférence des Évêques aura
établi”.
- 91 - Au sujet de
la distribution de la sainte Communion, il faut se rappeler que “les ministres
sacrés ne peuvent refuser les sacrements aux personnes qui les leur demandent
opportunément, sont dûment disposées et ne sont pas empêchées par le droit de
les recevoir”. Ainsi, tout baptisé catholique, qui n’est pas empêché par le
droit, doit être admis à recevoir la sainte Communion. Par conséquent, il n’est
pas licite de refuser la sainte Communion à un fidèle, pour la simple raison,
par exemple, qu’il désire recevoir l’Eucharistie à genoux ou debout.
- 92 - Tout fidèle
a toujours le droit de recevoir, selon son choix, la sainte communion dans la
bouche.
Si un communiant désire recevoir le Sacrement
dans la main, dans les régions où la Conférence des Évêques le permet, avec la
confirmation du Siège Apostolique, on peut lui donner la sainte hostie.
Cependant, il faut veiller attentivement dans ce cas à ce que l’hostie soit
consommée aussitôt par le communiant devant le ministre, pour que personne ne
s’éloigne avec les espèces eucharistiques dans la main. S’il y a un risque de
profanation, la sainte Communion ne doit pas être donnée dans la main des
fidèles.
- 93 - Il faut
maintenir l’usage du plateau pour la Communion des fidèles, afin d’éviter que
la sainte hostie, ou quelque fragment, ne tombe à terre.
- 94 - Il n’est pas
permis aux fidèles de “prendre eux-mêmes la sainte hostie ou le saint calice,
encore moins de se les transmettre de main en main”.
De plus, à ce
sujet, il faut faire cesser l’abus suivant : pendant la Messe de leur mariage,
il arrive que les époux se donnent réciproquement la sainte Communion.
6. L’âge et la préparation pour recevoir la
première Communion
Le précepte de la communion
sacramentelle oblige à partir de l’usage de raison.
Il
convient de très bien préparer et de ne pas retarder la première communion des
enfants : « Laissez venir à moi les petits enfants ; ne les
empêchez pas, car c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume de
Dieu » (Mc 10, 14).
Pour pouvoir recevoir la première
Communion il est requis que l’enfant ait connaissance, selon ses capacités,
des principaux mystères de la foi, et qu’il sache distinguer le Pain eucharistique
du pain commun. Avant de s’approcher de la première Communion il convient qu’il
reçoive le sacrement de la confession (cf. Catéchisme,
1457).
7. Le culte à la Sainte Eucharistie
La foi dans la présence réelle du
Christ dans l'Eucharistie a conduit l'Église à accorder un culte de latrie
(c'est-à-dire d'adoration) au Saint-Sacrement, tant pendant la liturgie de la
Messe (c'est pourquoi il est indiqué que nous nous mettions à genoux ou que
nous nous inclinions profondément devant les espèces consacrées), qu’en dehors
de la célébration: en conservant avec le plus grand respect les hosties
consacrées dans le Tabernacle, en les présentant aux fidèles pour qu’ils les
vénèrent avec solennité, en les portant en procession etc. (cf. Catéchisme,
1378).
Deux grandes fêtes liturgiques
(solennités) célèbrent d’une manière spéciale ce Mystère Sacré : le Jeudi Saint
(on commémore l'institution de l'Eucharistie et du sacrement de l’Ordre) et la
solennité du Corps et du Sang du Christ (spécialement destinée à l’adoration et
à la contemplation du Seigneur dans l'Eucharistie).
La Sainte Eucharistie est
conservée dans le Tabernacle :
— pour
pouvoir porter la Sainte Communion aux malades et la donner à ceux qui n’ont
pas pu assister à la Sainte Messe pour quelque motif que ce soit ;
— pour
que l’Église rende culte à Dieu Notre Seigneur dans la Sainte Eucharistie
(Exposition du Saint-Sacrement, Procession du Corpus Christi,
etc.) ;
— pour que les fidèles puissent, en privé, adorer toujours le
Seigneur dans le Saint Sacrement, en faisant de fréquentes visites privées.
Bibliographie de base :
Catéchisme de l’Église Catholique, 1322-1344 et 1373-1405.
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