Thème 26 : liberté, loi et conscience


Thème 26 : La liberté, la loi et la conscience

 Dieu a voulu la liberté pour que l’homme aime vraiment son Créateur et Rédempteur, sans contrainte.

 

1. La liberté des fils de Dieu

La personne humaine est radicalement libre. Elle est "capable de Dieu".
Sa liberté se manifeste en  trois dimensions principales.

a) La liberté sociale. Lorsqu’on est libre de toute contrainte pour pouvoir faire ce qu'on a décidé de faire, sans y être forcé ou empêché de l’extérieur. Ainsi parle-t-on de liberté d'expression, de liberté de réunion, etc.

b) La liberté de choix. Lorsqu’on a la liberté psychologique, sans une nécessité interne au moment de choisir une chose ou une autre; elle ne se réfère plus à la possibilité d'agir, mais à la possibilité de décider de façon autonome, une chose ou une autre, sans déterminisme intérieur.

c) La liberté morale ou capacité de pouvoir faire le bien sans être esclave des passions désordonnées et du péché.

En tout cas, Dieu a voulu la liberté humaine pour que l'homme « puisse de lui-même » chercher son Créateur et l’aimer, en adhérant librement à lui.
Nous sommes plus libres dans la mesure que nous sommes plus responsables de nos actes, de notre amour.

La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure.
L’homme parvient à cette dignité lorsque se délivrant de toute servitude des passions, par le choix libre du bien, il marche vers sa destinée et prend soin de s’en procurer réellement les moyens par son ingéniosité. ».

La liberté affranchie de contrainte extérieure et des passions désordonnées, en un mot, la liberté humaine en plénitude, possède une grande valeur parce qu’elle seule rend possible l’amour véritable.
 « La vraie liberté est en l’homme un signe privilégié de l’image divine ».


À cause de la première chute, la liberté de l’homme a été soumise à l'esclavage du péché, sans être corrompue complètement (cf. Catéchisme, 1739-1740).

C’est seulement en collaborant avec la grâce, que Dieu donne par la médiation du Christ, que l’homme peut jouir de la pleine liberté au sens moral.

Dieu savait que l’homme pouvait pécher, mais il n’a pas renoncé à le créer libre (Il pensait à Marie !).

C'est en considération de la très grande valeur de la liberté pour pouvoir aimer, que l’on comprend l'exigence éthique de respecter aussi la liberté faillible.
La meilleure éducation est l’éducation dans la liberté. Réussir à ce que les enfants veuillent d’eux-mêmes faire le bien.

 

2. La loi morale naturelle

Le concept de loi est un concept analogue.
La loi éternelle, la loi naturelle, la Loi Nouvelle, les lois civiles et ecclésiastiques, par exemple, sont des lois morales en un sens très distinct, quoiqu'elles aient toutes quelque chose en commun : elles sont des chemins qui nous emmènent au bonheur du Ciel.

On appelle loi éternelle le plan de la Sagesse divine pour conduire toute la création vers sa fin, le Ciel.


Voyons maintenant la loi naturelle : Dieu conduit à la perfection chaque créature  en accord avec sa nature.

« Dieu prend soin des hommes autrement que des êtres non personnels: non pas ”de l'extérieur”, par les lois de la nature physique, mais ”de l'intérieur” par la raison.  
En effet, la raison connaît la Loi éternelle de Dieu par une lumière naturelle  Jean Paul II, Enc. Veritatis splendor, 6-VIII-1993, 43.


La loi morale naturelle est donc « la Loi éternelle inscrite dans les êtres doués de raison et les inclinant à l'acte et à la fin qui leur sont propres » Jean Paul II, Enc. Veritatis splendor, 6-VIII-1993, 44.


Elle est, par conséquent, une loi divine (divino-naturelle). Elle consiste en la lumière même de la raison qui permet de discerner le bien et le mal, et qui a la force d’une loi en tant qu’elle est la voix d’une raison plus élevée, celle de Dieu.

On l'appelle naturelle parce qu'elle représente la lumière de la raison que tout homme possède par nature.


- Propriétés de la loi morale naturelle :
La loi morale naturelle est universelle parce qu'elle s'étend à toute personne humaine, à toutes les époques (cf. Catéchisme 1956).


La loi morale naturelle oblige dans la conscience de chacun, comme un « devoir » à accomplir librement.
L'observance de la loi morale naturelle peut se révéler parfois difficile mais elle n'est jamais impossible Jean Paul II, Enc. Veritatis splendor, 6-VIII-1993, 42.

- Connaissance de la loi naturelle. Les préceptes de la loi naturelle peuvent être connus de tous grâce à la raison. Cependant, de fait, tous ces préceptes ne sont pas perçus par tous d'une manière claire et immédiate (Catéchisme, 1960).
Sa connaissance effective peut être conditionnée par les dispositions personnelles de chacun, par le milieu social et culturel, par l'éducation reçue, etc. Étant donné que dans la situation actuelle les séquelles du péché n'ont pas été totalement abolies, la grâce et la Révélation sont nécessaires à l'homme pour que les vérités morales puissent être connues par « tous et sans difficulté, avec une ferme certitude et sans mélange d’erreur » Pie XII, Enc. Humani generis : DS 3876. Cf. Catéchisme, 1960.

 

3. La loi divine positive.

Loi divino-positive est la Loi révélée par Dieu, en plus de la loi naturelle.

La loi ancienne, révélée par Dieu à Moïse « est le premier état de la Loi divino-positive. Ses prescriptions morales sont résumées dans les Dix Commandements » (Catéchisme 1962) qui expriment des conclusions immédiates de la loi morale naturelle.

L'Église, par son magistère, est l'interprète authentique de la loi naturelle (cf. Catéchisme 2036).
Cette mission ne se circonscrit pas seulement aux fidèles, mais (par le mandat du Christ (Mt 28,19): allez dans le monde entier) elle embrasse tous les hommes.

De ce mandat dérive la responsabilité qui incombe aux chrétiens d’accepter et diffuser l’application des préceptes de la loi naturelle, car, par la foi et l’aide du Magistère, ils la connaissent facilement et sans erreur.

La Loi Nouvelle ou Loi Évangélique ou Loi du Christ « est la grâce de l'Esprit Saint reçue du Christ par la foi.

L'élément principal de loi du Christ est la grâce de l'Esprit Saint, qui guérit l'homme dans sa totalité afin qu’il puisse entrer en communion avec Dieu, vraiment aimer Dieu et le prochain.

La loi du Christ ou loi nouvelle est fondamentalement une loi interne, qui donne la force intérieure nécessaire pour réaliser ce qu'elle enseigne.

La Loi Nouvelle est aussi une loi écrite que nous trouvons dans les enseignements du Seigneur (le Sermon sur la montagne, les béatitudes, les conseils de l’Évangile, etc.) et qui peut se résumer dans un seul commandement, le commandement de l'amour.

 

4. Les lois civiles

Les lois civiles sont les dispositions normatives qui émanent des autorités de l'État (généralement promulguées par le pouvoir législatif de l'État) avec pour finalité d'expliciter ou de concrétiser les exigences de la loi morale naturelle.

Elles sont nécessaires pour rendre possible et réguler adéquatement la vie des citoyens dans le cadre de la société politiquement organisée (CEC 1959).

Elles doivent garantir principalement la paix et la sécurité, la liberté, la justice, la protection des droits fondamentaux de la personne et la moralité publique Cf. Jean Paul II, Enc. Evangelium vitæ, 25-III-1995, 71.


La vertu de la justice comporte l'obligation morale d'accomplir les lois civiles justes.

La gravité de cette obligation dépend de la plus ou moins importance du contenu de la loi pour le bien commun de la société.

Sont injustes les lois qui s’opposent à la loi morale naturelle et au bien commun de la société.

Plus concrètement sont injustes les lois suivantes :
1) celles qui interdisent ce qui est une obligation morale ou qui imposent ce qui est une faute morale ;

2) celles qui lèsent positivement ou privent de la protection qui leur est due des biens qui font partie du bien commun : la vie, la justice, les droits fondamentaux de la personne, le mariage ou la famille, etc. ;

3) celles qui sont promulguées de façon illégitime;

4) celles qui ne respectent pas la justice distributive (distribution équitable et proportionnée entre tous les citoyens des charges et des bénéfices.)

Les lois civiles injustes n'obligent pas en conscience ; tout au contraire, il existe une obligation morale de ne pas accomplir leurs dispositions surtout si elles sont injustes pour les raisons indiquées aux points 1) et 2), et il existe aussi l’obligation de manifester son propre désaccord et l’obligation de tout mettre en œuvre pour les modifier dès que possible ou, au moins, pour réduire leurs effets négatifs. Dans certains cas il sera nécessaire de recourir à l'objection de conscience (cf. Catéchisme 2242-2243).

 

5. Les lois ecclésiastiques et les commandements de l'Église

Pour sauver les hommes Dieu a également voulu qu’ils constituent une société: l'Église, fondée par Jésus-Christ, et dotée par lui de tous les moyens pour le salut des âmes. La finalité de l’Église est la Communion de toute l’Humanité avec Dieu, par l’Amour.

Parmi ces moyens on trouve le pouvoir législatif, dont disposent le Souverain Pontife pour l'Église universelle et les Évêques diocésains (et les autorités assimilées) dans leur propre circonscription.
La majeure partie des lois de portée universelle sont rassemblées dans le Code de Droit Canon. Il existe un Code pour les fidèles de rite latin et un autre pour les fidèles de rite oriental.
Les lois ecclésiastiques sont à l’origine d’une véritable obligation morale qui pourra être grave ou légère selon la gravité de la matière.

Les commandements les plus généraux de l'Église sont au nombre de cinq :

1) Les dimanches et les autres jours de fête de précepte, les fidèles sont tenus par l’obligation de participer à la Sainte Messe (cf. Catéchisme, 2042) ;

2) Tout fidèle est tenu par l’obligation de confesser ses péchés mortels au moins une fois par an, et en cas de danger de mort et s’il désire communier (cf. Catéchisme, 2042) ;

3) Tout fidèle est tenu par l’obligation de recevoir la Sainte Communion au moins chaque année à Pâques (cf. Catéchisme, 2042) ;

4) Aux jours de pénitence fixés par l’Église, les fidèles sont tenus par l’obligation de s’abstenir de viande et d’observer le jeûne (cf. Catéchisme, 2043). Ce commandement est concrétisé en RDC de la façon suivante :
La Conférence épiscopale nationale du Congo rappelle que l’obligation générale de la pénitence reste un devoir grave du chrétien.
Elle doit s’exprimer par des œuvres de pénitence et de conversion.
Cette obligation doit s’exprimer de façon particulière au temps du Carême, spécialement le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, ainsi que tous les vendredis de l’année, en mémoire de la Passion du Seigneur.
Le choix des œuvres de pénitence à pratiquer durant ces jours est laissé à la conscience personnelle de chaque chrétien.
S’en dispenser habituellement est un manquement grave.
Les formes de pénitence recommandées sons les suivantes :
-      La participation au saint sacrifice de la Messe, la réception des sacrements de Pénitence et de l’Eucharistie, l’écoute de la parole de Dieu et la prière.
-      L’offrande des peines et des souffrances physiques ou morales, en union au sacrifice du Seigneur.
-      Visiter les malades et soulager les pauvres.
-      Pardonner et se réconcilier avec le prochain.
-      L’aumône.
-      Renoncer à des satisfactions personnelles par des privations comme par exemple prendre des repas plus simples, s’abstenir de boissons alcoolisées, de friandises, de tabac, de divertissements, etc.

5) Les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins de l’Église (Catéchisme, 2043)

 

6. La liberté et la loi

Parfois on présente les exigences éthiques contenues dans la loi morale en donnant l’impression qu’elles vont contre la liberté.

Liberté et loi sont alors présentées comme des réalités qui s'opposent et qui se limitent réciproquement : comme si la liberté commençait là où s'arrête la loi et vice versa.

En réalité, le comportement libre n’est pas celui qui procède de l'instinct ou d'une nécessité biologique, mais celui qui procède de la responsabilité de chaque personne.
La personne souveraine œuvre librement, si elle agit par elle-même.

Dieu nous a créés libres car nous sommes capables de Dieu (capax Dei). Les animaux, par contre, sont limités par leur nature.
Notre activité vitale humaine est plus libre dans la mesure ou nous connaissons le bien qui est à notre portée et le désirons de nous-mêmes.

Librement nous pouvons réaliser le bien prescrit par la loi morale et librement nous évitons le mal connu par la même loi.

Refuser le bien connu par la loi morale n'est pas liberté, mais péché (libertinage). Cela montre que nous sommes libres, mais librement nous sommes devenus esclaves du péché ou nous avons limité, librement, notre liberté, notre capacité d’aimer.

Autrement dit, ce qui s’oppose à la loi morale est le péché, non la liberté.

La loi indique de façon certaine qu'il faut corriger les désirs d’actions peccamineuses dont une personne peut ressentir l’attirance: désirs de vengeance, de violence, de vol, etc. Mais cette indication morale ne s'oppose pas à la liberté, qui en soi est la capacité de faire, de nous-mêmes le bien.

La loi ne contraint donc pas la liberté, car l’homme conserve toujours la triste possibilité de pécher.
Saint Josémaria, Amis de Dieu 37 : « Mal agir n’est pas une libération mais un esclavage. […] Qui agit ainsi dira peut-être qu’il s’est comporté conformément à ses préférences, mais quand il voudra parler de liberté, sa voix sonnera faux, car il se sera fait l’esclave de ce qu’il aura choisi, et il aura fait le pire des choix, le choix de l’absence de Dieu, et là, il n’est pas de liberté. ». Car il a limité sa capacité de faire le bien, sa capacité d’aimer.

Les lois humaines, peuvent ne pas être correctes. La personne bien formée sait que, dans ces cas concrets, elle est tenue de faire ce qu’elle sait avec certitude être bon.

Il n'existe aucun cas où il soit bon de réaliser des actions intrinsèquement mauvaises (adultère, homicide délibéré, etc.) Jean Paul II, Enc. Veritatis splendor, 76.

 

7. La conscience morale

« La conscience morale est un jugement de la raison par lequel la personne humaine reconnaît la qualité morale d’un acte concret qu’elle va poser, est en train d’exécuter ou a accompli » (Catéchisme, 1778).

« La conscience formule ainsi l'obligation morale : c'est l'obligation de faire ce que l'homme connaît comme un bien qui lui est désigné ici et maintenant Jean Paul II, Enc. Veritatis splendor, 6-VIII-1993, 59. »

La conscience est « norme immédiate de la moralité personnelle », c’est pourquoi, agir à son encontre c’est commettre un mal moral.

Ce rôle de norme immédiate appartient à la conscience non parce qu'elle serait la norme suprême (la norme suprême est la loi éternelle), mais parce qu'elle est, à un moment donné, la norme ultime pour une personne concrète.

C’est-à-dire que, lorsque la personne porte un jugement avec certitude, après avoir examiné le problème par tous les moyens à sa disposition, il n'existe pas, pour elle, d'instance supérieure.


On appelle conscience vraie celle qui juge en vérité la qualité morale d'un acte, et conscience erronée celle qui n'atteint pas la vérité, estimant comme bonne une action qui en réalité est mauvaise ou vice versa.

La cause de l'erreur du jugement de la conscience est l'ignorance : celle-ci peut être invincible (et dès lors non coupable), si elle s’impose à la personne au point qu'il ne reste aucune autre possibilité de reconnaître l’erreur et de l'écarter ; mais si l'on pouvait la reconnaître et la ”vaincre ”, et qu’elle persiste parce qu’on n’a pas voulu s’y attaquer, elle est dite ”vincible (et coupable).

La conscience coupablement erronée n'excuse pas de péché, et peut même l'aggraver.

La conscience est certaine, lorsqu'elle juge avec la certitude morale de ne pas se tromper : on peut dire qu’elle est subjectivement droite.
On dit qu'elle est probable, lorsque le jugement est porté avec la conviction qu'il existe une probabilité de se tromper, moindre néanmoins que celle d'être dans la vérité.
On dit qu'elle est douteuse, lorsque la probabilité de se tromper est estimée égale ou plus importante que celle d’être dans le vrai.
Finalement on la dit perplexe lorsqu’on n'ose pas juger, pensant que faire ou ne pas faire est de toute façon un péché.

En pratique on doit suivre seulement la conscience certaine ou droite (c’est à dire vraie ou invinciblement erronée) .

La conscience certaine invinciblement erronée oblige seulement tant que perdure l’erreur.
Dans les matières très importantes comme l’homicide délibéré, etc., il est très difficile de prétendre être dans l’erreur par conscience non coupable.

On ne doit pas agir avec une conscience douteuse, mais il est nécessaire de sortir du doute par la prière, l'étude, la prise de conseil, etc.

 

8. La formation de la conscience

Les actions moralement négatives réalisées dans une ignorance invincible ne sont pas coupables (péchés), mais sont néanmoins nocives pour qui les commet et peut-être également pour d'autres, et en tout cas peuvent contribuer à un obscurcissement plus grand de la conscience.

De là l'impérieuse nécessité de bien former sa conscience (cf. Catéchisme 1783).

Pour former une conscience vraie il est nécessaire d'instruire l’intelligence dans la connaissance de la vérité (le chrétien compte sur l'aide du Magistère de l'Église), et d’éduquer la volonté et l’affectivité par la pratique des vertus. C'est une tâche qui dure toute la vie (cf. CEC, 1784).

Pour former la conscience, la vertu d'humilité, qui s'acquiert en vivant la sincérité devant Dieu, et la direction spirituelle sont spécialement importantes.

 « La direction spirituelle n'a pas pour tâche de fabriquer des créatures dépourvues de jugement propre et qui se limitent à exécuter matériellement ce qu'un autre leur dit ; au contraire, la direction spirituelle doit tendre à former des personnes au discernement sain. Et le jugement suppose de la maturité, des convictions fermes, une connaissance suffisante de la doctrine, un esprit plein de délicatesse, l'éducation de la volonté. » (Saint Josémaria, Entretiens avec Mgr Escriva de Balaguer, 93).

 

Bibliographie de base

Catéchisme de l’Église Catholique, 1730-1742, 1776-1794 et 1950-1974.
Jean Paul II, Enc. Veritatis splendor, 6-VIII-1993, 28-64.

 

Lectures recommandées

Saint Josémaria, Homélie La liberté, don de Dieu, en Amis de Dieu, 23-38.
J. Ratzinger, Conscience et vérité, en L’Église, une communauté toujours en chemin, Bayard, 2009.

Thème plus détaillé dans :



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