16 La loi et la grâce





LA PERSONNE ET LA SOCIÉTÉ


229. Que veut-on dire lorsqu’on affirme que l’homme est un être social par nature ?
Quand on affirme que l’homme est un être social par nature, on veut dire que nous avons besoin les uns des autres pour être heureux.
CEC 1879                                                1 Co 12, 21

230. Qu’est-ce que l’autorité ?
L’autorité est le pouvoir d’une ou plusieurs personnes ensemble, pour élaborer des lois et donner des ordres auxquels tout le monde est censé obéir.
CEC 1897                                               1 P 2, 13-15

231. Comment doit-on faire le choix d’un type de gouvernement et la désignation des dirigeants ?
Le choix d’un type de gouvernement et la désignation des dirigeants doivent être laissés à la libre décision des citoyens.
CEC 1901                                                    1 P 2, 16


232. Pourquoi les citoyens sont-ils censés respecter et obéir à ceux qui gouvernent ?
Les citoyens sont censés respecter et obéir à ceux qui gouvernent parce que toute autorité vient de Dieu.
CEC 1899                                                 Rm 13, 1-2


233. Quand est-ce que les dirigeants exercent légitimement leur autorité ?
Les dirigeants exercent légitimement leur autorité quand ils recherchent le bien commun de la société qu’ils gouvernent.
CEC 1903                                                    Rm 13, 4


234. Pourquoi les citoyens ont-ils l’obligation de payer les impôts ?
Les citoyens ont l’obligation de payer les impôts parce qu’ils sont obligés de contribuer au bien commun.
CEC 2240                                                 Rm 13, 5-7


235. Que doivent faire les autorités et les citoyens pour garantir le bien commun ?
Pour garantir le bien commun, les autorités et les citoyens doivent :
respecter la liberté religieuse.
assurer le droit à la vie de l’enfant à naître.
prendre soin des personnes âgées.
assurer la paix et la sécurité.
aider tout le monde à satisfaire aux besoins élémentaires : nourriture, vêtement, soins de santé, travail, éducation, et droit à fonder une famille.
CEC 1907-1908, 2273.                                   Qo 11, 1-2 ; Ac 4, 32-35 ; 1 Tm 2, 1-3.

236. Qu’entend-on par justice sociale ?
Par justice sociale, on entend l’établissement des conditions qui permettent aux associations et aux individus d’exercer leurs droits.
CEC 1928             Is 10, 1-2 ; Am 5, 7. 10-12 ; 8, 4-7.

237. En quoi consiste la solidarité ?
La solidarité consiste à considérer tous les hommes comme nos frères, à porter leurs fardeaux comme s’ils étaient les nôtres, et à partager avec eux les biens matériels et spirituels.
CEC 1948, 2446                                                               Ac 2, 44-45 ; 2 Co 8, 15 ; Ga 6, 2.



Commentaire :
Nous avons besoin les uns des autres. Personne n’est autosuffisant. Nous avons une tendance naturelle à rechercher l’aide des autres. L’effort combiné d’un grand nombre parvient au progrès qu’une personne ne pourrait pas atteindre seule. Certaines sociétés, comme la famille ou l’État, naissent en raison de la manière dont Dieu nous a créés. Elles sont des sociétés « naturelles ». Nous ne pourrions pas vivre sans elles.

Dieu n’a pas voulu se réserver tout l’exercice du pouvoir. Il confie à chaque créature les fonctions qu’elle peut accomplir. La façon dont Dieu gouverne le monde doit inspirer la sagesse de ceux qui gouvernent les communautés humaines.
Les choses sont manipulées de façon « despotique ».
Mais les personnes doivent être gouvernées de façon « politique », en tenant compte et en respectant leur liberté, leur dignité. Les personnes ne sont pas des machines ou des esclaves.

Tous les citoyens doivent collaborer avec les autorités pour le bien commun.

Le bien commun est la somme totale des conditions sociales qui permettent aux peuples, individuellement ou en groupe, d’atteindre plus facilement les buts qu’ils se proposent.

Puisque nous avons été créés pour servir Dieu ici sur terre et pour être heureux avec Lui, pour toujours au Ciel, toute personne humaine a des droits fondamentaux. On doit respecter sa dignité, et compter sur sa liberté et sa responsabilité.
Quand une société ne respecte pas ces droits ou qu’elle refuse de les reconnaître, elle va contre le bien commun et l’autorité perde son pouvoir. L’Église a pour rôle de nous rappeler ces droits.

Les lois seules ne suffisent pas à dissiper la méfiance, l’orgueil et l’égoïsme qui ravagent les familles et les nations. Pour surmonter ces obstacles, nous devons faire appel à la solidarité et à l’amour de Dieu.
Les citoyens doivent être éduqués depuis la famille à collaborer pour le bien commun.



LA LOI MORALE

238. Qu’est-ce que la loi morale ?        
La loi morale est la loi qui prescrit le bien que nous devons faire et le mal que nous devons éviter pour atteindre l’union avec Dieu.
CEC 1975                                                    Rm 2, 13

239. De combien de façons différentes la loi morale est-elle exprimée ?
La loi morale est exprimée par :
la Loi naturelle inscrite dans nos cœurs.
les dix commandements confiés à Moïse.
la Loi nouvelle révélée par le Christ.
les lois justes édictées par l’Église et l’État.
CEC 1952                Mt 5, 21-48 ; Ga 3, 24 ; 2 Jn 5-6.



Commentaire :

La Loi naturelle inscrite dans nos cœurs et la Loi divine révélée par Dieu nous montrent le chemin à suivre pour atteindre l’union avec Lui.

Dans l’Ancien Testament, Dieu a révélé la Loi divine à son Peuple en donnant à Moïse les dix commandements. Dans le Nouveau Testament, Jésus-Christ nous a donné la Loi nouvelle, exprimée dans le sermon sur la montagne.

La Loi nouvelle est la grâce de l’Esprit Saint donnée aux chrétiens par la foi en Jésus-Christ.
Il ne suffit pas d’avoir la foi, il faut être dociles à l’Esprit Saint pour aimer Dieu et le prochain.
La Loi de Dieu se résume en deux commandements : aimer Dieu et le prochain.





240. Qu’est-ce que la grâce sanctifiante ?
La grâce sanctifiante est le don de la vie de Dieu déposée dans notre âme par l’Esprit Saint.
CEC 2023                                                    Ga 4, 4-7


241. Qu’entend-on par justification ?
Par justification on entend l’acte par lequel Dieu pardonne nos péchés et nous rend agréables à ses yeux.
CEC 2019, 2024                      Rm 3, 22-24 ; 6, 3-11.


242. Que sont les grâces actuelles ?
Les grâces actuelles sont des dons momentanés que Dieu nous accorde pour nous aider à changer ou à devenir plus saints.
CEC 2000                                                     1 Jn 3, 3


243. Comment la grâce agit-elle en nous ?
La grâce précède, prépare et provoque notre libre réponse à l’appel de Dieu.
CEC 2001-2002                 Si 15, 14-18 ; Jn 1, 48-51.


244. Qu’est-ce qu’un charisme ?
Un charisme est une grâce donnée à quelqu’un pour conduire les autres à la conversion ou pour accroître leur sainteté. Les charismes sont destinés au bien commun et à l’édification de l’Église.
CEC 2003                            1 Co 12, 4-11 ; 14, 1-12.


245. A quoi Dieu appelle tous les hommes ?
Dieu appelle tous les hommes à devenir saints.
CEC 2013                              Mt 5, 48 ; Jn 17, 21-23.


246. Quel est le but du progrès spirituel ?
Le but du progrès spirituel est d’atteindre l’union intime avec Jésus et de jouir de la liberté des enfants de Dieu.
CEC 1996, 2014                                  Jn 6, 56-57 ; Rm 8, 14-21 ; Ep 3, 16-19.


247. Pourquoi devons-nous souffrir avant d’atteindre l’union avec Jésus ?
Nous devons souffrir avant d’atteindre l’union intime avec Jésus parce qu’Il nous a demandé de l’imiter et de porter notre Croix.
CEC 2015                                 Mt 16, 24 ; 1 P 2, 21.


 Commentaire :
La grâce est une lumière que Dieu nous donne.
Une lumière qui a la forme d’un appel.
Un appel à la sainteté.
Jésus dit à Nicodème qu’il faut naître de nouveau. Jean 3, 3.

Nous sommes libres de répondre ou non à l’appel.
Commencer et suivre le chemin de la sainteté dépend, tout d’abord de la grâce sanctifiante. C’est de l’intérieur que la grâce élève l’homme en l’appelant à vivre comme Dieu pour passer de pécheur et de révolté qu’il était, à serviteur bon et fidèle. Et la source de toutes grâces, c’est l’amour que Dieu nous porte.


Mus par la grâce, si nous voulons, ou si nous ne mettons pas d’obstacle, nous nous tournons vers Dieu et nous fuyons le péché.
Nous sommes élevés vers la Vie divine. Nous sommes saints car nous marchons, comme enfants de Dieu, vers la sainteté.
Nous vivons dans l’amitié avec Dieu. Nous sommes amis de Dieu par la grâce.  
Si nous ne nous opposons pas, nous sommes « justifiés », car nos péchés sont effacés et nous devenons « justes » devant Dieu.

 « Il nous a choisis dans le Christ dès avant la création du monde, pour que nous soyons saints et immaculés en sa présence dans l’amour » (Ep 1, 4).

Le Baptême est le signe d’avoir reçu cette grâce, appelée sanctifiante car elle nous fait saints en Jésus.
Le sacrement du Baptême est le signe efficace de la grâce sanctifiante.

L’appel de la grâce ouvre en nous la foi, l’espérance et la charité.
Le Baptême est le signe efficace d’avoir reçu ces trois vertus infuses.

Si nous commettons un péché mortel, nous perdons la grâce sanctifiante. On dit aussi qu’on a perdu l’état de grâce. Nous ne sommes plus en état de grâce.
Nous pouvons recouvrer la grâce sanctifiante dans le sacrement de Réconciliation et de Pénitence.

La grâce est une anticipation et une certaine participation à la vie de Dieu. Elle nous introduit progressivement dans l’intimité de la vie trinitaire. Comme ses enfants adoptifs, nous pouvons appeler Dieu : « Abba, Père » (Rm 8, 15).
Jésus nous dit : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Il demande à tous et à chacun de devenir saints.



L’ÉGLISE, MÈRE ET ÉDUCATRICE

248. Qui a donné à l’Église l’autorité d’enseigner en matière de foi et de morale ?
C’est le Christ qui a donné à l’Église l’autorité d’enseigner en matière de foi et de morale.
CEC 2023                                                   Mt 18, 18


249. Qu’est-ce que l’infaillibilité ?
L’infaillibilité est la participation suprême à l’autorité du Christ, donnée comme charisme spécial pour garantir un enseignement sans erreur.
CEC 2035                                                   Mt 16, 19


250. Jusqu’où s’étend l’infaillibilité du Magistère de l’Église ?
L’infaillibilité du Magistère de l’Église s’étend à:
toute la Révélation.
tous les éléments de doctrine, y compris de la morale, sans lesquels les vérités salutaires de la foi ne peuvent être gardées, exposées ou observées.
CEC 2051                            1 Tm 3, 15 ; 2 Tm 4, 1-5.

251. Quels sont les principaux commandements de l’Église ?
Les principaux commandements de l’Église sont :
1. Tu assisteras à la Messe les dimanches et fêtes de précepte.
2. Tu te confesseras au moins une fois l’an.
3. Tu communieras chaque année au temps pascal.
4. Tu sanctifieras les fêtes de précepte.
5. Tu jeûneras ou feras abstinence les jours fixés par l’Église
Les fidèles ont également le devoir de pourvoir aux besoins matériels de l’Église.
CEC 1457, 2041-2043.


252. Qui est obligé par les lois de jeûne et d’abstinence ?
La loi d’abstinence oblige ceux qui ont atteint l’âge de 14 ans et au-dessus. La loi de jeûne oblige ceux qui ont entre 18 et 59 ans.
CEC 1438


Commentaire :
Saint Cyprien affirme : « Personne ne peut avoir Dieu pour Père s’il n’a l’Église pour mère ».
L’Église nous donne la Bible, les enseignements du Christ, les sept sacrements, et l’exemple des saints.
L’Église nous enseigne les mystères du Royaume des cieux. Elle nous les explique à travers le Magistère du Pape et des évêques.
L’Église établit également des lois auxquelles nous devons obéir. Les lois de l’Église sont ordonnées à garantir le minimum de prière et de sacrifice dont nous avons besoin pour aimer Dieu et les autres.




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La Conférence épiscopale nationale du Congo rappelle que l’obligation générale de la pénitence reste un devoir grave du chrétien.
Elle doit s’exprimer par des œuvres de pénitence et de conversion.

Cette obligation doit s’exprimer de façon particulière au temps du Carême, spécialement le Mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, ainsi que tous les vendredis de l’année, en mémoire de la Passion du Seigneur.

Le choix des œuvres de pénitence à pratiquer durant ces jours est laissé à la conscience personnelle de chaque chrétien. S’en dispenser habituellement est un manquement grave. Les formes de pénitence recommandées sont les suivantes :
la participation au saint sacrifice de la Messe, la réception des sacrements de Pénitence et de l’Eucharistie, l’écoute de la parole de Dieu et la prière.
l’offrande des peines et des souffrances physiques ou morales, en union au sacrifice du Seigneur.
visiter les malades et soulager les pauvres.
pardonner et se réconcilier avec le prochain.
l’aumône.
renoncer à des satisfactions personnelles par des privations comme par exemple prendre des repas plus simples, s’abstenir de boissons alcoolisées, de friandises, de tabac, de divertissements etc.

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