Le 19 juillet,
l'Église catholique fête Saint Arsène le Grand, également connu sous le
nom d'Arsène de Scété.
Il est né à Rome
vers 350 et est mort en 445 ou 449 en Égypte. Diacre de l'Église romaine, il
fut choisi par l'empereur Théodose Ier pour être le précepteur de ses fils,
Arcadius et Honorius, les futurs empereurs. Cependant, dégoûté de la vie de
cour, il se retira dans le désert de Scété en Égypte pour devenir moine et
ermite.
Saint Arsène est
l'une des figures importantes des Pères du Désert. Il a vécu une vie de grande
ascèse et de silence, recherchant constamment Dieu. Il est célèbre pour ses
apophtegmes (propos des Pères du Désert) qui témoignent de sa sagesse et de sa
spiritualité profonde. On lui attribue le don des larmes et il est considéré
comme un modèle d'hésychasme (une pratique de prière contemplative).
L'hésychasme (du
grec hèsychia, qui signifie "calme", "paix",
"tranquillité", "silence", "recueillement") est
une tradition spirituelle et mystique majeure de l'Église orthodoxe
orientale. Bien qu'elle ait des racines profondes dans les premiers siècles
du christianisme, notamment chez les Pères du Désert (dont saint Arsène était
une figure éminente), elle a connu un développement et une systématisation
particulièrement importants au XIVe siècle avec saint Grégoire Palamas.
L'objectif
principal de l'hésychasme est d'atteindre la paix de l'âme et l'union
avec Dieu par la contemplation ininterrompue et la prière du cœur.
Voici les
éléments clés de l'hésychasme :
- Hèsychia (le silence intérieur) : Il s'agit de cultiver une profonde
quiétude et un silence intérieur, non seulement en évitant les
distractions extérieures, mais surtout en calmant les pensées et les
passions de l'âme. C'est un état de vigilance et de recueillement.
- La Prière de Jésus (ou Prière du
Cœur) : C'est la
pratique centrale de l'hésychasme. Elle consiste en la répétition
fréquente et continue d'une courte formule, le plus souvent : "Seigneur
Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur." Cette
prière est récitée en synchronisation avec la respiration, et l'objectif
est qu'elle "descende" de l'intellect (le nous) vers le
cœur, devenant une prière ininterrompue qui imprègne tout l'être.
- La Garde du Cœur (Nepsis) : Il s'agit d'une vigilance constante
sur les pensées, les émotions et les mouvements intérieurs de l'âme. Le
but est de discerner et de rejeter les pensées mauvaises ou distrayantes
pour maintenir le cœur pur et attentif à la présence de Dieu.
- La Lumière incréée : Les hésychastes visent à
expérimenter la "Lumière incréée", la Gloire de Dieu, telle
qu'elle a été manifestée lors de la Transfiguration du Christ sur le Mont
Thabor. Cette expérience est vue comme la participation de l'homme à la
vie divine, le début de la théosis (déification ou divinisation).
- Ascèse et discipline corporelle : L'hésychasme n'est pas purement une
pratique mentale. Il implique souvent une discipline ascétique rigoureuse
(jeûne, veilles, etc.) et parfois l'utilisation de certaines postures
corporelles et techniques de respiration pour favoriser le recueillement et
l'attention à la prière. Cependant, il est crucial de noter que ces
techniques ne sont que des supports et non l'essence de la prière, qui est
un don de Dieu.
Distinction
importante : L'hésychasme
est distinct de certaines pratiques méditatives orientales non chrétiennes, car
il est fermement ancré dans la théologie chrétienne orthodoxe, avec un accent
sur la personne du Christ, l'action de l'Esprit Saint et la déification de
l'homme par la grâce divine. Il ne s'agit pas d'une technique pour manipuler la
conscience, mais d'une voie d'ouverture à la présence de Dieu et de
transformation intérieure.
C'est une
spiritualité qui a profondément marqué le monachisme orthodoxe et qui continue
d'être pratiquée et vénérée aujourd'hui.
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