14 avril 2025* : Lundi de la Semaine Sainte.
PRIÈRE
Dieu tout-puissant, nous t’en supplions ; dans
notre faiblesse, nous ne pouvons tenir ; donne-nous de reprendre souffle, grâce
à la passion de ton Fils unique.
*Écoute,
Seigneur* :
Thème central du lundi saint :
*la générosité*.
Nous devons porter du fruit.
Mais Israël, comme le figuier
(Marc 11, 13), n'a pas eu la générosité
pour donner sa vie en cadeau à Dieu, malgré l’invitation au banquet du fils du
roi. (Matthieu 22, 1).
Invitation à la Vie
intérieure, à la générosité de *tout donner à Dieu*.
À Béthanie, le soir, l’onction
généreuse de la sœur de Lazare, fait naître en moi un belle résolution :
*Tout donner* !
*Jean 12,
1-11* :
Six jours avant la Pâque,
Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les
morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service,
Lazare était parmi les convives avec Jésus.
Or, Marie avait pris une
livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle répandit le
parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison
fut remplie de l’odeur du parfum.
Judas Iscariote, l’un de
ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi
n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait
données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non par souci des pauvres,
mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il
prenait ce que l’on y mettait.
Jésus lui dit :
« Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon
ensevelissement ! *Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais
moi, vous ne m’aurez pas toujours*. »
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François : Marie, Marthe et Judas
Six jours avant Pâques –
nous sommes précisément aux portes de la Passion – , Marie accomplit ce geste
de contemplation:
Marthe servait et Marie
ouvre la porte à la contemplation.
Et Judas pense à l'argent
et aux pauvres, mais « pas par souci des pauvres, mais parce que c'était
un voleur et que, tenant la bourse, il dérobait ce qu'on y mettait » (Jn
12, 6).
Cette histoire de
l'administrateur qui n'est pas fidèle est toujours actuelle, il y en a
toujours, même à un haut niveau: pensons à certaines organisations de
bienfaisance ou humanitaire qui ont de nombreux employés, très nombreux, qui
ont une structure très riche de personnes et, à la fin, il n'arrive que
quarante pour cent aux pauvres, car soixante pour cent sert à payer le salaire
de nombreuses personnes.
C'est une manière de
prendre l'argent des pauvres.
Mais la réponse est
Jésus. Et je voudrais m'arrêter là: “Les pauvres, en effet, vous les aurez
toujours avec vous” (Jn 12, 8). C'est une vérité: “Les pauvres seront toujours
avec vous”. Les pauvres sont là. Ils sont nombreux: il y a les pauvres que nous
voyons, mais c'est la plus petite partie; la plus grande partie des pauvres
sont ceux que nous ne voyons pas: les pauvres cachés.
Et nous ne les voyons
pas, parce que nous entrons dans cette culture de l'indifférence qui est
négationniste et nous nions: “Non, non, il n'y en a pas beaucoup, on ne les
voit pas; oui, ce cas…”, en diminuant toujours la réalité des pauvres. Mais il
y en a beaucoup, beaucoup.
Ou bien, si nous
n'entrons pas dans cette culture de l'indifférence, il y a l'habitude de voir
les pauvres comme les décorations d'une ville: oui, il y en a, comme les
statues; oui, il y en a, on les voit; oui, cette petite vieille qui demande l'aumône,
cet autre... Mais comme si c'était quelque chose de normal.
C'est une partie de la
décoration de la ville que d'avoir des pauvres. Mais la grande majorité sont
les pauvres victimes des politiques économiques, des politiques financières.
Certaines statistiques récentes le résument ainsi: il y a beaucoup d'argent
entre les mains de quelques-uns et beaucoup de pauvreté chez de nombreuses
personnes, très nombreuses.
Et c'est la pauvreté de
tant de personnes victimes de l'injustice structurelle de l'économie mondiale.
Et [il y a ] tant de pauvres qui ont honte de faire voir qu'ils n'arrivent pas
à la fin du mois; tant de pauvres de la classe moyenne qui vont en cachette à
la Caritas et demandent en cachette en éprouvant de la honte.
Les pauvres sont beaucoup
plus nombreux que les riches ; beaucoup, beaucoup plus nombreux… Et ce que
dit Jésus est vrai: “Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous”.
Mais est-ce que je les voit? Est-ce que je me rends compte de cette réalité? En
particulier de la réalité cachée, ceux qui éprouvent la honte de dire qu'ils
n'arrivent pas à la fin du mois.
Je me rappelle qu'à
Buenos Aires, on m'avait dit que l'édifice d'une usine abandonnée, vide depuis
des années, était habité par une quinzaine de familles qui était arrivées dans
les derniers mois. Je suis allé là bas. C'était des familles avec des enfants
et chacune avait pris une partie de l'usine abandonnée pour y vivre. En
regardant, j'ai vu que chaque famille avait des meubles de bonne qualité, des
meubles que possède la classe moyenne, ils avaient la télévision, mais ils sont
allés là-bas parce qu'ils ne pouvaient plus payer le loyer.
Les nouveaux pauvres, qui
doivent quitter leur maison parce qu'ils ne peuvent plus la payer, vont là.
C'est l'injustice de l'organisation économique ou financière qui les conduit
là. Et ils sont nombreux, nombreux, au point que nous les rencontrerons lors du
jugement dernier.
La première question que
nous posera Jésus est: “Comment te comportes-tu avec les pauvres? Tu leur as
donné à manger? Quand ils étaient en prison, tu leur a rendu visite? A
l'hôpital, tu les as vus? Tu as assisté la veuve, l'orphelin?
Car là, c'était Moi”. Et
nous serons jugés sur cela. Nous ne seront pas jugés sur le luxe ou les voyages
que nous faisons ou l'importance sociale que nous aurons. Nous serons jugés sur
notre rapport avec les pauvres.
Mais si aujourd'hui,
j'ignore les pauvres, je les laisse de côté, je crois qu'ils n'existent pas, le
Seigneur m'ignorera le jour du jugement dernier. Quand Jésus dit: “Les pauvres,
vous les aurez toujours avec vous”, il veut dire: “Je serai toujours avec vous
dans les pauvres. Je serai présent là”. Et cela ne veut pas dire être
communiste, c'est le centre de l'Evangile: nous serons jugés sur cela.
Isaïe 42,
1-7
Ainsi parle le
Seigneur : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute
ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il
proclamera le droit.
Psaume 26
Le Seigneur est ma
lumière et mon salut ;
de qui aurais-je
crainte ? *
Le Seigneur est le
rempart de ma vie ;
devant qui
tremblerais-je ?
J’en suis sûr, je verrai
les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
*
« Espère le
Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le
Seigneur. »
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