22 septembre 2025.
Lundi de la 25 semaine du Temps Ordinaire
Saint Maurice et compagnons martyrs.
L'enseignement principal de Luc 8, 16-18 est la parabole
de la lampe et du boisseau, qui nous apprend que la parole de Dieu doit être
révélée et non cachée.
Ce passage met en lumière l'importance de répandre la
lumière de l'Évangile et de la partager avec les autres, car la foi est un
trésor qui ne doit pas rester enfermé. Jésus y souligne que tout ce qui est
caché sera mis au jour et que la lumière doit briller pour éclairer tous ceux
qui sont dans la maison.
Rapport avec Esdras 1, 1-6
Le rapport entre ces deux passages réside dans le thème
de l'accomplissement de la parole de Dieu.
- Dans
Luc 8, 16-18, Jésus enseigne que la parole de Dieu, une fois reçue, doit
être rendue publique et non dissimulée. La lumière symbolise ici la
connaissance de l'Évangile et le salut, qui doivent être propagés.
- Esdras
1, 1-6 décrit l'édit de Cyrus, le roi de Perse, qui permet aux Juifs
exilés de retourner à Jérusalem pour reconstruire le Temple. Cet édit est
une manifestation concrète de l'accomplissement de la prophétie de
Jérémie (Jérémie 25, 12). La volonté de Dieu est rendue manifeste à
travers un roi païen, accomplissant ainsi sa promesse de ramener son
peuple en Israël.
En somme, Luc 8, 16-18 et Esdras 1,
1-6 illustrent le même principe : la parole de Dieu se réalise et se
manifeste au grand jour. Alors que dans Luc, il s'agit de la responsabilité
des croyants de partager la lumière de la Parole, dans Esdras, c'est Dieu
lui-même qui agit pour accomplir sa promesse et ainsi manifester sa fidélité et
sa puissance. Dans les deux cas, ce qui était caché (la prophétie de la fin de
l'exil) ou ce qui ne doit pas le rester (la connaissance de l'Évangile) est mis
en lumière, révélant le plan divin.
L'histoire de saint Maurice et de ses compagnons martyrs est
l'une des plus célèbres de l'hagiographie chrétienne. Elle se déroule à la fin
du IIIe siècle et témoigne de la fidélité de soldats chrétiens face à la
persécution.
La Légion Thébaïne
Le récit raconte qu'une légion romaine, la Légion
Thébaïne, était composée exclusivement de soldats chrétiens. Elle était
originaire de la Thébaïde, une région de l'Égypte antique, et comptait, selon
la tradition, environ 6 000 hommes. Son chef était un officier nommé Maurice.
Le martyre à Agaune
Vers l'an 286, l'empereur romain Maximien Hercule fait
venir cette légion d'Orient pour l'envoyer combattre des révoltés en Gaule. En
arrivant dans la région des Alpes, près d'Agaune (aujourd'hui Saint-Maurice-d'Agaune,
en Suisse), l'empereur ordonne un sacrifice païen aux dieux romains pour
s'assurer la victoire.
Maurice et ses hommes refusent catégoriquement d'obéir à
cet ordre, car leur foi chrétienne leur interdit de sacrifier à des idoles. Ils
se retirent du reste de l'armée et envoient un message à l'empereur, affirmant
leur loyauté en tant que soldats de Rome, mais aussi leur plus grande fidélité
envers Dieu. Dans cette lettre, ils expliquent qu'ils ne sont pas des rebelles,
mais qu'ils préfèrent mourir innocents plutôt que de vivre coupables en reniant
leur foi.
Furieux, l'empereur Maximien ordonne la
"décimation" de la légion, c'est-à-dire l'exécution d'un soldat sur
dix. Après cette première vague d'exécutions, les survivants, loin de renier
leur foi, réaffirment leur détermination. L'empereur ordonne alors une seconde
décimation, suivie, devant l'intransigeance des soldats, par l'exécution de
toute la légion.
Maurice, ainsi que ses compagnons officiers, Exupère et
Candide, sont tués les premiers. Le massacre se poursuit jusqu'au dernier
homme. Les soldats de la Légion Thébaïne tombent en martyrs, refusant de lever
leur épée contre d'autres chrétiens et préférant la mort à l'apostasie.
L'héritage
Le martyre de la Légion Thébaïne est rapidement devenu un
symbole de la foi et du courage des premiers chrétiens. Saint Maurice est
devenu un saint vénéré, patron des armées, des fantassins, des
mercenaires et de la Suisse. Sa figure a inspiré de nombreux artistes et son
culte s'est répandu dans toute l'Europe, notamment en France, en Suisse et en
Allemagne.
L'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune, construite sur le
lieu de leur martyre, est un important centre de pèlerinage et témoigne de la
perpétuation de leur mémoire.
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