02 août, 2025

Notes pour le 3 août 2025. 18 dimanche du Temps Ordinaire. C

 


 


Le livre de Qohèleth (souvent appelé "Ecclésiaste") est une méditation profonde et parfois déroutante sur le sens de la vie. 

Les versets 1, 2 et 2, 21-23 sont emblématiques de la pensée de l'auteur et de son thème principal.

Qohèleth 1, 2 : « Vanité des vanités, disait Qohèleth, vanité des vanités, tout est vanité ! »

·        Le terme "vanité" (en hébreu : hevel) : C'est la clé de tout le livre. La traduction par "vanité" peut prêter à confusion. Il ne s'agit pas de la vanité au sens de fierté ou de narcissisme, mais plutôt d'un sentiment de futilité, d'inanité, d'éphémérité. 

Le mot hevel signifie littéralement "souffle", "vapeur", "buée" ou "brume". 

C'est quelque chose qui apparaît un instant et disparaît aussitôt. C'est l'image d'un monde qui semble solide, mais dont la réalité est insaisissable et sans substance durable.



·        « Vanité des vanités » : C'est un superlatif hébraïque pour exprimer l'idée la plus complète ou la plus absolue. 

Cela pourrait se traduire par "la plus grande des vanités", "complètement vain" ou "tout n'est qu'une brève vapeur". Ce verset d'ouverture donne le ton de tout le livre : le Qohèleth va explorer tous les domaines de l'existence humaine ("tout est vanité") pour démontrer la fragilité et la fugacité de chaque chose "sous le soleil".

·        La quête de sens : Le Qohèleth ne se contente pas d'un constat pessimiste. Sa phrase est le point de départ d'une enquête. Il va chercher à comprendre ce qui a une valeur durable et ce qui n'en a pas.

Qohèleth 2, 21-23 : « Un homme s’est donné de la peine, il est avisé, il s’y connaissait, il a réussi. Et voilà qu’il doit laisser son bien à quelqu’un qui ne s’est donné aucune peine. Cela aussi n’est que vanité, c’est un grand mal1 ! En effet, que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ? Tous 2les jours sont autant de souffrances, ses occupations sont autant de tourments : même la nuit, son cœur n’a pas de repos. Cela aussi n’est que vanité. »

·        L'injustice de l'héritage : Le Qohèleth examine la valeur du travail et de la réussite. Il observe un homme sage, intelligent et travailleur qui accumule des biens, du savoir ou de la fortune. Mais sa mort est inévitable et il doit tout laisser à un successeur qui n'a peut-être pas eu à se fatiguer pour l'obtenir, et qui pourrait même être insensé ou gaspilleur.

·        La futilité du labeur : Ce constat mène à une question fondamentale : "Que reste-t-il à l'homme ?" Le Qohèleth souligne que, malgré tous ses efforts et son intelligence, l'homme ne peut pas emporter le fruit de son travail après sa mort. Le destin du sage et de l'insensé se rejoignent dans la mort, où tout s'oublie.

·        La souffrance et l'absence de repos : Le Qohèleth ne parle pas d'une joie passagère, mais d'un travail harassant et d'une "peine" constante. Non seulement l'homme se fatigue le jour, mais il n'a pas non plus de repos la nuit à cause de ses préoccupations. Cette absence de paix illustre le caractère insatiable et stérile de la quête humaine de richesse et de succès.

·        Conclusion de la vanité : Le Qohèleth conclut que ce cycle de travail, de réussite et d'héritage injuste est également une vanité ("vapeur", "futilité"). C'est une grande injustice et un "grand mal" pour l'homme qui y consacre sa vie.

En résumé, ces versets introduisent le thème central du livre : tout ce qui est "sous le soleil" — la sagesse, le plaisir, le travail, la richesse, la gloire — est éphémère et n'apporte pas de satisfaction durable. La vie est une succession de cycles et de futilités, et la mort rend vains tous les efforts humains.

 

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