23 août, 2025

Notes pour le 21 Dimanche du Temps Ordinaire. 24 août 2025. C

 


 Oraison du 21e dimanche du temps ordinaire (année C)

Dieu qui veux que l'unique désir des fidèles soit tourné vers toi, donne-nous de n'aimer rien tant que toi, afin qu'au milieu de toutes les réalités de ce monde, notre cœur s'attache à ce qui demeure.


Idée fondamentale et lien avec l'Évangile

L'idée fondamentale de cette oraison est la préférence absolue pour Dieu. Elle exprime le désir que notre cœur soit purifié de ses multiples attachements pour se concentrer sur un seul bien : Dieu lui-même. 

C'est l'appel à une hiérarchie des valeurs où Dieu est au sommet, reléguant toutes les autres réalités terrestres au second plan. 

La version liturgique l'exprime magnifiquement par la phrase « afin qu'au milieu de toutes les réalités de ce monde, notre cœur s'attache à ce qui demeure ».

Ce thème trouve un écho puissant dans l'Évangile de Luc 13, 22-30. Jésus y parle de la porte étroite. L'effort nécessaire pour passer par cette porte n'est pas un simple acte de volonté, mais une transformation radicale du cœur. C'est le renoncement aux faux biens et aux illusions du monde pour ne chercher que le Royaume de Dieu.



Le lien se fait à deux niveaux :

1.   L'exclusivité du Royaume : Comme le dit l'oraison, il faut "préférer Dieu seul". L'Évangile le montre à travers la nécessité de passer par la porte étroite. Beaucoup cherchent à entrer, mais ne le peuvent pas parce qu'ils ne sont pas prêts à renoncer à ce qui les alourdit ou les distrait. La porte étroite représente cette exigence radicale de choisir Dieu et lui seul.

2.   L'urgence de la conversion : L'oraison parle de l'unique désir pour Dieu, et l'Évangile insiste sur l'urgence d'agir maintenant, avant que la porte ne soit fermée. La parabole des "premiers qui seront les derniers" et des "derniers qui seront les premiers" souligne que le salut n'est pas un privilège acquis, mais une question de choix quotidien et de persévérance dans le bon combat. Ceux qui pensent qu'ils sont "de la maison" (ayant mangé et bu avec Jésus) mais n'ont pas fait l'effort de la conversion sont rejetés.

En somme, l'oraison et l'Évangile convergent sur une vérité essentielle : l'entrée dans le Royaume de Dieu n'est pas un droit, mais le fruit d'une conversion intérieure profonde, qui consiste à ne rien aimer tant que Dieu et à faire de lui le seul désir de notre cœur.



Voici la traduction et une analyse théologique et linguistique approfondie de cette belle prière latine :


🕊️ Texte latin

Deus, qui totam animam fidélium in te uníus desiderii statum redigere vis, da, quǽsumus, ut, te solo, qui es bonum, ómnibus quæ sunt in mundo prǽponéntes, et te solo quǽréntes, ómnia bona, quæ desiderámus, per te conseqúamur.


📜 Traduction française

Dieu, toi qui veux ramener toute l’âme des fidèles à l’état d’un unique désir en toi, accorde, nous t’en prions, qu’en te préférant à toutes les choses du monde, toi seul qui es le Bien, et en ne cherchant que toi seul, nous obtenions par toi tous les biens que nous désirons.


🔍 Analyse linguistique et théologique

1. Structure générale

La prière est une supplication adressée à Dieu, fondée sur une volonté divine exprimée dans la relative initiale, suivie d’une demande (da, quaesumus) qui développe les conséquences spirituelles de cette volonté.


2. Segment par segment

·        Deus, qui totam animam fidélium in te uníus desiderii statum redigere vis

o   Deus : invocation directe à Dieu.

o   qui vis redigere : "toi qui veux ramener" — verbe fort, exprimant une volonté divine de simplification intérieure.

o   totam animam fidélium : "toute l’âme des fidèles" — souligne l’intégralité de l’être, pas seulement l’intellect ou la volonté.

o   in te uníus desiderii statum : "à l’état d’un unique désir en toi" — une spiritualité de l’unification, de la concentration du cœur vers Dieu seul.

🔹 Théologiquement, cela évoque la purification des désirs, la conversion du cœur, et l’union mystique : Dieu veut que notre âme ne désire qu’une chose — Lui.


·        da, quǽsumus

o   "donne, nous t’en prions" — formule classique de supplication liturgique.


·        ut, te solo, qui es bonum, ómnibus quæ sunt in mundo prǽponéntes

o   te solo : "toi seul" — insistance sur l’exclusivité du Bien.

o   qui es bonum : "toi qui es le Bien" — affirmation métaphysique : Dieu est le Bien en soi.

o   praeponentes omnibus quae sunt in mundo : "te préférant à toutes les choses qui sont dans le monde" — acte de détachement, de hiérarchisation spirituelle.

🔹 Théologiquement, cela rappelle saint Augustin : aimer Dieu plus que les créatures, et aimer les créatures en Dieu.


·        et te solo quǽréntes

o   "et ne cherchant que toi seul" — double mouvement : détachement du monde, recherche exclusive de Dieu.


·        ómnia bona, quæ desiderámus, per te conseqúamur

o   "que nous obtenions par toi tous les biens que nous désirons" — reconnaissance que tout bien véritable vient de Dieu.

o   per te : "par toi" — médiation divine, Dieu comme source et chemin vers le bien.

🔹 Cela exprime une théologie du désir redirigé : les désirs humains ne sont pas niés, mais purifiés et accomplis en Dieu.


Synthèse spirituelle

Cette prière est une invitation à l’unification intérieure : que notre âme ne soit pas dispersée dans les désirs du monde, mais concentrée dans un seul désir — Dieu. Elle exprime une spiritualité de préférence radicale : Dieu seul est le Bien, et c’est en le cherchant Lui seul que nous obtenons tout ce qui est bon.

 


 


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