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Chers amis, ce n’est pas facile de comprendre l’enseignement
de François sur la liberté chrétienne. Mais il est très profond.
Une clé de lecture, c’est de comprendre qu’il y a deux
dimensions de la liberté.
La liberté est Don et la liberté est Tâche.
En tant que Don, la liberté radicale, c’est la liberté
qui nous place à l’intérieur de la Trinité : je suis enfant de Dieu par
mon union au Christ dans le Baptême.
En tant que Tâche, la liberté dans cette vie, c’est l’apparition
de la Vérité. C’est la liberté qui doit nous inquiéter : je dois
découvrir, librement, la vérité de ma vie.
L’audience de ce mercredi commence en parlant de cette
deuxième dimension de la liberté qui s’oppose au légalisme. C’est la liberté
qui doit trouver le sens quotidien de ma vie. Des personnes qui n’ont pas
étudié ont la Sagesse (première dimension) et « vivent » (deuxième
dimension) la vie du Christ plus que les grands théologiens.
Après le pape parle de la première dimension de la
liberté : le Don de Dieu.
Et enfin il présente les deux piliers de la liberté
chrétienne (Don et Tâche). La liberté (première dimension) nous rend libres
(deuxième dimension) dans la mesure où elle transforme la vie d’une personne et
l’oriente vers le bien. La vérité doit nous inquiéter. La vérité qui vient du Don, nous propose une Tâche.
PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 6 octobre 2021
Catéchèse
sur la Lettre aux Galates - 10. Le Christ nous a libérés
Chers
frères et sœurs, bonjour !
Nous reprenons
aujourd'hui, notre réflexion sur la lettre aux Galates. Saint Paul y a écrit
des paroles immortelles sur la liberté chrétienne.
Qu'est-ce que la liberté chrétienne ? Aujourd'hui, nous allons nous concentrer
sur ce thème : la liberté chrétienne.
La liberté est un
trésor que l’on n’apprécie vraiment que lorsqu'on le perd. Pour beaucoup
d'entre nous, habitués à vivre dans la liberté, celle-ci apparaît souvent plus
comme un droit acquis que comme un don et un héritage à préserver. Combien de malentendus autour
du thème de la liberté, et combien de visions différentes se sont affrontées au
cours des siècles !
Dans le cas des Galates, l'Apôtre ne pouvait supporter que ces chrétiens, après avoir connu et accueilli la vérité du Christ, se laissent attirer par des propositions trompeuses, passant de la liberté à l'esclavage : de la présence de Jésus qui libère à l’esclavage du péché et du légalisme et ainsi de suite. Encore aujourd'hui, le légalisme est notre problème, le problème de nombreux chrétiens qui se réfugient dans le légalisme, dans la casuistique. Paul invite donc les chrétiens à tenir bon dans la liberté qu'ils ont reçue par le baptême, sans se laisser remettre sous le " joug de l'esclavage " (Ga 5,1). Paul est à juste titre jaloux de la liberté. Il est conscient que certains "faux frères" – c’est ainsi qu’il les désigne- se sont infiltrés comme des espions pour "épier", comme il l'écrit, "la liberté que nous avons dans le Christ Jésus, afin de nous réduire en esclavage" (Ga 2,4), retourner en arrière, et cela Paul ne peut le tolérer.
Une prédication qui
entraverait la liberté dans le Christ n’est jamais évangélique : ce serait
peut-être pélagien ou janséniste ou quelque chose du genre, mais pas
évangélique. On ne peut jamais contraindre quelqu’un, ni le rendre esclave au
nom de Jésus qui nous rend libres. La liberté est un don qui nous est donné
dans le baptême.
Mais l'enseignement de saint Paul sur la liberté est
avant tout positif. L'Apôtre propose
l'enseignement de Jésus, que nous trouvons également dans l'Évangile de Jean :
"Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes
disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres." (8,31-32). L'appel, par
conséquent, est avant tout de demeurer en Jésus, source de la vérité qui nous
rend libres.
La liberté chrétienne
repose donc sur deux piliers fondamentaux : premièrement, la grâce du Seigneur
Jésus ; deuxièmement, la vérité que le Christ nous révèle et qui est lui-même.
Avant tout,
c'est un don du Seigneur. <Premier
pilier>.
La liberté que les
Galates ont reçue - et nous comme eux avec le baptême - est le fruit de la mort
et de la résurrection de Jésus. L'Apôtre concentre toute sa prédication sur le
Christ, qui l'a libéré des liens de sa vie passée : c'est seulement de lui que
jaillissent les fruits de la vie nouvelle selon l'Esprit. En fait, la véritable
liberté, la libération de l'esclavage du péché, a jailli de la Croix du
Christ. Nous sommes libres de l’esclavage du péché par la croix du
Christ. Là même où Jésus s'est laissé suspendre, s’est fait esclave, Dieu a
placé la source de la libération radicale
de l'homme. Cela ne cesse de nous étonner : que le lieu où nous sommes
dépouillés de toute liberté, à savoir la mort, puisse devenir la source de la
liberté. Mais c'est le mystère de
l'amour de Dieu : on ne le comprend pas facilement, on le vit. Jésus
lui-même l'avait annoncé lorsqu'il dit : "Voici pourquoi le Père
m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne
peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner,
j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau" (Jn 10,
17-18). Jésus réalise sa pleine liberté en se livrant à la mort ; il sait
qu'ainsi seulement, il peut obtenir la vie pour tous.
Paul, nous le savons,
avait fait l'expérience directe de ce mystère d'amour. C'est pourquoi il dit
aux Galates, avec une expression extrêmement audacieuse : "J'ai été crucifié
avec le Christ" (Ga 2,19). Dans cet acte d'union suprême avec
le Seigneur, il sait qu'il a reçu le
plus grand don de sa vie : la liberté. Sur la Croix, en effet, il a cloué
"la chair avec ses passions et ses désirs" (5,24). Nous comprenons
combien la foi animait l'Apôtre, combien grande était son intimité avec Jésus
et si, d'un côté, nous sentons que cela nous manque, de l'autre, le témoignage
de l'Apôtre nous encourage à aller en avant dans cette vie de liberté. Le
chrétien est libre, doit être libre et est appelé à ne pas retourner à être
esclave de préceptes, de choses étranges.
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Le deuxième pilier
de la liberté est la vérité. Ici aussi, il est nécessaire de se rappeler que la
vérité de la foi n'est pas une théorie abstraite, mais la réalité du Christ
vivant, qui touche directement le
sens quotidien et global de la vie personnelle.
Combien de personnes
qui n'ont pas étudié, ni même ne savent ni lire ni écrire, mais ont bien
compris le message du Christ, ont cette sagesse qui les rend libres. C'est la
sagesse du Christ qui est entrée par l'Esprit Saint avec le baptême. Combien de
personnes trouvons-nous qui vivent la vie du Christ plus que les grands
théologiens par exemple, offrant un grand témoignage de la liberté de
l'Évangile.
La liberté nous rend
libres dans la mesure où elle transforme la vie d'une personne et l'oriente
vers le bien.
Pour être vraiment
libres, nous avons besoin non seulement de nous connaître, au niveau
psychologique, mais surtout de faire la vérité en nous-mêmes, à un niveau plus
profond. Et là, dans le cœur, nous ouvrir à la grâce du Christ. La vérité doit
nous inquiéter - revenons à ce mot très chrétien : l'inquiétude.
Nous savons qu'il y a des chrétiens qui jamais ne s'inquiètent : ils vivent
toujours de la même manière, il n'y a pas d’impulsion dans leur cœur, il n'y a
pas l'inquiétude. Pourquoi ? Car l’inquiétude est le signe que l'Esprit Saint
est en train de travailler en nous à l’intérieur, et la liberté est une liberté
active, suscitée par la grâce de l'Esprit Saint.
C'est pourquoi je dis
que la liberté doit nous inquiéter,
doit nous poser sans cesse des questions, afin que nous puissions aller toujours
plus au fond de ce que nous sommes vraiment. Nous découvrons ainsi que le
chemin de la vérité et de la liberté est un chemin difficile qui dure toute la
vie. C'est difficile de rester libre, c'est difficile, mais ce n'est pas
impossible. Courage, allons-y, ça nous fera du bien. C'est un chemin où nous
sommes guidés et soutenus par l'amour qui vient de la Croix : l'amour qui
révèle la vérité et nous donne la liberté. Et c'est le chemin du bonheur. La
liberté nous rend libres, nous rends joyeux, nous rends heureux.
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