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Chers frères et sœurs, bonjour!
Je voudrais aujourd’hui m’arrêter sur le lien entre la prière et la communion des saints. En effet, quand nous prions, nous ne le faisons jamais seuls: même si nous n’y pensons pas, nous sommes plongés dans un fleuve majestueux d’invocations qui nous précède et qui se poursuit après nous.
Chers frères et sœurs, bonjour!
Je voudrais aujourd’hui m’arrêter sur le lien entre la prière et la communion des saints. En effet, quand nous prions, nous ne le faisons jamais seuls: même si nous n’y pensons pas, nous sommes plongés dans un fleuve majestueux d’invocations qui nous précède et qui se poursuit après nous.
Dans les prières que nous
trouvons dans la Bible, et qui retentissent souvent dans la liturgie, on trouve
la trace d’antiques histoires, de libérations prodigieuses, de déportations et
d’exils tristes, de retours émouvants, de louanges prononcées devant les
merveilles de la création... Et ainsi, ces
voix se transmettent de génération en génération, dans un mélange incessant
entre l’expérience personnelle et celle du peuple et de l’humanité à laquelle
nous appartenons. Personne ne peut se détacher de
sa propre histoire, de l’histoire de son peuple, nous portons cet
héritage dans nos habitudes et également dans la prière.
Dans la prière de
louange, en particulier dans celle qui naît du cœur des petits et des humbles,
retentit quelque chose du chant du Magnificat que Marie éleva
à Dieu devant sa parente Élisabeth; ou de l’exclamation du vieux Siméon qui,
prenant l’Enfant Jésus dans les bras, dit ceci: «Maintenant, Souverain Maître,
tu peux, selon ta parole, laisser ton serviteur s'en aller en paix» (Lc 2,
29).
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Les prières (celles qui sont bonnes) se “diffusent”, elles se propagent sans cesse, avec ou sans messages sur les “réseaux sociaux”: à partir des chambres d’hôpital, des moments de retrouvailles festifs, comme de ceux où l’on souffre en silence… La douleur de chacun est la douleur de tous, et le bonheur d’une personne se déverse dans l’âme des autres personnes. La douleur et le bonheur font partie de l’unique histoire: ce sont des histoires qui deviennent histoire dans notre propre vie. On revit l’histoire avec ses propres mots, mais l’expérience est la même.
Les prières renaissent
toujours: chaque fois que nous joignons les mains et que nous ouvrons notre
cœur à Dieu, nous nous retrouvons en compagnie de saints anonymes et de saints
reconnus qui prient avec nous, et qui intercèdent pour nous, comme des frères
et sœurs aînés qui sont passés par notre même aventure humaine.
Dans l’Église,
il n’y a pas un deuil qui reste solitaire, il n’y a pas une larme qui soit
versée dans l’oubli, car tout respire et participe d’une grâce commune. Ce n’est pas un hasard si dans les églises
antiques les sépultures se trouvaient précisément dans le jardin autour de
l’édifice sacré, comme pour dire qu’à chaque Eucharistie participe, d’une
certaine manière, la foule de ceux qui nous ont précédés.
Il y a nos
parents et nos grands-parents, il y a les parrains et les marraines, il y a les
catéchistes et les autres éducateurs… Cette foi communiquée, transmise, que
nous avons reçue: avec la foi a également été transmise la manière de prier, la
prière.
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Les saints sont encore ici, non loin de nous; et leurs représentations dans les églises évoque cette “nuée de témoins” qui nous entoure toujours (cf. He12, 1). Au début, nous avons entendu la lecture du passage de la Lettre aux Hébreux. Ce sont des témoins que nous n’adorons pas (bien évidemment, nous n’adorons pas ces saints), mais que nous vénérons et qui, de mille manières, nous renvoient à Jésus Christ, unique Seigneur et médiateur entre Dieu et l’homme.
Un
saint qui ne te renvoie pas à Jésus Christ n’est pas un saint, pas même un
chrétien. Le saint te rappelle Jésus parce qu’il a parcouru le chemin de la vie
comme un chrétien.
Les saints nous rappellent que dans notre vie également,
bien que faible et marquée par le péché, la sainteté peut éclore. Dans les Évangiles,
nous lisons que le premier saint
«canonisé» a été un voleur et il a été « canonisé » non par un Pape,
mais par Jésus lui-même.
La sainteté est un parcours de vie, de rencontre
avec Jésus, qu’elle soit longue ou brève, d’un instant, mais c’est toujours un
témoignage. Un saint est le témoignage d’un homme ou d’une femme qui a
rencontré Jésus et qui a suivi Jésus. Il n’est jamais trop tard pour se
convertir au Seigneur, qui est bon et grand dans l’amour (cf. Sal 102,8).
Le Catéchisme explique que les saints «contemplent Dieu, ils le louent et ne cessent pas de prendre soin de ceux qu’ils ont laissé sur la terre. […] Leur intercession est leur plus haut service du Dessein de Dieu. Nous pouvons et devons les prier d’intercéder pour nous et pour le monde entier» (CEC, 2683). Dans le Christ, il y a une solidarité mystérieuse entre ceux qui sont passés à l’autre vie et nous qui sommes pèlerins dans celle-ci: du Ciel, nos chers défunts continuent à prendre soin de nous. Ils prient pour nous et nous prions pour eux, et nous prions avec eux.
La première façon de prier pour
quelqu’un est de parler de lui ou d’elle à Dieu. Si nous faisons cela
fréquemment, chaque jour, notre cœur ne se ferme pas, il reste ouvert à nos
frères. Prier pour les autres est la première manière de les
aimer et nous pousse à la proximité concrète.
Même dans les moments de
conflits, une manière de dénouer le conflit, de l’adoucir, est de prier pour la
personne avec laquelle je suis en conflit. Et quelque chose change avec la
prière. La première chose qui change est mon cœur, est mon attitude. Le
Seigneur le change pour rendre une rencontre possible, une nouvelle rencontre
et éviter que le conflit ne devienne une guerre sans fin.
La première manière
d’affronter un temps d’angoisse est de demander à nos frères, en particulier
aux saints, qu’ils prient pour nous. Le nom qui nous a été donné au baptême
n’est pas une étiquette ou une décoration!
C’est généralement le nom de la
Vierge, d’un saint ou d’une sainte, qui n’attendent rien d’autre que de “nous
donner un coup de main ” dans la vie, de nous donner un coup de main pour obtenir
de Dieu les grâces dont nous avons le plus besoin. Si dans notre vie les
épreuves n’ont pas été excessives, si nous sommes encore capables de
persévérance, si malgré tout nous avançons avec confiance, peut-être
devons-nous tout cela, plus qu’à nos mérites, à l’intercession de nombreux
saints, certains au Ciel, d’autres pèlerins comme nous sur la terre, qui nous
ont protégés et accompagnés, car nous savons tous qu’ici sur la terre il y des
personnes saintes, des hommes et des femmes saints qui vivent dans la sainteté.
Ils ne le savent pas, nous ne le savons pas non plus, mais il y a des saints,
des saints de tous les jours, des saints cachés ou, comme j’aime à le dire, des
«saints de la porte à côté», ceux qui
partagent leur vie avec nous, qui travaillent avec nous et qui conduisent une
vie de sainteté.
Que soit donc béni Jésus
Christ, unique Sauveur du monde, avec cette immense floraison de saints et de
saintes, qui peuplent la terre et qui ont fait de leur vie une louange à Dieu.
Car – comme l’affirmait saint Basile – «pour l’Esprit, le saint est une demeure
particulièrement adaptée, parce qu’elle s’offre pour habiter avec Dieu et
qu’elle est appelée son temple» (Liber de Spiritu Sancto, 26, 62: PG 32,
184A; cf. CEC, 2684).
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