Catéchèse - 20. La prière de louange
Chers frères et sœurs, bonjour!
Nous poursuivons notre catéchèse sur la prière, et nous nous consacrons aujourd'hui à la dimension de la louange.
Nous
partons d'un passage critique de la vie de Jésus. Après les premiers miracles
et la participation des disciples à l'annonce du Royaume de Dieu, la mission du
Messie traverse une crise.
Nous poursuivons notre catéchèse sur la prière, et nous nous consacrons aujourd'hui à la dimension de la louange.
Jean-Baptiste est pris d'un doute et lui fait
parvenir ce message – Jean est en prison: « Es-tu celui qui doit
venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11, 3) ; il sent
cette angoisse de ne pas savoir s'il s'est trompé dans son annonce.
Il y
a toujours dans la vie des moments sombres, des moments de nuit spirituelle, et
Jean traverse l'un de ces moments.
Il
règne une certaine hostilité dans les villages sur le lac, où Jésus avait
accompli de nombreux signes prodigieux (cf. 11, 20-24). A présent, précisément
en ce moment de déception, Matthieu rapporte un fait véritablement
surprenant : Jésus n'élève pas une lamentation vers le Père, mais un hymne
de jubilation : « Je te bénis,
Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux
intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25).
C'est-à-dire en pleine crise, en pleine obscurité dans l'âme de tant
de personnes, comme Jean-Baptiste, Jésus bénit le Père, Jésus loue le Père. Mais
pourquoi ?
Avant tout il le loue pour ce qu'il est : « Père, Seigneur du ciel et de la terre ». Jésus se réjouit dans son esprit parce qu'il sait et il sent que son Père est le Dieu de l'univers, et inversement, le Seigneur de tout ce qui existe est le Père, « mon Père ».
Avant tout il le loue pour ce qu'il est : « Père, Seigneur du ciel et de la terre ». Jésus se réjouit dans son esprit parce qu'il sait et il sent que son Père est le Dieu de l'univers, et inversement, le Seigneur de tout ce qui existe est le Père, « mon Père ».
C'est de cette expérience de se sentir « fils du
Très-Haut » que jaillit la louange. Jésus se
sent fils du Très-Haut.
Puis Jésus loue le Père parce
qu'il privilégie les petits. C'est ce dont il fait lui-même l'expérience, en prêchant dans les
villages : les « sages » et les « intelligents » sont
suspicieux et fermés, font des calculs; tandis que les « petits »
s'ouvrent et accueillent le message. Cela ne peut qu'être la volonté du Père,
et Jésus s'en réjouit.
Nous aussi nous devons nous réjouir et louer Dieu parce que les personnes humbles et simples accueillent l'Évangile.
Je me réjouis quand je vois ces gens simples,
ces gens humbles qui vont en pèlerinage, qui vont prier, qui chantent, qui
louent, des gens auxquels il manque peut-être beaucoup de choses, mais
l'humilité les conduit à louer Dieu.
Dans l'avenir du monde il y a toujours les « petits » : ceux qui ne se considèrent pas meilleurs que les autres, qui sont conscients de leurs limites et de leurs péchés, qui ne veulent pas dominer les autres, qui, en Dieu le Père, se reconnaissent tous frères.
Donc, en ce moment d'échec apparent, où tout est obscur, Jésus prie en louant le Père. Et sa prière nous conduit aussi, nous lecteurs de l'Évangile, à juger de manière différente nos échecs personnels, les situations où nous ne voyons pas clairement la présence et l'action de Dieu, quand il semble que prévaut le mal et qu'il n'existe aucune façon de l'arrêter.
Jésus, qui a pourtant tant recommandé la prière de demande, précisément au moment où il aurait eu un motif de demander des explications au Père, se met en revanche à le louer. Cela semble une contradiction, mais c'est là, la vérité.
A qui sert la louange ? A nous ou à Dieu ? Un texte de la liturgie eucharistique nous invite à prier Dieu de cette manière, il dit: « Tu n'as pas besoin de notre louange, et pourtant c'est toi qui nous inspires de te rendre grâce : nos chants n'ajoutent rien à ce que tu es, mais ils nous rapprochent de toi, par le Christ notre Seigneur » (Missel romain, préface commune IV).
En louant, nous
sommes sauvés.
La
prière de louange nous sert à nous aussi. Le Catéchisme la définit ainsi :
« Elle participe à la béatitude des cœurs purs qui l’aiment dans la foi
avant de le voir dans la Gloire » (n. 2639).
Paradoxalement,
elle doit être pratiquée non seulement quand la vie nous remplit de bonheur,
mais surtout dans les moments difficiles,
dans les moments sombres quand le chemin grimpe.
Cela
aussi est le temps de la louange, comme Jésus, qui dans les moments sombres,
loue le Père. Parce que nous apprenons qu'à travers cette montée, ce
sentier difficile, ce sentier fatigant, ces passages difficiles, on arrive
à voir un panorama nouveau, un horizon plus ouvert.
Louer est comme respirer de l'oxygène pur : cela purifie ton
âme, porte ton regard au loin, ne te laisse pas prisonnier dans les moments
difficiles et sombres des difficultés.
Il y a un grand enseignement dans la prière qui depuis huit siècles, n'a jamais cessé de vibrer, et que saint François composa vers la fin de sa vie : le « Cantique de frère soleil » ou « des créatures ».
Le « Poverello » ne la composa pas dans un moment de joie, de bien-être, mais au contraire au milieu des difficultés.
François est désormais presque
aveugle, et il ressent dans son âme le poids d'une solitude qu'il n'avait
jamais éprouvée auparavant : le monde n'a pas changé depuis le début de sa
prédication, certains se laissent encore déchirer par les querelles, et de
plus, il perçoit les pas de la mort qui se font plus proches.
Ce
pourrait être le moment de la déception de cette déception extrême, et de
la perception de son échec. Mais à cet instant de tristesse, en cet instant
sombre, François prie : « Loué sois-tu, mon Seigneur... ». Il
prie en louant.
François loue Dieu pour tout, pour tous les dons de la
création, et aussi pour la mort, qu'il appelle avec courage « sœur »,
« sœur mort ».
Les
saints et les saintes nous montrent que l'on peut toujours louer, dans le bien
et dans le mal, parce que Dieu est l'Ami fidèle.
Tel est
le fondement de la louange : Dieu
est l'Ami fidèle, et son amour ne fait jamais défaut. Il est
toujours à nos côtés, Il nous attend toujours.
Quelqu'un disait : « C'est la sentinelle qui est à tes côtés et qui te fait aller de l'avant dans la sécurité ».
Quelqu'un disait : « C'est la sentinelle qui est à tes côtés et qui te fait aller de l'avant dans la sécurité ».
Dans les moments difficiles et
obscurs, trouvons le courage de dire : « Béni sois-tu, ô
Seigneur ».
Louer
le Seigneur, cela nous fera beaucoup de bien.
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