08 janvier, 2020

Demander le don du discernement. 7 janvier 2020. Homélie du pape François.

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Le don du discernement sur ce qui « se passe dans le coeur ».

La vie chrétienne consiste à demeurer en Dieu, en laissant agir l’Esprit Saint dans notre coeur et non l’esprit du monde. 
À partir 1 Jn 3,22 – 4,6, le pape François a rappelé que l’Esprit Saint n’est pas seulement «la colombe», mais avant tout celui qui nous permet de «demeurer en Dieu» et distinguer entre l’Esprit de Dieu et l’esprit du monde.
« Tant de gens vivent sans savoir ce qui se passe dans leur cœur».
Il a invité les fidèles à examiner leur conscience pour percevoir ce qui conduit au pire des péchés: la corruption.

 

La corruption : ne plus savoir distinguer le bien du mal.

Et François de rappeler l’épisode raconté dans les Actes des Apôtres, où des apôtres arrivent dans une ville et rencontrent des chrétiens baptisés par Jean. Ils leur demandent: «Avez-vous reçu l’Esprit Saint?», mais ces baptisés ne savaient même pas qu’il existait.
Combien de chrétiens, a déploré le Saint-Père, aujourd’hui encore associent l’Esprit Saint seulement à la colombe, tout en ignorant  que «c’est l’Esprit Saint qui fait demeurer dans le Seigneur» et qui donne «la garantie, la force» pour demeurer en Dieu et discerner le bien du mal.
Le Souverain Pontife a ensuite évoqué l’esprit du monde, qui est contraire à l’Esprit Saint. «Jésus, lors de la dernière Cène, ne demande pas au Père d’éloigner les disciples du monde, […] mais de les protéger de l’esprit du monde» qui est «encore pire que de commettre un péché.
C’est une atmosphère qui vous rend inconscient, qui vous conduit à un point où vous ne savez pas reconnaître le bien du mal», c’est la corruption.

 

Mais comment pouvons-nous savoir si nous suivons l’Esprit Saint ou l’esprit du monde?

L’esprit du monde se manifeste par l’oubli. «Le péché ne vous détourne pas de Dieu si vous le réalisez et demandez pardon, mais l’esprit du monde vous fait oublier ce qu’est le péché».
Le pape a évoqué un film  dans lequel des chrétiens célébraient le Nouvel An dans une ville touristique d’un pays chrétien, «avec une terrible mondanité, en gaspillant de l’argent et beaucoup d’autres choses». «Est-ce un péché ?»
– «Non, c’est de la corruption, c’est pire que le péché»
«L’Esprit Saint vous conduit à Dieu, et si vous péchez, l’Esprit Saint vous protège et vous aide à vous relever, mais l’esprit du monde vous conduit à la corruption, au point que vous ne savez plus ce qui est bon et ce qui est mauvais: tout se ressemble, tout est pareil».

 

S’interroger sur le chemin suivi.

Mais comment savoir si «je suis sur le chemin de la mondanité, de l’esprit du monde, ou si je suis l’Esprit de Dieu» ?
L’apôtre Jean nous donne un conseil: «Bien-aimés, ne vous fiez pas à n’importe quelle inspiration, mais examinez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu» (1 Jn 4,1).
Mais que signifie examiner l’esprit?, «c’est simplement ceci: quand vous ressentez quelque chose, quand vous avez envie de faire quelque chose, ou que vous avez une idée, demandez-vous: est-ce que ce que je ressens vient de l’Esprit de Dieu ou de l’esprit du monde ?»
Il s’agit de se demander «une, deux fois par jour, ou quand vous ressentez quelque chose qui vous vient à l’esprit»: ce que je ressens, ce que je veux faire, d’où cela vient-il? «De l’esprit du monde ou de l’esprit de Dieu? Cela me fera-t-il du bien ou cela me jettera-t-il sur la voie de la mondanité qui est une inconscience ?».

 

L’importance de l’examen de conscience

Beaucoup de chrétiens, a déploré le Pape, «vivent sans savoir ce qui se passe dans leur cœur».
C’est pourquoi saint Paul et saint Jean recommandent de ne pas se conformer à n’importe quel esprit, à ce que l’on ressent, mais de le mettre à l’épreuve.
 «C’est pourquoi, je vous recommande de prendre un peu de temps chaque jour avant de vous coucher ou à midi (quand vous le voulez) [et de vous demander]: qu’est-ce qui est passé dans mon cœur aujourd’hui?
Qu’est-ce que je voulais faire, penser? Quel est l’esprit qui a animé mon cœur? L’Esprit de Dieu, le don de Dieu, l’Esprit Saint qui me fait toujours avancer à la rencontre du Seigneur ou l’esprit du monde qui m’éloigne doucement, lentement du Seigneur; c’est un glissement lent, lent, lent».

Le Souverain Pontife a conclu par une prière: demander la grâce «de demeurer dans le Seigneur».

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