22 décembre, 2018

Le Magnificat.


Commentaire de saint Bède le Vénérable sur l’Évangile de Luc.

Marie dit : Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.

Bède, dit le Vénérable  est un moine anglo-saxon mort le 26 mai 735.
Son œuvre la plus célèbre, l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais lui a valu le surnom de « Père de l'histoire anglaise ».
Il est également linguiste et traducteur, et ses traductions des œuvres grecques et latines des premiers pères de l'Église ont joué un rôle important dans le développement du christianisme en Angleterre.
En 1899, Bède est proclamé docteur de l'Église par le pape Léon XIII ; il est à ce jour le seul natif de Grande-Bretagne à avoir été ainsi honoré.

 Magnificat
Elle dit : le Seigneur m'a honorée d'une faveur si grande, si inouïe, qu'on ne peut l'expliquer dans aucun langage, mais c'est à peine si, même au plus profond du cœur, l'amour peut le saisir.

Aussi je mets toutes les forces de mon âme à rendre grâce dans la louange.

Car dans ce Jésus, " mon Sauveur", mon esprit est comblé de joie par sa divinité éternelle, ma chair fécondée par la conception temporelle.

Le Puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son Nom.

Saint est son nom : car du sommet d'une puissance sans pareille, il dépasse toute créature, et de l'univers qu'il a fait il est infiniment différent.

Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour.

C'est ainsi que parle Osée : Quand Israël était enfant, je l'aimai.
Celui qui refuse de s'humilier ne peut évidemment pas être sauvé.
Or, quiconque se fera comme un petit enfant sera le plus grand dans le Royaume des cieux.

Il se souvient de la promesse faite à nos pères en faveur d'Abraham et de sa race à jamais.

Il ne s'agit pas ici de la race charnelle d'Abraham, mais de sa race spirituelle. Autrement dit, il ne s'agit pas de ses descendants selon la chair, mais de ceux qui marchent sur les traces de sa foi, qu'ils soient circoncis ou non.
L'avènement du Sauveur est donc promis à Abraham et à sa race à jamais, c'est-à-dire aux fils de la promesse dont saint Paul déclare : Si vous appartenez au Christ, vous êtes donc de la race d'Abraham, héritiers selon la promesse.

Enfin il est heureux que la naissance du Seigneur et celle de Jean soient annoncées prophétiquement par leurs mères : comme le mal a commencé par des femmes, le bien devait aussi commencer par des femmes.
La vie détruite par la défaillance d'une seule femme serait ainsi rendue au monde par ces deux femmes qui chantent ensemble.

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