De la
lettre à Diognète : La Bonté de Dieu s’est manifestée.
L’Épître à Diognète est une lettre d’un auteur chrétien anonyme qui
date de la fin du IIème siècle. Il s’agit d’un écrit apologétique pour
démontrer la nouveauté du christianisme sur le paganisme et le judaïsme.
« Dieu,
Maître et Créateur de l'univers, qui a fait toutes choses et les a disposées
avec ordre, s'est montré pour les hommes non seulement plein d'amour, mais plein de patience.
Ayant conçu un plab
d'une grandeur inexprimable, il ne l'a communiqué qu'à son Enfant.
Dieu avait tout
disposé avec son Enfant ; mais, jusqu'à ces derniers temps, il a toléré
que nous nous laissions emporter à notre gré par des mouvements désordonnés,
entraînés par les passions.
Nullement parce qu'il
se réjouissait de nos péchés ; il tolérait alors, sans l'approuver, ce
règne de l'iniquité.
Bien au contraire,
après avoir bien prouvé que nos propres œuvres nous rendaient indignes de la
vie, il voulait que nous en devenions maintenant dignes par l'effet de sa
bonté.
Il voulait qu'après nous être montrés incapables
d'accéder par nous-mêmes au royaume de Dieu, nous en devenions capables par sa
puissance.
Lorsque notre
perversité fut à son comble, c'est alors qu'arriva le temps que Dieu avait marqué
pour faire connaître désormais sa bonté et sa puissance : quelle
surabondance de l'amour de Dieu et de sa bonté pour les hommes !
Il ne nous a pas
détestés, il ne nous a pas repoussés, il ne nous a pas tenu rancune ; au
contraire, il a longtemps patienté, il nous a supportés.
Dans sa pitié
pour nous, il a pris en charge nos propres péchés, il a livré son propre Fils
pour nous racheter : le saint pour les criminels, l'innocent pour les
méchants, le juste pour les injustes, l'incorruptible pour les corrompus,
l'immortel pour les mortels.
Qu'est-ce qui
aurait pu couvrir nos péchés, sinon sa justice ? Par qui pouvions-nous
être rendus justes, criminels et impies que nous étions, sinon par le seul Fils
de Dieu ?
Quel échange
plein de douceur ! Quelle réalisation insondable ! Quels bienfaits
inespérés !
Le crime du grand
nombre est enseveli dans la justice d'un seul, et la justice d'un seul rend
juste un grand nombre de criminels !
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