Jean de Yepes
naquit en 1542, à Fontiveros, entre Salamanque et Avila, sur la meseta de
Vieille Castille ; son père, de vieille lignée tolédanne, marié avec la
belle et vertueuse Catherine Alvarez, fut rejeté de sa famille et dut se faire marchand
de soie.
Après la mort du
père (1544), Catherine et ses deux enfants se retirent à Arevalo où Jean est
tour à tour apprenti charpentier, tailleur, sculpteur sur bois et peintre.
Vers 1554, la
famille s’installe à Medina del Campo où Jean apprend à lire et à écrire au
collège des Enfants de la Doctrine dont les religieuses lui confie la fonction
de quêteur.
En même temps
qu’il est infirmier à l’hôpital de Las Bubas, il étudie chez les Jésuites, la
grammaire et la philosophie.
Après avoir
refusé une chapellenie, il entre chez les frères de la Vierge, au couvent
Sainte-Anne de Médina où il prend le nom de Jean de Saint-Matthias.
Il poursuit ses
études de philosophie à Salamanque où il fait aussi sa théologie et reçoit
l’ordination sacerdotale (1568).
Conquis par
sainte Thérèse d’Avila qu’il a rencontrée en 1567, il travaille à la
restauration de la règle primitive des Carmes et, en novembre 1568, devenu Jean
de la Croix, il obtient la permission de la vivre, avec deux compagnons, à
Duruelo. Il se conforme aux anciennes austérités et s’adonne à quelques
prédications.
Maître des
novices à Pastrana (1570), recteur du collège des étudiants carmes à Alcade de
Henares (1571), de 1572 à 1577, il dirige les religieuses du carmel d’Avila.
Au chapitre
général des Carmes qui se tient à Plaisance, en 1575, les primitifs de Castille
sont sévèrement jugés comme désobéissants, rebelles et contumaces. Dans la nuit
du 3 au 4 décembre 1577, Jean de la Croix et un de ses compagnons sont enlevés
pour être enfermés au monastère de Tolède où il reste neuf mois dans un cachot
d’où la Vierge le fait évader quelques jours après le 15 août 1578.
Supérieur du
Calvaire, près des sources du Guadalquivir, il confesse les carmélites de Beas.
En 1579, il fonde
le collège carme de Baeza ; en 1582, il est élu prieur du carmel des
Martyrs, à Grenade où il travaille de ses mains à construire un aqueduc et un
cloître ; deuxième définiteur et vicaire général de l’Ordre en Andalousie
(1585), il est prieur de Ségovie (1588) mais, le chapitre général de Madrid
(1591) ne lui confie aucune charge et l’envoie à Penuela ; envoyé au
couvent d’Ubeda (1591), il y meurt, le vendredi 13 décembre 1591, un peu après
minuit.
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