09 avril, 2025

Notes pour le 10 avril 2025. Jeudi de la 5ème semaine du Carême

 


10 avril 2025 : JEUDI de la 5ème semaine du Carême.

 

*Écoute, Seigneur* : Jesús, no quiero el consuelo, te quiero a ti.

La traduction directe et fidèle en français de la phrase espagnole "Jesús, no quiero el consuelo, te quiero a ti" est :

"Jésus, je ne veux pas la consolation, je te veux toi."

On pourrait également la traduire de manière légèrement plus littérale, en conservant la structure de la phrase originale :

"Jésus, je ne veux pas le réconfort, je te veux toi."

Les deux traductions rendent parfaitement le sens et l'intensité de la phrase originale de saint Josémaria. La nuance entre "consolation" et "réconfort" est minime dans ce contexte et toutes deux expriment l'idée de ne pas se contenter des sentiments agréables, mais de désirer la personne même de Jésus.

 

*Jean 8, 51-59* :

En ce temps-là, Jésus disait aux Juifs : « Amen, amen, je vous le dis : si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort. »

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Josémaria :

La phrase "Jesús, no quiero el consuelo, te quiero a ti" a été écrite par saint Josémaria Escrivá dans son journal intime le 10 avril 1932. Le contexte immédiat de cette phrase est une expérience spirituelle intense qu'il a vécue la veille, le dimanche 9 avril 1932, pendant la deuxième semaine après Pâques.

Selon les notes de son journal, ce jour-là, alors qu'il se trouvait dans un lieu où l'on parlait et où l'on jouait de la musique, il a été gratifié d'une prière accompagnée d'une "consolation inexplicable". Cette expérience de consolation spirituelle était si forte qu'elle l'a conduit à exprimer son désir de ne pas s'arrêter au sentiment agréable (le "consuelo"), mais de chercher plutôt la personne même de Jésus ("te quiero a ti").

La signification profonde de cette phrase réside dans plusieurs aspects essentiels de la spiritualité de saint Josémaria :

·         Priorité de la personne de Jésus-Christ : La phrase révèle un désir profond d'une relation personnelle et directe avec Jésus, allant au-delà des sentiments ou des expériences spirituelles subjectives. Pour saint Josémaria, le but ultime n'est pas la consolation en soi, mais l'union avec le Christ.

·         Dépassement de la recherche du sentiment : Il met en garde contre le danger de rechercher les consolations spirituelles pour elles-mêmes, au lieu de chercher Dieu. Ces sentiments peuvent être passagers et ne constituent pas le fondement d'une relation solide avec Dieu.

·         Amour désintéressé : L'expression "te quiero a ti" souligne un amour désintéressé pour Jésus, un amour qui ne dépend pas des récompenses émotionnelles ou des sentiments agréables. C'est un amour qui se centre sur la personne aimée elle-même.

·         Maturité spirituelle : Cette attitude reflète une certaine maturité spirituelle, où la foi et l'amour se fondent sur une volonté ferme de suivre le Christ, même en l'absence de sentiments de consolation.

·         Contemplation au milieu du monde : Cette aspiration à une relation profonde et personnelle avec Jésus est un pilier de la spiritualité de l'Opus Dei, qui encourage à chercher la sainteté dans la vie ordinaire, en trouvant Dieu au milieu des activités quotidiennes. La prière contemplative n'est pas réservée à des moments isolés, mais doit imprégner toute l'existence.

En résumé, la phrase "Jesús, no quiero el consuelo, te quiero a ti" est une expression concise et puissante du désir de saint Josémaria d'une relation authentique et centrée sur la personne de Jésus-Christ, au-delà des simples sentiments de consolation spirituelle. Elle est devenue une devise qui illustre la profondeur de son amour pour Dieu et sa vision de la vie spirituelle.

 

Genèse 17, 3-9

En ces jours-là, Abram tomba face contre terre et Dieu lui parla ainsi : « Moi, voici l’alliance que je fais avec toi : tu deviendras le père d’une multitude de nations. Tu ne seras plus appelé du nom d’Abram, ton nom sera Abraham, car je fais de toi le père d’une multitude de nations.

Psaume 104

Cherchez le Seigneur et sa puissance,

recherchez sans trêve sa face ;

souvenez-vous des merveilles qu’il a faites,

de ses prodiges, des jugements qu’il prononça.

08 avril, 2025

Notes pour le 9 avril 2025. Mercredi de la 5ème semaine du Carême

 


9 avril 2025 : MERCREDI de la 5ème  semaine du Carême.

 

*Écoute, Seigneur* :

Comment puis-je demeurer en Toi ?

En suivant les mouvements de l'Esprit Saint ?

Et l'Esprit Saint est le fruit de la Croix ?

Et la Croix glorieuse, c'est l'Eucharistie.

Si je suis une âme eucharistique, j'aurai la Croix, la Croix glorieuse, un avant-goût du Ciel.

Je resterai pour toujours en Toi.

 

 

*Jean 8, 31-42* :

En ce temps-là, Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »

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François :

Au cours de ces journées, l'Eglise nous fait écouter le chapitre huit de Jean: il y a une discussion très animée entre Jésus et les docteurs de la Loi.

Jésus dit et conseille aux juifs qui avaient cru: “Si vous demeurez dans ma parole, vous serez vraiment mes disciples” (Jn 8, 31). On retrouve ce mot si cher au Seigneur, qu'il répétera tant de fois, et également lors de la cène: demeure. “Demeurez en moi”. Demeurer dans le Seigneur.

 

Il ne dit pas: “Etudiez bien, apprenez bien les raisonnements: il considère cela comme évident. Mais il va à la chose la plus importante, celle qui est la plus dangereuse pour notre vie, si on ne la fait pas: demeurer.

 

“Demeurez dans ma parole” (Jn 8, 31).Et ceux qui demeurent dans la parole de Jésus ont leur propre identité chrétienne.

 

L’identité chrétienne n'est pas un document qui dit: “Je suis chrétien”, une carte d'identité: non.

Si tu demeures dans le Seigneur, dans la Parole du Seigneur, dans la vie du Seigneur, tu seras un disciple.

Le disciple est un homme libre parce qu'il demeure dans le Seigneur.

Et que signifie “demeurer dans le Seigneur? Se laisser guider par l'Esprit Saint.

Je demande au Seigneur qu'il nous fasse connaître cette sagesse de demeurer en Lui et nous fasse connaître cette familiarité avec l'Esprit: l'Esprit Saint nous donne la liberté.

 

Daniel 3, 14-20

En ces jours-là, le roi Nabucodonosor parla ainsi : « Est-il vrai, Sidrac, Misac et Abdénago, que vous refusez de servir mes dieux et d’adorer la statue d’or que j’ai fait ériger ?

 

Êtes-vous prêts, maintenant, à vous prosterner pour adorer la statue que j’ai faite, quand vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la harpe, de la lyre, de la cornemuse et de toutes les sortes d’instruments ? Si vous n’adorez pas cette statue, vous serez immédiatement jetés dans la fournaise de feu ardent ; et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ? »

 

Et Nabucodonosor s’écria : « Béni soit le Dieu de Sidrac, Misac et Abdénago, qui a envoyé son ange et délivré ses serviteurs ! Ils ont mis leur confiance en lui, et ils ont désobéi à l’ordre du roi ; ils ont livré leur corps plutôt que de servir et d’adorer un autre dieu que leur Dieu. »

 

Daniel 3, 52

 

Béni sois-tu dans ton saint temple de gloire :

R/ À toi, louange et gloire éternellement !

 

Béni sois-tu sur le trône de ton règne :

R/ À toi, louange et gloire éternellement !

 

07 avril, 2025

Notes pour le 8 avril 2025. Mardi de la 5ème semaine du Carême

 

8 avril 2025 : Mardi de la 5ème semaine du Carême.

 

*Écoute, Seigneur* :

Ce matin, j'ai suivi l'apparition surprise du pape François sur la place Saint-Pierre, en fauteuil roulant, pour assister au Jubilé des malades. Comme tous les fidèles présents, j'ai été ému de voir à nouveau le Vicaire du Christ sur terre. J'aime de plus en plus le Pape, quel qu'il soit.

Et demain, dans l'Évangile, tu dis aux Juifs JE SUIS. Comme le buisson ardent l'a dit à Moïse. C'est ton nom JE SUIS. Seigneur, tu es Dieu, venu sur terre pour manifester l'amour de Dieu pour les pécheurs que nous sommes. 

Et tu l'as manifesté par ta souffrance sur la Croix. Une Croix qui est maintenant glorieuse parce que tu es ressuscité. C'est le mystère de Pâques que nous célébrerons la semaine prochaine.

Merci Jésus. TU ES !

 

 

*Jean 8, 21-30* :

 « Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés.

En effet, si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. »

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François :

Le serpent n’est certainement pas un animal sympathique : il est toujours associé au mal.

 

Dans la Révélation également, le serpent est précisément l’animal qu’utilise le diable pour inciter au péché.

 

Dans l’Apocalypse, on appelle le diable « serpent antique », celui qui, depuis le début, mord, empoisonne, détruit, tue.

 

Le peuple d’Israël ne supporta pas le voyage. Il était fatigué. Il parla contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avez-vous fait monter d’Egypte pour mourir en ce désert ? Car il n’y a ni pain ni eau ; nous sommes excédés de cette nourriture de famine » (cf. Nb 21, 4-5). Et l’imagination revient toujours à l’Egypte : « Mais nous étions bien là-bas, nous mangions bien... ».

 

Et il semble aussi que le Seigneur ne supporta pas le peuple à ce moment. Il se mit en colère : la colère de Dieu se fait sentir, parfois... Et alors, le Seigneur envoya parmi son peuple des serpents brûlants, qui mordaient les gens, qui mouraient. Cela « fit périr beaucoup de monde en Israël » (Nb 21,5).

 

A ce moment, le serpent est toujours l’image du mal : le peuple voit dans le serpent le péché, il voit dans le serpent celui qui a fait du mal. Et il va voir Moïse et dit : « Nous avons péché en parlant contre Yahvé et contre toi. Intercède auprès de Yahvé pour qu’il éloigne de nous ces serpents » (Nb 21, 7). Il se repentit. Cela est l’histoire dans le désert. Moïse pria pour le peuple et le Seigneur dit à Moïse : « Façonne-toi un Brûlant que tu placeras sur un étendard. Quiconque aura été mordu et le regardera restera en vie » (Nb 21, 8).

 

Il me vient cette réflexion : mais cela n’est-il pas une idolâtrie ? Il y a le serpent, là, une idole, qui me donne la santé... On ne comprend pas. Logiquement, on ne comprend pas, parce que cela est une prophétie, est une annonce de ce qui arrivera.

 

 « Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous saurez que Je Suis et que je ne fais rien de moi-même » (Jn 8, 28). Jésus élevé : sur la croix.

 

Moïse fait un serpent et l’élève. Jésus sera élevé, comme le serpent, pour apporter le salut.

Nous devons nous habituer à regarder le crucifix sous cette lumière, qui est la plus vraie, c’est la lumière de la rédemption.

 

Il n’est pas facile de comprendre cela et, si nous réfléchissons, nous n’arriverons jamais à une conclusion.

Uniquement contempler, prier et rendre grâce.

 

Livre des Nombres 21, 4-9

 « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. » Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! » Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !

 

Psaume 101

Seigneur, entends ma prière :

que mon cri parvienne jusqu’à toi !

Ne me cache pas ton visage

le jour où je suis en détresse !

Le jour où j’appelle, écoute-moi ;

viens vite, réponds-moi !

06 avril, 2025

Notes pour le 7 avril 2025. Lundi de la cinquième semaine du Carême

 


7 avril 2025 : Lundi de la 5ème semaine du Carême ou semaine de la Passion.

 

Anniversaires :

7 avril 1930 "Dios mío ¿cuándo te querré a Ti por Ti?" (Mon Dieu, quand t'aimerai-je Toi pour Toi-même ?),

est une expression très personnelle et significative dans la vie spirituelle de saint Josémaria Escriva de Balaguer, le fondateur de l'Opus Dei. Elle est datée du 7 avril 1930.

·         Contexte spirituel : Saint Josémaria était un prêtre profondément spirituel, constamment en recherche de la volonté de Dieu et d'une union plus intime avec Lui. Il vivait une vie de prière intense et cherchait à sanctifier son travail quotidien.

·         Le sens de la question : La question "Dios mío ¿cuándo te querré a Ti por Ti?" reflète une prise de conscience profonde chez saint Josémaria.

 Il semble qu'il ait réalisé à ce moment-là  qu'il pouvait parfois, inconsciemment, chercher Dieu pour les consolations spirituelles, les grâces reçues, ou même pour le succès de ses entreprises apostoliques. Cette question exprime un désir ardent d'aimer Dieu de manière totalement désintéressée, pour ce qu'Il est en Lui-même, pour son infinie bonté et perfection, et non pas pour les bénéfices que l'on pourrait en retirer.

·         On peut comprendre que cette purification du désir d'aimer Dieu "pour Lui-même" était intimement liée à la compréhension plus claire de la volonté de Dieu pour lui, qui s'est manifestée par l'illumination concernant la vocation des laïcs. Pour mener à bien cette œuvre, il était essentiel d'avoir un cœur totalement tourné vers Dieu, sans recherche d'intérêts personnels.

 

1970: Pélerinage de saint Josémaria à Torréciudad.

 

*Écoute, Seigneur* :

Aujourd'hui, j'ai terminé ma retraite.

Heureux de te retrouver dans ta Croix glorieuse, dans le Tabernacle où tu manifestes ton Amour et ton Pardon.

Dans le Mystère Pascal qui éclaire mon Espérance : le Ciel, la sainteté, le face à face avec toi, le bonheur suprême et définitif.

 

*Jean 8, 12-20* :

En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »

 

Il prononça ces paroles alors qu’il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue.

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Daniel 13, 41-62

En ces jours-là, le peuple venait de condamner à mort Suzanne. Alors elle cria d’une voix forte : « Dieu éternel, toi qui pénètres les secrets, toi qui connais toutes choses avant qu’elles n’arrivent, tu sais qu’ils ont porté contre moi un faux témoignage. Voici que je vais mourir, sans avoir rien fait de tout ce que leur méchanceté a imaginé contre moi. »

Le Seigneur entendit sa voix. Comme on la conduisait à la mort, Dieu éveilla l’esprit de sainteté chez un tout jeune garçon nommé Daniel, qui se mit à crier d’une voix forte : « Je suis innocent de la mort de cette femme ! »

 

Psaume 22

Le Seigneur est mon berger :

je ne manque de rien. *

Sur des prés d’herbe fraîche,

il me fait reposer.

 

 

Si je traverse les ravins de la mort,

je ne crains aucun mal, *

car tu es avec moi :

ton bâton me guide et me rassure.

05 avril, 2025

Notes pour le 6 avril 2025. Cinquième dimanche de Carême C

 


6 avril 2025 : Cinquième dimanche de Carême.

L’usage de couvrir les croix et les statues dans l’église à partir de ce dimanche peut être conservé, selon la décision de la Conférence épiscopale. Les croix demeurent voilées jusqu’à ce que la célébration de la Passion du Seigneur soit terminée, le Vendredi Saint. Mais les statues demeurent voilées jusqu’au début de la Vigile pascale.

 

En ce dimanche, on célèbre le troisième scrutin préparatoire au baptême pour les catéchumènes qui seront admis aux sacrements de l’initiation chrétienne lors de la Vigile Pascale. Au lieu du formulaire du dimanche, on emploie le formulaire prévu pour ce scrutin parmi les messes rituelles, avec des oraisons et des intercessions propres.

 

*Écoute, Seigneur* :

Certains voudraient supprimer le chapitre 8 de Jean parce qu'il leur semble que Jésus pardonne trop.

Mais Dieu ne se lasse pas de pardonner.

Dieu pardonne tout.

Dieu pardonne toujours.

 

 

*Jean 8, 1-11* :

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner.

Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? »

 

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François : Dieu pardonne toujours !

Jésus dès l’aurore, retourna au Temple et tout le peuple venait à lui » (Jn 8, 2).

 

C’est ainsi que commence l’épisode de la femme adultère.

 

L’arrière-plan est serein : une matinée dans le lieu saint, au cœur de Jérusalem. Le peuple de Dieu est le protagoniste qui, dans la cour du temple, cherche Jésus, le Maître. Il veut l’écouter car ce qu’il dit illumine et réchauffe.

 

Son enseignement n’a rien d’abstrait, il touche la vie et la libère, la transforme, la renouvelle.

 

C’est le “flair” du peuple de Dieu qui ne se contente pas du temple de pierres, mais qui se rassemble autour de la personne de Jésus. On entrevoit, dans ce passage, le peuple des croyants de tous les temps, le peuple saint de Dieu qui est nombreux et vivant.

 

En voyant le peuple qui accourt vers Lui, Jésus ne se presse pas : « Il s’assit - dit l’Évangile - et se mit à enseigner » (v. 2).

 

Mais, à l’école de Jésus, il y a des places vides, il y a des absents : la femme et ses accusateurs. Ils ne se sont pas rendus chez le Maître comme les autres, et les raisons de leur absence sont différentes : les scribes et les pharisiens pensent déjà tout savoir, ne pas avoir besoin de l’enseignement de Jésus. Par contre, la femme est une personne perdue, elle a fait fausse route en cherchant le bonheur sur de mauvaises voies.

 

Regardons tout d’abord, les accusateurs de la femme. Nous voyons en eux l’image de ceux qui se vantent d’être justes, des pratiquants de la loi de Dieu, des gens corrects et respectables. Ils n’ont pas souci de leurs défauts mais ils sont très attentifs à découvrir ceux des autres.

Ils vont ainsi vers Jésus : non pas le cœur ouvert pour l’écouter, mais « pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser » (v. 6).

C’est une photographie de l’intériorité de ces personnes cultivées et religieuses, qui connaissent les Écritures, fréquentent le temple, mais subordonnent tout cela à leurs propres intérêts et qui ne combattent pas les pensées malveillantes qui s’agitent en leur cœur.

Ils apparaissent comme des experts de Dieu aux yeux des gens, mais ils ne reconnaissent pas Jésus. Ils le considèrent au contraire comme un ennemi à éliminer. Et pour ce faire, ils mettent devant lui une personne, comme s’il s’agissait d’une chose, en l’appelant avec mépris « cette femme » et en dénonçant publiquement son adultère. Ils font pression pour que la femme soit lapidée en déversant sur elle l’aversion qu’ils ont envers la compassion de Jésus. Et ils font tout cela sous couvert de leur réputation d’hommes religieux.

 

Frères et sœurs, ces personnes nous montrent que le ver de l’hypocrisie et le vice de montrer du doigt peuvent s’insinuer dans la religiosité même. De tout temps, en toute communauté. Le risque de mal comprendre Jésus existe toujours ; d’en avoir le nom sur les lèvres mais de le démentir dans les faits. Et on peut même le faire en élevant les étendards de la croix. Comment pouvons-nous alors vérifier si nous sommes des disciples à l’école du Maître? Par notre regard, par la façon dont nous regardons le prochain et par la façon dont nous nous regardons nous-mêmes. C’est le point pour définir notre appartenance.

 

Par la façon dont nous regardons le prochain : si nous le faisons comme Jésus nous le montre aujourd’hui, c’est-à-dire avec un regard de miséricorde, et non pas d’une manière critique, parfois même dédaigneuse comme les accusateurs de l’Évangile qui s’érigent en paladins de Dieu mais ne s’aperçoivent pas qu’ils piétinent leurs frères. En réalité, celui qui croit défendre la foi en pointant du doigt les autres aura peut-être une vision religieuse, mais il n’épousera pas l’esprit de l’Évangile parce qu’il oublie la miséricorde, qui est le cœur de Dieu.

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Pour comprendre si nous sommes de vrais disciples du Maître, nous devons aussi vérifier la manière dont nous nous regardons nous-mêmes.

Les accusateurs de la femme sont convaincus qu’ils n’ont rien à apprendre. Leur apparence extérieure est parfaite, en effet, mais il leur manque la vérité du cœur.

 

Ils sont le portrait de ces croyants qui, de tout temps font de la foi une façade, manifestent une extériorité solennelle mais qui manquent de pauvreté intérieure, le trésor le plus précieux de l’homme.

 

“Jésus, je suis ici avec Toi, mais Toi, que veux-Tu de moi? Que veux-Tu que je change dans mon cœur, dans ma vie? Comment veux-Tu que je voie les autres ?”. Il nous sera bénéfique de prier ainsi car le Maître ne se contente pas de l’apparence, mais il cherche la vérité du cœur. Et quand nous lui ouvrons notre cœur en vérité, il peut accomplir des prodiges en nous.

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Nous le voyons chez la femme adultère. Sa situation semble compromise mais un horizon nouveau, impensable auparavant s’ouvre à ses yeux. Couverte d’insultes, prête à recevoir des paroles implacables et un sévère châtiment, elle se voit avec surprise acquittée par Dieu qui lui ouvre un avenir inattendu : « Personne ne t’a condamnée ? - lui dit Jésus - Moi non plus, je ne te condamne pas.

 

Va, et désormais ne pèche plus » (vv. 10.11). Quelle différence entre le Maître et les accusateurs ! Ceux-ci avaient cité l’Écriture pour condamner ; Jésus, Parole de Dieu en personne, réhabilite complètement la femme en lui redonnant l’espérance.

La vie de cette femme change grâce au pardon. Miséricorde et misère se sont rencontrées. Miséricorde et misère sont là. Et la femme change.

On peut même penser que, pardonnée par Jésus, elle aura appris à son tour à pardonner.

Peut-être qu’elle aura vu en ses accusateurs non plus des personnes rigides et méchantes, mais des personnes qui lui auront permis de rencontrer Jésus.

Le Seigneur désire que nous aussi, ses disciples pardonnés par Lui, nous devenions en tant qu’Église des témoins inlassables de réconciliation : témoins d’un Dieu pour qui le mot “irrécupérable” n’existe pas ; d’un Dieu qui pardonne toujours. Dieu pardonne toujours. C’est nous qui nous fatiguons de demander pardon. Un Dieu qui continue de croire en nous et donne à chaque fois une chance de recommencer. Il n’y a pas de péché ni d’échec qui, porté à Lui, ne puisse devenir une occasion pour commencer une vie nouvelle, différente, sous le signe de la miséricorde. Il n’y a pas de péché qui ne puisse prendre cette voie. Dieu pardonne tout. Tout.

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Isaïe 43, 16-21

Le Seigneur dit : « Ne faites plus mémoire des événements passés, ne songez plus aux choses d’autrefois. Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ? Oui, je vais faire passer un chemin dans le désert, des fleuves dans les lieux arides.

 

Psaume 125

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, *

nous étions comme en rêve !

Alors notre bouche était pleine de rires,

nous poussions des cris de joie.

 

 

Philippiens 3, 8-14

Frères, tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. À cause de lui, j’ai tout perdu ; je considère tout comme des ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ, et, en lui, d’être reconnu juste, non pas de la justice venant de la loi de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ, la justice venant de Dieu, qui est fondée sur la foi.

04 avril, 2025

Notes pour le 5 avril 2025. Samedi de la 4ème semaine de Carême

 


5 avril 2025 : SAMEDI de la 4ème semaine du Carême.

 

*Écoute, Seigneur* :

J'ai passé ce vendredi de Carême à embrasser ta Croix. Une Croix glorieuse, car être sur la Croix, c'est vivre comme un Fils de Dieu.

Et demain, samedi, je compte le passer avec Marie, ma Mère, ta Mère.

Je me prépare pour la grande fête de Pâques, la grande fête du Ciel.

Je me prépare à la Messe de demain parce que chaque Eucharistie est une anticipation du Ciel.

 

*Jean 7, 40-53* :

En ce temps-là, Jésus enseignait au temple de Jérusalem. Dans la foule, on avait entendu ses paroles, et les uns disaient : « C’est vraiment lui, le Prophète annoncé ! »

 

D’autres disaient : « C’est lui le Christ ! »

 

Mais d’autres encore demandaient : « Le Christ peut-il venir de Galilée ? L’Écriture ne dit-elle pas que c’est de la descendance de David et de Bethléem, le village de David, que vient le Christ ? »

 

C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui.

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FAIRE CONNAÎTRE LA DOCTRINE DE JÉSUS-CHRIST

— L’enseignement de Jésus aujourd’hui. Est-ce que je suis témoin de sa doctrine ?

 

C’est vraiment lui le Prophète qui devait venir... Jamais homme n’a parlé comme cet homme ‘.

 

Les foules le disent spontanément, car le Seigneur parle avec simplicité des choses les plus profondes, et d’une manière particulièrement attrayante et suggestive ! Ses paroles sont comprises aussi bien par les élites que par les gens du peuple. Comment fait-il ?

 

D’abord il se sert de toutes les ressources de la nature humaine. Sa parole est agréable, positive, opportune ; il insiste sur la même doctrine, mais en choisissant les comparaisons les plus appropriées à ses auditeurs : le grain de blé qui doit mourir pour donner du fruit, la joie de retrouver des monnaies perdues, la découverte d’un trésor caché... Par des images et par des paraboles qui atteignent la sensibilité en même temps que l’intelligence, il montre d’une manière incomparable la souveraineté de Dieu Créateur et, en même temps, sa condition de Père qui traite amoureusement chacun de ses fils.

 

Personne n’a su comme lui proclamer la vérité fondamentale de l’homme, sa liberté et sa dignité surnaturelle, tout ce qui vient par la grâce de la filiation divine.

 

Les foules le cherchaient pour l’écouter, et très souvent il fallait les renvoyer pour qu’elles s’en aillent. Le Christ a les paroles de vie éternelle, et il nous a laissé la mission de les transmettre à toutes les générations jusqu’à la fin des temps.

 

Aujourd’hui aussi, beaucoup de gens sont assoiffés — consciemment ou non— des paroles de Jésus, parce que ce sont les seules qui peuvent donner la paix aux âmes, les seules qui enseignent le chemin du Ciel. 


Et nous participons tous à cette mission de faire connaître le Christ. « Tous les fidèles, depuis le Pape jusqu’au dernier baptisé, participent à la même vocation, la même foi, le même Esprit, la même grâce... Tous participent activement et au même degré de responsabilité— dans la nécessaire pluralité des ministères — à l’unique mission du Christ et de l’Église [A. del Portillo, Fidèles et laïcs dans l’Église.]

 

Grande est l’urgence de faire connaître cette doctrine, car l’ignorance est un puissant ennemi de Dieu dans le monde, la « cause et comme la racine de tous les maux qui empoisonnent les peuples [Jean XXIII, Enc. Ad Pétri cathedram, 29-6-1959] ».

 

Jérémie 11, 18-20

« Seigneur, tu m’as fait savoir, et maintenant je sais, tu m’as fait voir leurs manœuvres. Moi, j’étais comme un agneau docile qu’on emmène à l’abattoir, et je ne savais pas qu’ils montaient un complot contre moi.

 

Psaume 7, 2-3

Seigneur mon Dieu, tu es mon refuge !

On me poursuit : sauve-moi, délivre-moi !

Sinon ils vont m’égorger, tous ces fauves,

me déchirer, sans que personne me délivre.

03 avril, 2025

Notes pour le 4 avril 2025. Vendredi de la 4ème semaine du Carême

 

Ils veulent détruire la Croix.

4 avril 2025* : VENDREDI de la 4ème semaine du Carême.

 

*Écoute, Seigneur* :

Ils veulent te tuer à nouveau. Ils te crucifient à nouveau. En ce vendredi de Carême, je vais méditer profondément sur ta Passion et ta mort sur la Croix. Un Dieu qui souffre par amour pour moi.

 

Et en te voyant descendre à Jérusalem comme en cachette, je me souviens de ma vocation. Tu veux que je vive moi aussi sur la Croix, dans la douleur de l'Amour, mais sans attirer l'attention sur moi.

 

*Jean 7, 1-2* :

En ce temps-là, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer.

 

La fête juive des Tentes était proche. Lorsque ses frères furent montés à Jérusalem pour la fête, il y monta lui aussi, non pas ostensiblement, mais en secret.

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François :

Le passage du livre de la Sagesse (2, 1.12-22), proclamé dans la liturgie, révèle « comment est le cœur des impies, des personnes qui se sont éloignées de Dieu et se sont appropriées dans ce cas de la religion ».

Dans l’Église, en effet, il y a « les persécutés de dehors et les persécutés de dedans ».

 

Les saints eux-mêmes « ont été persécutés ». En effet, « lorsque nous lisons la vie des saints », nous nous trouvons face à de nombreuses « incompréhensions et persécutions ». Car, étant prophètes, ils disaient des choses qui apparaissaient « trop dures ».

 

Ainsi, « de nombreux penseurs de l’Église également ont été persécutés ». « Je pense à l’un d’entre eux, en ce moment, pas si loin de nous : un homme de bonne volonté, un prophète véritable, qui dans ses livres reprochait à l’Église de s’éloigner de la voie du Seigneur. Il a immédiatement été rappelé, ses livres ont été mis à l’index, on lui a retiré sa chaire et cet homme a ainsi fini sa vie, il n’y a pas si longtemps. Le temps est passé et aujourd’hui il est bienheureux ».

 

Mais comment — pourrait-on objecter — « hier c’était un hérétique et aujourd’hui il est bienheureux ? ». Oui, « hier, ceux qui avaient le pouvoir voulaient le condamner au silence parce que ce qu’il disait ne plaisait pas.

 

Aujourd’hui, l’Église qui, grâce à Dieu, sait se repentir, dit : non, cet homme est bon ! Plus encore : il est sur la voie de la sainteté : c’est un bienheureux ».

 

L’histoire témoigne donc que « toutes les personnes que l’Esprit Saint choisit pour dire la vérité au peuple de Dieu subissent des persécutions ».

« La dernière béatitude de Jésus : heureux ceux qui ont été persécutés en mon nom ». Voilà que « Jésus est précisément le modèle, l’icône : le Seigneur a tant souffert, il a été persécuté » ; et ainsi, « il a assumé toutes les persécutions de son peuple ».

 

Mais « aujourd’hui encore, les chrétiens sont persécutés ». Au point que « j’ose dire qu’il y a sans doute autant ou plus de martyrs à présent qu’au cours des premiers temps ».

 

Et ils sont persécutés « parce qu’à cette société mondaine, cette société tranquille qui ne veut pas de problèmes, ils disent la vérité et annoncent Jésus Christ ».

 

Véritablement, « aujourd’hui, il y a beaucoup de persécutions ». Dans certaines régions, aujourd’hui, « il y a même la peine de mort, il y a la prison si l’on a l’Évangile chez soi, si l’on enseigne le catéchisme »

 

« Un catholique de ces pays me disait qu’ils ne peuvent pas prier ensemble : cela est interdit ! On ne peut prier que seul et caché ». S’ils veulent célébrer l’Eucharistie, ils organisent « une fête d’anniversaire, ils font semblant de fêter l’anniversaire et ils célèbrent l’Eucharistie avant la fête ».

 

Et si, « comme cela est arrivé, ils voient arriver la police, ils cachent tout immédiatement, ils continuent la fête » entre « les manifestation de  joie et les meilleurs vœux » ; puis, lorsque les agents « s’en vont, ils finissent l’Eucharistie ». Et c’est ainsi qu’« ils doivent faire parce qu’il est interdit de prier ensemble ».

 

Pour les chrétiens, « il y aura toujours les persécutions et les incompréhensions ». Mais elles doivent être affrontées avec la certitude que « Jésus est le Seigneur et que cela est le défi et la croix de notre foi ». Ainsi, « lorsque cela arrive, dans nos communautés ou dans nos cœurs, nous regardons le Seigneur et nous pensons » au passage du livre de la Sagesse qui parle des pièges tendus par les impies aux justes.

Demandons au Seigneur « la grâce d’aller sur son chemin et, si cela est nécessaire, également à travers la croix de la persécution ».

 

Sagesse 2

Les impies ne sont pas dans la vérité lorsqu’ils raisonnent ainsi en eux-mêmes : « Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s’oppose à nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu, et nous accuse d’infidélités à notre éducation. Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et se nomme lui-même enfant du Seigneur.

 

Psaume 33

 

Il est proche du cœur brisé,

il sauve l’esprit abattu.

Malheur sur malheur pour le juste,

mais le Seigneur chaque fois le délivre.

 

02 avril, 2025

Audience pape François 2 avril 2025. Zachée

 


PAPE FRANÇOIS

CATÉCHÈSE DU SAINT-PÈRE 
PRÉPARÉE POUR L'AUDIENCE GÉNÉRALE DU 2 AVRIL 2025

Mercredi 2 avril 2025

Cycle – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance

II. La vie de Jésus. Les rencontres 

3. Zachée « Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison ! » (Lc 19,5)

Chers frères et sœurs,

Nous continuons à contempler les rencontres de Jésus avec certains personnages de l'Évangile. Cette fois-ci, je voudrais m'arrêter sur la figure de Zachée : un épisode qui me tient particulièrement à cœur, parce qu'il occupe une place spéciale dans mon cheminement spirituel.

L'Évangile de Luc nous présente Zachée comme quelqu'un qui semble irrémédiablement perdu. Peut-être nous arrive-t-il à nous aussi de nous sentir ainsi : sans espérance. Zachée, en revanche, a découvert que le Seigneur le cherchait déjà.

Jésus est en effet descendu à Jéricho, une ville située sous le niveau de la mer, considérée comme une image du monde souterrain, où Jésus veut aller chercher ceux qui se sentent perdus. Et en effet, le Seigneur ressuscité continue à descendre dans les enfers d'aujourd'hui, dans les lieux de guerre, dans la douleur des innocents, dans le cœur des mères qui voient mourir leurs enfants, dans la faim des pauvres.

Zachée en un certain sens est perdu, peut-être a-t-il fait de mauvais choix ou peut-être la vie l'a-t-elle placé dans des situations dont il a du mal à se sortir. Luc insiste d'ailleurs sur les caractéristiques de cet homme : non seulement il est publicain, c'est-à-dire qu'il perçoit les impôts de ses concitoyens pour les envahisseurs romains, en plus il est même le chef des publicains, comme pour dire que son péché est démultiplié.

Luc ajoute ensuite que Zachée est riche, ce qui suggère qu'il s'est enrichi sur le dos des autres, abusant de sa position. Mais tout cela a des conséquences : Zachée se sent probablement exclu, méprisé de tous.

Lorsqu'il apprend que Jésus passe en ville, Zachée a envie de le voir. Il n'ose pas imaginer une rencontre, il lui suffirait de le regarder de loin. Mais nos désirs rencontrent aussi des obstacles et ne se réalisent pas automatiquement : Zachée est petit de taille ! C'est notre réalité, nous avons des limites avec lesquelles nous devons composer. Et puis il y a les autres, qui parfois ne nous aident pas : la foule empêche Zachée de voir Jésus. C'est peut-être aussi un peu leur revanche.

Mais quand tu as un désir fort, tu ne te décourages pas. Tu trouves une solution. Il faut du courage et ne pas avoir honte, il faut un peu de la simplicité des enfants et ne pas trop se préoccuper de sa propre image. Zachée, comme un enfant, grimpe à un arbre. Ce devait être un bon poste d'observation, surtout pour regarder sans être vu, caché derrière les branches.

Mais avec le Seigneur, l'inattendu se produit toujours : Jésus lève les yeux, quand il parvient là tout proche. Zachée se sent exposé et s'attend probablement à une réprimande publique. Les gens l'espéraient peut-être, mais ils sont déçus : Jésus demande à Zachée de descendre immédiatement, presque surpris de le voir dans l'arbre, et lui dit : « Aujourd'hui, je dois m'arrêter chez toi ! » (Lc 19,5). Dieu ne peut pas passer sans chercher qui est perdu.

Luc souligne la joie du cœur de Zachée. C'est la joie de celui qui se sent regardé, reconnu et surtout pardonné. Le regard de Jésus n'est pas un regard de reproche, mais de miséricorde. C'est cette miséricorde que nous avons parfois du mal à accepter, surtout lorsque Dieu pardonne à ceux qui, selon nous, ne le méritent pas. Nous murmurons parce que nous voudrions mettre des limites à l'amour de Dieu.

Dans la scène dans sa maison, Zachée, après avoir écouté les paroles de pardon de Jésus, se lève, comme s'il ressuscitait de sa condition de mort. Et il se lève pour prendre un engagement : rendre quatre fois ce qu'il a volé. Il ne s'agit pas d'un prix à payer, car le pardon de Dieu est gratuit, il s'agit plutôt d'un désir d'imiter Celui dont il s'est senti aimé. Zachée prend un engagement auquel il n'était pas tenu, mais il le fait parce qu'il réalise que c'est sa façon d'aimer. Et il le fait unissant à la fois la législation romaine sur le vol et la législation rabbinique sur la pénitence. Zachée n’est donc pas seulement l’homme du désir, c’est aussi quelqu’un qui sait poser des gestes concrets. Son propos n'est ni générique ni abstrait, mais part précisément de son histoire : il a regardé sa vie et identifié le point à partir duquel commencer son changement.

Chers frères et sœurs, apprenons de Zachée à ne pas perdre l’espérance, même lorsque nous nous sentons mis de côté ou incapables de changer. Cultivons notre désir de voir Jésus, et surtout laissons-nous trouver par la miséricorde de Dieu qui toujours vient nous chercher, quelle que soit la situation dans laquelle nous sommes perdus.