Du fait de l'union substantielle de l'âme et du corps, notre vie spirituelle (connaissance intellectuelle et libre choix de la volonté) se trouve sous l'influence de la sensibilité.
Celle-ci se manifeste dans les passions qui sont des « mouvements de la sensibilité, qui inclinent à agir ou à ne pas agir en vue de ce qui est ressenti ou imaginé comme bon ou comme mauvais » (Catéchisme, 1763).
Les passions sont des mouvements de l'appétit sensible (irascible et concupiscible). On peut les appeler aussi, au sens large, sentiments ou émotions.
Il faut tenir compte de ce que dans le domaine spirituel, on parle aussi de sentiments ou d’émotions, qui ne snt pas des passions à proprement parler car elles n’impliquent pas de mouvements de l’appétit sensible.
Ainsi, par exemple, l'amour, la colère, la peur sont des passions.
« La passion la plus fondamentale est l’amour provoqué par l’attrait du bien. L’amour cause le désir du bien absent et l’espoir de l’obtenir. Ce mouvement s’achève dans le plaisir et la joie du bien possédé. L’appréhension du mal cause la haine, l’aversion et la crainte du mal à venir. Ce mouvement s’achève dans la tristesse du mal présent ou la colère qui s’y oppose » (Catéchisme, 1765).
Les passions ont beaucoup d'influence sur la vie morale.
« En elles-mêmes, les passions ne sont ni bonnes ni mauvaises » (Catéchisme, 1767).
« Les passions sont moralement bonnes quand elles contribuent à une action bonne, et mauvaises dans le cas contraire » (Catéchisme, 1768)
Il y a par exemple une bonne colère, qui s’indigne devant le mal, et une mauvaise colère, incontrôlée et qui pousse au mal (comme dans le cas de la vengeance) ; il y a une bonne crainte et une mauvaise crainte qui paralyse au moment de faire le bien ; et ainsi de suite..
Saint Thomas dira : Il appartient à la perfection humaine que les passions soient régulées par la raison et dominées par la volonté.
Après le péché originel, les passions ne se trouvent plus du tout soumises à l'emprise de la raison et elles entraînent souvent à réaliser ce qui n'est pas bon.
Dans certains cas, elles peuvent tellement dominer une personne que la responsabilité morale se réduit à presque rien. Parfois, au contraire, elles peuvent augmenter la gravité morale d'une mauvaise action..
Pour les canaliser vers le bien de façon habituelle, il faut l'aide de la grâce, qui guérit les blessures du péché, et la lutte ascétique.
La volonté, si elle est bonne, utilise les passions en les orientant vers le bien.
« La perfection morale est que l’homme ne soit pas mû au bien par sa volonté seulement, mais aussi par son appétit sensible selon cette parole du Psaume : ‘Mon cœur et ma chair crient de joie vers le Dieu vivant’ (Ps 84, 3) » (Catéchisme, 1770). «Les passions sont mauvaises si l’amour est mauvais, bonnes s’il est bon» (Saint Augustin, De civitate Dei, 14, 7).
En revanche, la volonté mauvaise, qui sert l'égoïsme, succombe aux passions désordonnées ou les utilise pour le mal (cf. Catéchisme, 1768).
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