Depuis le concile Vatican II, l’Église
a remis à l’honneur le mot grec « eucharistie » pour désigner ce qu’on a l’habitude
d’appeler « la messe ».
Curieusement, ce mot « messe »,
qui a donné notre « missel », nomme l’Eucharitie à partir de sa conclusion, (ite missa est) missa en
latin voulant dire « envoi en mission ». (Allez dans la paix du Christ, nous
disons maintenant).
Le
mot « eucharistie », en revanche, fait référence au cœur de l’acte de culte,
dont la prière la plus importante est la prière eucharistique à l‘intérieur de la liturgie
eucharistique qui suit la liturgie de la Parole.
Né
dans les récits évangéliques du dernier repas pris par Jésus avec ses disciples
(Mt26, 27; Mc 14, 23 ; Lc 22, 17.19), héritier de la prière juive, le mot grec
« eucharistie » désigne l’action de grâce, le remerciement, ce que les Juifs
appellent « berakah », bénédiction de Dieu lors des repas familiaux. Il exprime
la reconnaissance que le don (charis) fait par Dieu est bon (eu).
Ce «
merci » est tellement important qu’il a donné son nom à toute la liturgie
chrétienne. Lorsque Jésus a voulu laisser à ses disciples l’action qu’il
présidait lui-même au milieu d’eux pour qu’ils fassent mémoire de lui, cela n’a
pu être qu’un immense remerciement. Car la vie de Jésus a été une perpétuelle
action de grâce à son Père. Et nous ne pouvons rien faire de mieux que de
rentrer à l’intérieur de son action de grâce sans jamais oublier que c’est la
sienne avant d’être la nôtre: « Il est juste et bon de te rendre grâce... par
Jésus ».
L'assemblée,
qui vient d’entendre la parole de Dieu et de découvrir que celle-ci est
actuelle et vraie pour elle aujourd’hui, exprime sa gratitude envers Dieu:
c’est pourquoi il y a toujours des échos de la Parole dans la Préface qui ouvre
la prière eucharistique. L’action de grâce du Christ à son Père jusque dans
l’offrande de sa vie est l’acte sacré par excellence. C’est pour cette raison
que nous l’appelons « sacrifice ». Elle est rendue au Père « par Jésus, avec lui,
et en lui », comme le chante la doxologie finale. Elle devient la nôtre parce
que le Christ joint notre prière à la sienne en se rendant présent parmi nous
sous les formes du pain et du vin consacrés.
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