Nef de la Basilique de saint Jean de Latran
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et
l’argent.
9 novembre 2024, samedi de la 31 semaine du Temps Ordinaire. Fête de la Dédicace de saint Jean
de Latran.
J'ai été très impressionné par ce que saint Paul a dit ce matin aux Philippiens : vous ne pensez qu'aux choses de la terre.
Nous adhérons à la philosophie du « hakuna matata » en pensant que si nous avons de l'argent, nous pourrons vivre sans soucis.
Ce n'est pas vrai.
La bonheur suprême et définitive du Ciel est l'Amour.
Nous ne pouvons pas servir Dieu et l'argent en même temps.
Luc 16, 9-15
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
*Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et
l’argent*. »
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Philippiens 4, 10-19
Frères, j’ai
éprouvé une grande joie dans le Seigneur à voir maintenant refleurir vos bonnes
dispositions pour moi : elles étaient bien vivantes, mais vous n’aviez pas
occasion de les montrer.
Philippiens 4,
10-20
La gratitude est
un trait très caractéristique de la vie chrétienne : ce passage est un signe de
la noblesse d'âme de l'Apôtre, qui savait être profondément reconnaissant pour
toute affection et sollicitude.
Nous pouvons
également constater la grande confiance de Paul envers les Philippiens, les
seuls dont il ait accepté l'aide, car il préférait ne recevoir aucun bien
matériel, afin que personne ne puisse douter de la droiture de ses intentions
dans la prédication de l'Évangile (cf. 1 Co 9, 18 ; 2 Co 12, 14-18). C'est
aussi ainsi qu'il a vécu la vertu de pauvreté : détaché, content de ce qu'il
avait.
Les moyens
économiques servent sans doute à aider l'homme à rendre sa vie plus confortable,
à faciliter - une fois les besoins matériels satisfaits - ses rapports avec le
Seigneur et à pouvoir aider les autres ; mais ces biens ne sont pas une fin en
soi, mais un moyen.
Voyez que
l'important n'est pas la matérialité de posséder ceci ou de manquer de cela,
mais de vous conduire conformément à la vérité que nous enseigne notre foi
chrétienne : les biens créés ne sont que cela, des moyens. Rejetez donc
l'illusion de les considérer comme quelque chose de définitif (Amis de Dieu, n.
118).
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Psaume 111
L’homme de bien a
pitié, il partage ;
il mène ses
affaires avec droiture.
Cet homme jamais
ne tombera ;
toujours on fera
mémoire du juste.
Son cœur est
confiant, il ne craint pas.
À pleines mains,
il donne au pauvre ; +
à jamais se
maintiendra sa justice,
sa puissance
grandira, et sa gloire !
La conduite
exigée dans ce psaume est toujours valable pour que l'homme soit heureux. Mais
le bonheur ne viendra pas tant de la reconnaissance des autres - comme
l'implique le psaume et qui n'est pas toujours donnée - que de la récompense de
Dieu qui voit dans le secret (cf. Mt 6, 1-4).
Sainte Thérèse de
Jésus a fait de ce psaume la devise de ses « troisièmes demeures », dans
lesquelles elle explique que l'homme ne doit pas se fier à ses propres forces
mais à la miséricorde du Seigneur.
Alléluia. Alléluia. Jésus Christ s’est fait pauvre, lui qui
était riche, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté. Alléluia.
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Historique de la dédicace de la basilique du Latran
L’archibasilique
du Très-Saint-Sauveur, plus connue sous le nom de basilique
Saint-Jean-de-Latran(San Giovanni in Laterano) est une église cathédrale (du
latin cathedra, désignant le siège, la "cathèdre" où se tient
l'évêque durant les offices), puisqu'elle est le siège de l'évêché de Rome,
dont l'évêque est le pape.
Saint Pierre
ayant été considéré comme "le premier évêque de Rome", elle est
considérée comme la mère de toutes les Églises catholiques romaines du monde
(qu'elles soient ou non de rite latin) ; c'est pourquoi elle porte sur son
fronton l'inscription "omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput -
mère et tête de toutes les Églises de Rome et du monde".
Alors que son nom
de dédicace est "Très-Saint-Sauveur", on la connaît sous le nom de
"Saint-Jean-de-Latran" pour les raisons suivantes : Un
baptistère (on sait qu'en Italie, le baptistère et le campanile-clocher d'une
église en sont très fréquemment séparés) construit non loin sur d'anciens
thermes avait été rebâti par le pape Sixte III (432-440) a été mis au XIIème
siècle sous le patronage de saint Jean Baptiste.
Le baptistère de
la cathédrale a fini par donner, dans l'usage commun, son nom à celle-ci.
Le terrain, situé
sur le Cælius (l'une des "sept collines de Rome"), sur lequel la
basilique a été construite était le domaine de la famille patricienne des
Laterani ; d'où le nom de "Latran".
C'est l'empereur
Constantin Ier qui fit don à l'Église du domaine des Laterani, et fit édifier
cette basilique. Le pape Sylvestre Ier (314-335) la dédia au Saint-Sauveur le 9
novembre 324.
La basilique
actuelle date du XVIIème siècle.
Sa nef (longue de
130 mètres, elle en fait la plus grande église après Saint-Pierre) et son
aménagement intérieur ont été réalisés pour le pape Innocent X (1644-1655) par
l'architecte Francesco Borromini à l'occasion du Jubilé de 1650:
Sous le baldaquin
gothique (XIVème siècle) se trouve l'autel "papal" car seul le pape
(ou un cardinal nommément désigné par lui par indult spécial renouvelé à chaque
fois pour le remplacer) peut y célébrer l'Eucharistie.
Dans chaque
diocèse, la cathédrale est le signe - on pourrait dire "le sacrement"
de l'unité de l'Église locale, unité dont l'évêque est le garant et le gardien,
en communion avec toutes les autres Églises.
Voilà pourquoi on
célèbre chaque année, dans chaque diocèse, la dédicace de l'église cathédrale.
Comme l'évêque de
Rome - en tant que tel, et donc successeur de saint Pierre - a pour ministère,
outre la charge de son propre diocèse, le service de la charité et de l'unité
dans l'Église Catholique Romaine tout entière (il est "pape", père,
de l'Église, comme sa cathédrale est "mère de toutes les Églises du
monde", dépassant ainsi les limites de "la Ville", c'est-à-dire
de Rome).
Commémorer la dédicace, c'est proclamer l'unité et la communion de toutes les
Églises locales, dans la communion au pape, "pasteur de tous les
fidèles", "qui préside, avec le collège épiscopal*, au rassemblement
universel de l'Église, et garantit les diversités légitimes" - pour employer des expressions
tirées des Actes du concile Vatican II.
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