18 octobre, 2024

Notes pour la Messe du samedi 19 octobre 2024. CEC 1864

 


Ce samedi nous devons nous approcher de la fiancée de l’Esprit Saint, Marie, Notre Dame du Rosaire, afin qu’elle nous montre comment Dieu-Amour nous aime.

 Dieu nous parle du péché impardonnable.

 

1. Éphésiens 1 évoque la sagesse que Dieu accorde à ceux qui croient en lui, soulignant l'importance de connaître Dieu et sa volonté.

 

2. Psaume 8 célèbre la grandeur de Dieu et la dignité de l'homme.

 

3. Luc 12, 8-12 met en avant les conséquences du rejet de l'Esprit Saint, qui est un thème central dans la compréhension du péché. Et le péché impardonnable.

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La relation entre ces textes réside dans la reconnaissance de la grandeur de Dieu et de la sagesse qu'il donne, ainsi que dans la manière dont l'homme doit répondre à cette révélation divine. Le péché contre l'Esprit Saint, mentionné dans Luc, est une manière de rejeter cette sagesse et cette grâce divine.

 

Concernant le Catéchisme de l'Église catholique (CEC), il aborde le péché contre l'Esprit Saint dans le § 1864. Ce péché est défini comme un refus obstiné d'accepter la miséricorde de Dieu et de reconnaître son action dans notre vie, ce qui constitue un rejet de la vérité et de la lumière que l'Esprit Saint apporte.

 

Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibérément d’accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint . 

 

CEC 1864.  " Tout péché et blasphème sera remis aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas remis " (Mt 12, 31 ; cf. Mc 3, 29 ; Lc 12, 10).

Il n’y a pas de limites à la miséricorde de Dieu, mais qui refuse délibérément d’accueillir la miséricorde de Dieu par le repentir rejette le pardon de ses péchés et le salut offert par l’Esprit Saint.

Un tel endurcissement peut conduire à l’impénitence finale et à la perte éternelle.

 

Biographie de saint Jean Brébeuf et saint Isaac Jogues

Vers le milieu du XVIIe siècle (1542-1649) une légion de Jésuites travaillait, dans le Canada encore à peu près sauvage, à la conversion de peuples parmi lesquelles étaient surtout les Iroquois. Alors s'ouvrit pour les missionnaires ce que l'on a justement appelé "l'ère des martyrs".

La première victime fut le Père Antoine Daniel qui fut percé de flèches, achevé d'un coup de feu, dépouillé de ses habits et jeté dans le brasier de sa chapelle devenue la proie des flammes (1648).

Quelques mois plus tard, le Père Jean de Brébeuf et le Père Gabriel Lalemant subissent à leur tour les plus affreux supplices.

 

Jean de Brébeuf est né le 25 mars 1593 à Condé-sur-Vire en Normandie, Brébeuf était un des premiers pères jésuites à venir en Nouvelle-France. Il arriva à Québec en juin 1625 et alla vivre auprès des Montagnais et plus tard des Hurons. Il décrivit de façon admirable dans son journal le mode de vie et les mœurs de ces premiers peuples. Ces notes qui furent par la suite reproduites dans les Relations des Jésuites sont aujourd'hui précieuses pour nous aider à comprendre la vie des Hurons avant les guerres et les épidémies qui décimèrent leurs populations. Il traduisit un catéchisme et plusieurs prières dans la langue des Hurons et entreprit même la rédaction d'un dictionnaire et d'une grammaire.

Brébeuf établit plusieurs missions en Huronie dont celle de Ihonatiria (Saint-Joseph). Peu après l'arrivée des Européens, les Hurons furent ravagés par plusieurs vagues d'épidémies (variole, grippe et dysenterie), ce qui rendit le travail de conversion de Brébeuf difficile et peu efficace. Lors d'une émeute en 1640, Brébeuf et les autres Jésuites furent sauvagement battus et la chapelle fut détruite. Mais c'est en 1642 que les vrais problèmes commencent. Soutenus par les Anglais dans leur entreprise, les Iroquois mirent en branle une vaste offensive contre leurs anciens ennemis les Hurons et leurs alliés français. Ils bloquèrent les routes commerciales et multiplièrent les pillages et les massacres sanglants. En 1647, la crainte des Iroquois était devenue telle que les Hurons refusaient d'entreprendre des voyages vers Québec.

Le 4 juillet 1648, alors que les guerriers hurons étaient partis pour échanger avec des voisins, les Iroquois attaquèrent les missions de Saint-Joseph et Saint-Michel en Huronie. Plusieurs habitants furent massacrés dont le père Antoine Daniel qui fut criblé de flèches. Les Iroquois prirent 700 prisonniers. Le 16 mars 1649, plus de 1000 Iroquois attaquèrent les missions de Saint-Ignace et de Saint-Louis où se trouvaient alors les pères Brébeuf et Lalemant. Les deux hommes furent fait prisonniers et amenés dans un village dans l'actuelle région de Midland, en Ontario.

Le père Jean de Brébeuf subit alors une des plus horribles et atroces tortures des annales de la chrétienté. Ces tortures furent rapportées par le donné Christophe Regnault qui put observer le cadavre. Le corps avait été sauvagement battu et avait reçu au moins 200 coups de bâtons. On avait arraché la chair des bras et des jambes de Brébeuf jusqu'aux os et on l'avait aspergé d'eau bouillante pour ridiculiser le sacre du baptême. Les Iroquois avaient également placé un collier de haches incandescentes autour de son cou et de son ventre et lui avaient arraché les lèvres parce qu'il ne cessait de parler de Dieu alors qu'ils le torturaient. Finalement, il fut scalpé et on lui arracha le cœur de la poitrine, probablement pour le dévorer (les Iroquois croyaient ainsi absorber les qualités de leurs ennemis).

La nation huronne toute entière fut bientôt décimée. Quelques survivants se réfugièrent chez des nations alliées du nord ou encore allèrent chercher refuge près de Québec où leurs descendants vivent toujours. Brébeuf fut proclamé Saint Patron du Canada en 1940.

Le Père Isaac Jogues est né à Orléans le 10 janvier 1607. Il joignit les rangs de la Société de Jésus en 1624. Il enseigna la littérature à Rouen pendant plusieurs années avant d'être envoyé comme missionnaire en Nouvelle-France en 1636. Il alla presqu'immédiatement rejoindre le père Brébeuf qui œuvrait déjà en Huronie. Il s'aventura très profondément en territoire inconnu, se rendant jusqu'à Sault-Sainte-Marie pour prêcher l'Évangile aux Amérindiens. Jogues rêvait de convertir non seulement les Hurons, mais aussi les Sioux qui vivaient plus au sud. Malheureusement ses plans furent interrompus par sa capture le 3 août 1642, alors qu'il quittait Trois-Rivières en direction de la Huronie.

Après 13 mois de tortures et de supplices insupportables, les Iroquois décidèrent qu'il serait brûlé vif. Toutefois, les Calvinistes hollandais de Fort Orange (aujourd'hui Albany dans l'état de New York) lui offrirent une occasion de s'évader en se cachant dans un bateau qui l'amena à New Amsterdam (aujourd'hui la ville de New York). Jogues fut ainsi le premier Français à visiter l'île de Manhattan. La description qu'il fit du petit établissement hollandais est aujourd'hui l'un des plus précieux documents historiques de la ville. Il retourna par la suite en France et fut accueilli avec tous les honneurs. Le Pape Urbain VII lui accorda l'exceptionnel privilège de célébrer une messe en sa compagnie, ce qui s'avéra difficile vu l'état pitoyable de ses mains. En effet, pendant sa captivité, plusieurs de ses doigts avaient été arrachés ou brûlés.

 

Isaac Jogues

Le courageux Jogues fut toutefois de retour en Nouvelle-France en 1644. Il fut envoyé auprès des Iroquois en 1646 afin de négocier une nouvelle paix. Il arriva à Ossernenon et fut bien accueilli par ses anciens bourreaux. Le traité de paix fut signé mais dès son retour à Québec, il demanda à retourner en Iroquoisie en tant que missionnaire. Ses supérieurs lui accordèrent leur permission et Jogues reprit, pour la dernière fois, le chemin de l'Iroquoisie.

Mais depuis sa dernière visite, plusieurs Iroquois étaient tombés malades et les récoltes avaient été très mauvaises. Les Iroquois blâmèrent Jogues (qu'ils croyaient être un sorcier) et décidèrent de se venger. Jogues apprit la nouvelle mais décida de se rendre quand même à Ossernenon. Il fut déserté de tous ceux qui l'accompagnaient, sauf le le donné Jean de Lalande qui resta avec lui. Les Iroquois se saisirent de lui aux environs du lac George, le déshabillèrent et lui firent subir de nouveaux supplices. Tout son corps fut tailladé à coups de couteaux et il fut battu à coups de bâtons. Ils l'emmenèrent ensuite dans leur village où, le 18 octobre 1646, il fut décapité par un tomahawk. Sa tête fut embrochée au bout d'un bâton que les Iroquois fixèrent à leurs palissades. Lalande subit un sort identique le lendemain.

Au nombre des autres victimes des Iroquois furent, en 1649, les Pères Charles Garnier et Noël Chabanel, Jean de la Lande et René Goupil, massacrés dans l'exercice de leur apostolat. Le Pape Pie XI les béatifia en 1926.

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