21 mai, 2024

ISSI. Leçon 34. Le cercle des neiges. Le plus grand Amour.

I


          

 Situation : Le Cercle des neiges.

Question : Quel est pour vous l’amour le plus grand ? Pourquoi ?



Le Cercle des neiges est un film sorti en 2023 inspiré d'une histoire vraie.

En octobre 1972, l'équipe de rugby du Old Christians Club est à l'entraînement. Les rugbymen Gaston, Roberto, Nando et Antonio cherchent à compléter la liste de passagers d'un vol vers Santiago où ils doivent jouer un match au Chili. 

Le 13 octobre 1972, le vol 571 survole les Andes. Il transporte 45 passager à destination de Santiago : l'équipage (au nombre de 5 personnes), l'équipe de rugby, leurs familles et leurs amis. 

Une vingtaine de minutes avant l'atterrissage, l'avion connaît des difficultés pour survoler les montagnes environnantes, réputées comme difficile à traverser. En raison des conditions climatiques tempétueuses, la tentative de survol d'un pic montagneux échoue, et l'avion entre en collision avec le pic.

Les deux ailes et la queue de l'avion heurtent les rochers et se détachent. Le reste du fuselage glisse rapidement sur une pente de la montagne avant d'arriver à un arrêt brutal qui projette les passagers les uns contre les autres et les entraîne vers l'avant de l'avion. 

Nando, projeté contre la paroi de la cabine, se cogne la tête et tombe dans le coma. L'impact de l'arrêt final tue l'un des pilotes et blesse mortellement le copilote. 

Roberto  19 ans, étudiant en médecine, est le premier à réagir et à aider les blessés. Federico a subi une profonde entaille à la jambe gauche, bien qu'il soutient qu'elle n'est pas grave. Roberto soigne les blessures à la tête de Felipe. Antonio et Roy arrachent des sièges pour trouver Alberto, grièvement blessé, mais vivant. Au total, 12 personnes meurent le jour de l'accident.

Le lendemain, ils instituent un rationnement lorsqu'ils trouvent quelques denrées dans les valises éparpillées dans le crash. Ils consacrent des heures à l'écoute de la radio remise en état de marche, afin de connaître l'avancement des recherches effectuées pour les sauver. Ils sont cependant dévastés lorsqu'ils apprennent que les recherches sont interrompues au bout de 10 jours par les autorités en raison des conditions climatiques et de l'étendue des recherches. La nourriture, quant à elle, diminue rapidement, au point que les survivants envisagent par moments de manger la chair des cadavres restée fraîche grâce aux températures glaciales et à la neige.

Nando, qui était dans le coma, est réanimé au bout de 3 jours après le crash de l'avion. Il veille sur sa sœur Susana toujours inconsciente, après avoir appris le décès de sa mère pendant le crash. Après la mort de sa sœur quelques jours plus tard, il se jure de trouver un moyen de sortir de la montagne, à pied. 

À la suite d'un grand débat, les autres passagers décident de manger la chair de leurs compagnons morts pour survivre. Loin de la carcasse de l'avion et des yeux des survivants, les frères Daniel et Eduardo  s'occupent du travail le plus difficile et ouvrent la jambe d'un des cadavres avec un morceau de verre, en extraient de la chair et la mangent. Chacun son tour, les survivants se repaissent, poussés par la faim et le désir de vivre. 

Plusieurs jours plus tard, alors qu'une tempête de neige s'abat en pleine nuit, une avalanche déferle sur la carcasse de l'avion et l'emplit de neige. Huit personnes sont étouffées ou gelées à mort, y compris Antonio, le capitaine de l'équipe de rugby. 

Plusieurs jours plus tard, l'état de Numa empire. Sa blessure au pied s'infecte, et il comprend que ses jours sont comptés. 

Il finit par mourir dans son sommeil, entouré des autres survivants, et s'avère être le dernier mort plus de 60 jours après le crash. 

Nando convainc Roberto avec une dernière lettre d'adieu de Numa que leur seul espoir de survie collective est de sortir de la montagne, coûte que coûte, pour chercher des secours. Nando et Roberto réussissent à sortir du massif montagneux par une vallée, après un périple de 10 jours. Mais leurs provisions finissent rapidement avariées à cause de la hausse des températures. Ils sont cependant secourus, 72 jours après l'accident, par un berger chilien, Sergio, qui part alerter les autorités. Nando et Roberto peuvent alors signaler le lieu du crash à Montevideo. Roberto, resté au sol, enterre religieusement le reste de chair qu'il avait emmené comme provision lors de son périple, tandis que Nando guide les hélicoptères chercher ses amis survivants (qui ont compris grâce à la radio sauvée dans le crash que leurs compagnons ont réussi leur mission). Deux hélicoptères récupèrent leurs 14 compagnons d'infortune encore en vie.

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Avec le chapitre XV du récit de Jean, nous pouvons dire que nous sommes au cœur de cette sorte de testament spirituel que le Maître a voulu laisser à ses disciples les plus proches. C'est dans ce contexte que nous trouvons une phrase qui, en plus d'être un condensé de toute la vie chrétienne, préfigure ce qui allait se passer quelques heures plus tard, avec la Passion et la Mort sur la Croix de Jésus. C'est probablement l'une des phrases les plus connues de tout le Nouveau Testament : « Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. 

Commentant cet enseignement, Benoît XVI a déclaré aux participants d'une conférence sur l'encyclique Deus Caritas Est : toute forme d'amour, de solidarité, de partage n'est que le reflet de la charité de Dieu, qui déverse inlassablement sa charité sur nous et dont nous sommes appelés à être les témoins dans le monde. C'est pourquoi nous devons considérer la charité divine comme la boussole qui oriente notre vie, avant d'entreprendre toute activité : c'est en elle que nous nous orientons, c'est d'elle que nous apprenons à regarder nos frères et le monde. Ce que le Christ enseigne en paroles au Cénacle, il le montrera en actes sur la Croix.

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Numa. Dans ce film vrai, ceux qui l'ont vu identifieront facilement une scène qui fait automatiquement le lien avec ce passage de l'Évangile. 

Numa, qui ne faisait pas partie de l'équipe et connaissait à peine la plupart des passagers - il était dans l'avion par amitié pour l'un des joueurs - nous est présenté comme un homme de foi profonde. 

Nous savons aussi qu'il avait d'abord été réticent à se nourrir de la chair des morts et que ce n'est qu'après avoir confronté la situation à ce que lui dictait sa conscience qu'il l'a finalement acceptée. 

Après la mort de Numa, on trouve un morceau de papier qu'il tenait dans ses mains. La feuille passe de main en main en silence et, à un moment donné, nous, les spectateurs, pouvons également lire la phrase écrite par le jeune homme : il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. 

Il ne s'agit pas d'une scène isolée, mais de la phrase qui constitue la colonne vertébrale de tout le film et qui donne un sens à la question qui hante la tête des protagonistes et des spectateurs tout au long du film : ce que ces hommes sont obligés de faire pour survivre est-il licite ? 

Lorsqu'ils commencent à se nourrir de la chair des morts, ceux qui sont en vie donnent la permission aux autres de faire de même avec leur corps au cas où ils mourraient. Ainsi, une situation aussi extrême et normalement contre-nature a un sens. 

Nous retrouvons la même logique dans l'Eucharistie, où Jésus-Christ est resté par amour et pour nourrir notre âme, comme nous l'a rappelé Benoît XVI il y a quelques années : nous devons nous poser la question suivante : comment est-il possible que Jésus devienne nourriture, que nous puissions manger Jésus ? 

Cela n'est possible que parce que, dans l'acte d'amour jusqu'au bout sur la croix et dans la résurrection, il a été transformé en un être qui vit de l'esprit qui donne la vie, comme le dit saint Paul. Dans la croix, dans le don de lui-même, dans la résurrection, il est devenu un esprit qui donne la vie, et il est donc un sacrement pour nous. Ce don qui le transforme en nourriture, en esprit vivifiant, c'est l'adoration.

Les quelques fois où la Vierge apparaît dans l'Évangile, nous voyons qu'elle est une femme qui donne toujours tout, sans rien retenir. Toujours attentive à ce que son cousin ait besoin d'aide ou à ce que les mariés de Cana n'aient plus de vin, nous voulons apprendre de notre Mère à nous donner sans crainte aux autres.

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